jeudi 25 juillet 2019

YOU AM I "Hourly Daily" (1996)

Dans la famille des groupes australiens, stars chez eux et inconnus par ici, aprés Cold Chisel la semaine dernière voici You Am I (YAI pour les intimes) .
Un groupe formé à Sidney en Décembre 1989 par Tim Rogers (chant guitare, mellotron, orgue Hammond) ), son frangin Jaimme Rogers (batterie) et Nick Tischler (basse) . Cette formation initiale va vite évoluer puisque Jaimme se frite avec son frère et est remplacé par Mark Tunaley et en 92 c'est Tiscler qui quitte le groupe , remplacé par Andy Kent. On l'aura compris, YAI c'est avant tout la chose de Tim Rogers. En 92 celui ci contacte Lee Ranaldo fondateur de Sonic Youth et lui envoie des maquettes (des morceaux, pas des petits avions..) celui ci va alors les prendre sous son aile, et l'année suivante produire leur premier album "Sound as ever", enregistré dans les studios de Sonic Youth .
Encore un changement de personnel puisque pour divergences musicales Tunaley est remplacé par Russell Hopkinson. L'album est bien accueilli , remporte le prix du meilleur album alternatif et  les 3 singles extraits marchant bien . Mais le meilleur est à venir puisque les 3 albums suivants se classeront tous N°1 (3 consécutifs c'est du jamais vu là bas) : Hi Fi Way (94, encore produit par Ranaldo), Hourly Daily (96, produit par le groupe) et "#4Record" (98, produit par Geoges Drakoulias à LA). 5 autrs albums suivront, le dernier en date en 2010, avec un succés certes moindre, mais le groupe conserve une forte popularité chez les kangourous. 
Hi Fi Way est généralement considéré comme leur meilleur album par les spécialistes, il se classe ainsi en 8eme position dans le bouquin 'the 110 best australian albums"(une bible pour les amateurs de rock australien), Hourly Daily pour sa part entre aussi dans ce classement, à la 59eme place.  
C'est d'ailleurs de celui ci que je vais parler un peu plus, car  c'est sans doute le plus abordable pour découvrir YAI , c'est aussi celui par lequel j'ai découvert ce groupe donc sentimentalement mon préféré. Sur celui ci la compo est donc Tim Rogers / Andy Kent / Russell Hopkinson plus quelques invités (piano, cello, cuivres, cordes). 
En 96 le mouvement grunge est sur sa fin, Kurt Cobain s'est donné la mort le 5 Avril 1994, sonnant la fin du groupe phare Nirvana et le genre ne lui survivra pas longtemps. Pourtant on peut bel et bien placer ce disque de YAI dans ce genre, comme des cousins australiens des groupes de Seattle, ce n'est pas pour rien qu’ils  avaient tant impressionné les Soundgarden que ceux les invitèrent à ouvrir leur tournée US en 1994. 
En effet comme chez Nirvana, Pearl Jam, Alice in Chains, Soundgarden, Smashing Pumpkins et consorts You Am I aime les alternances de climats folk à du rock dur presque heavy,  de  douceur acoustique  à de la folie électrique destructrice, ainsi qu'un gout pour les accords étranges et surprenants. 
Cet album ambitieux est un album concept, conçu comme le journal de bord d'une journée de l'Australie suburbaine d'heures en heures, explorant des histoires et des personnages variés. "Hourly, Daily" qui ouvre est un morceau parfait dont l’ambiance fait penser au "Nirvana unplugged", mélancolique et prenant , au petit matin une mère qui n'arrive pas à trouver le sommeil, se tracassant au sujet de son fils, un ado  avec lequel elle n'arrive pas à communiquer. A la fin  le réveil qui sonne 6 heures et on enchaîne sur un rock furieux et festif "Good mornin'  et un beat qui peut rappeler la folie des Who. Comme dit Rusell Hopkinson "c'est le genre de morceau  qui fait espérer aux gens qu'ils pourraient jouer dans un groupe de rock" . Le jour progresse et on va croiser le laitier "Mr Milk" sur un pop sixties aux influences british , les Kinks  par exemple. 16 titres en tout, 16 pépites illustrant le talent de songwriter de Rogers, un raconteur d'histoires, fan de cinéma, qui conçoit chacune tranche de vie qu'il raconte  comme un mini film. Un album d'une richesse incroyable qu'on redécouvre à chaque écoute. Le succés en Australie sera fulgurant, à juste titre, dommage qu'il ne se soit pas exporté, il en avait le potentiel. Ce mélange de rock australien, grunge/alternatif et pop anglaise était détonnant.

ROCKIN-JL


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