Heinz Holliger |
Quant à ceux qui sont déjà de retour, ils ont le
spleen. Tout ça pour justifier ma plus courte chronique historique et le choix d'un délicieux
et relaxant concerto de notre ami Jean-Sébastien
Bach. Je sais que le baroque fait toujours recette chez mes
lectrices et lecteurs…
Le concerto pour hautbois et violon à deux jumeaux (ce qui fait des
triplés…). Une version pour deux claviers et une autre pour violons moins
connue, en réalité un second violon prend la place du hautbois, la notation étant
très similaire pour les deux instruments. Le beau et méditatif mouvement lent
est assez célèbre, car étant une mine d'or pour le cinoche ou les publicitaires.
Et puis, ce petit papier et cette vidéo You Tube permettent d'aller à la
rencontre de l'un des hautboïstes les plus talentueux de notre temps qui vient
de fêter ses 80 ans, Heinz Holliger.
- Non
Sonia, ce monsieur n'a pas inventé le ketchup (vraiment nulle cette vanne…)
On s'accorde à penser que la version violon-hautbois
est la première composée entre 1717 et
1723. Le manuscrit original est
perdu comme souvent pour les œuvres de cette époque. La version pour deux
clavecins est plus tardive, entre 1735
et 1740.
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Gidon Kremer |
Nous avons déjà écouté le violoniste letton Gidon Kremer dans son interprétation de référence
du concerto pour
violon de Philip Glass,
donc pour sa biographie (Clic).
Heinz Holliger additionne les compétences : hautboïste
de renommée mondiale, pianiste, chef d'orchestre et compositeur. Pour
l'exécution de ce concerto de Bach,
c'est lui qui dirige l'orchestre british. Né à Berne en 1939, c'est pourtant au Conservatoire de Paris qu'il suivra une formation
avec des pédagogues réputés : Pierre Pierlot
pour le hautbois, Pierre Boulez pour la
composition et Yvonne Lefébure pour le
piano… Excusez du peu ! Sa virtuosité et l'élégance exceptionnelles de son jeu
l'amènent à créer des ouvrages modernes pour les compositeurs contemporains les
plus en vue : Berio, Carter,
Ferneyhough, Ligeti,
Lutoslawski, Messiaen,
Penderecki, Takemitsu.
En tant que chef d'orchestre, il s'est passionné pour un compositeur français
trop effacé : Charles Koechlin dont il a
enregistré de nombreuses œuvres.
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Le concerto pour violon et hautbois comporte trois mouvements. Les
solistes sont accompagnés par un orchestre à cordes comportant une basse
continue comme il est d'usage à l'époque baroque.
1 – Allegro :
L'ouverture propose bille en tête une thématique brillante et ludique. À noter
les "petits" cris du hautbois puis du violon comme si chacun voulait
s'emparer du discours. Pas de commentaire, le chant du hautbois de Holliger est absolument séraphique et le
jeu sans hédonisme de Kremer
lui offre le plus chatoyant écho possible.
2 – Adagio : [04:50] Un mouvement
typique de Bach dans ce que le compositeur pouvait produire de plus génial, à
rapprocher de l'aria
de la 3ème suite, cette osmose
magique entre la tendresse et le mysticisme. Les deux artistes respectent avec
grâce la notation Cantabile qu'aurait pu indiquer le compositeur.
3 – Allegro : [10:10] Un final chorégraphique
et plein d'allant, une ritournelle construite sur un air de bourrée, la danse
étant omniprésente dans la musique orchestrale de Bach, c'est bien connu. (Partition)
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Nota : le disque présenté en tête est une
réédition parue le 29 juin 2019.
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