- Sympa cette
musique festive M'sieur Claude… Je parie un café que c'est du Mozart…
- Gagné
Sonia, une grande sérénade composée pour animer le mariage de Mlle Haffner, la
fille d'un ami, un évènement genre Gala ou Closer de 1776…
- Elle en a
eu de la chance cette jeune fille… Si un jour je convole, je préférerai le
genre guinguette, l'accordéon, des disques de Yvette Horner…
- Ah Ah, vous
avez un prétendant, sans indiscrétion bien entendu…
- Bof pas
vraiment, morne en ce moment… En plus Nema ne veut jamais aller guincher en
boîte pour faire des rencontres…
- Profitez de
vos vacances pour dénicher un clone de Brad Pitt sur la plage… Un petit gars
mignon et sympa de votre âge, j'offrirai le gâteau de noces…
- C'est sympa
M'sieur Claude… Connaissant M'sieur Luc, il cassera son cochon pour mon bouquet
de mariée en plastique made in china hihihi hihihi hihihi hihihi
Mozart à 20 ans |
Plus pittoresque encore est l'anecdote entourant sa
composition. Il s'agit d'une commande à un jeune compositeur déjà célèbre bien
qu'âgé de vingt ans. Une commande pour animer… un mariage ! L'ancien bourgmestre
de Salzbourg Sigmund Haffner (d'où
le sous-titre de la sérénade) marie sa fille Marie Elisabeth à son fiancé le chevalier Franz Xaver Spaeth le 21 juillet 1776. J'espère qu'il faisait beau 😎. Petit
détail important, Sigmund Haffner
est un ami du jeune Mozart.
Il y en a qui ne se refuse rien pour égayer la noce.
Quand j'ai ouvert le bal de ma grande fille en 2014, nous avons dansé sur une
valse extraite de Le Fabuleux
Destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre
Jeunet. Une musique de Yann Tiersen,
2'15. Chacun ses ambitions. Une super B.O. Quant aux musiques d'jeunes binaires
qui ont suivi, franchement je zappe, même si pour se trémousser d'un pied sur l'autre, ça fait l’affaire…
Mozart devait vraiment
adorer cette famille (voire la promise) pour écrire ce qui se révélera son œuvre
la plus ambitieuse de 1776 et pas
uniquement par sa durée exceptionnelle dans ce genre. Dans les huit mouvements,
Wolfgang fait appel pour la
composition à toutes ses connaissances,
déjà nombreuses et pointues, en termes de fantaisie et d'innovation.
Même l'orchestration est très riche par rapport aux
pièces pour orchestre qu'il a déjà écrites. On ne retrouvera un tel effectif
que dans les symphonies ou concertos plus tardifs :
1 flûte, 2 hautbois, 2 bassons, 2 cors en ré, 2
trompettes en ré, 1 violon soliste (mouvements 2, 3 et 4) et les cordes. (La
clarinette n'est pas encore d'un usage fréquent à l'époque, sinon…) Et puis pas
de timbales un jour de noces par goût de la légèreté.(Mais dans l'intro et par-ci, par-là, Ton Koopman décide d'en ajouter pour corser l'affaire)
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Sigmund Haffner |
Avant de donner quelques précisons sur ce que nous
allons écouter sans se prendre la tête, un mot sur l'interprétation.
Les enregistrements de la sérénade sont assez
nombreux, tant par des orchestres modernes (Saint
Martin in the Fields) ou des ensembles jouant sur des instruments
anciens et donc familiarisés avec les timbres et le style hérités de l'époque
baroque. J'ai choisi un bel orchestre de cette catégorie, l'Amsterdam Baroque Orchestra dirigé par Ton Koopman, un chef néerlandais à la
direction souvent jubilatoire déjà rencontré plusieurs fois dans le blog. Voir
sa biographie dans l'article consacrée à la symphonie N°44 de Joseph Haydn (Clic). Petite surprise, Ton Koopman, a pris des libertés avec la partition, il a ajouté un jeu de
timbales !
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Donc, huit mouvements :
1. Allegro maestoso - Allegro molto (0:00) :
|
5. Menuetto
galante (32:25) :
|
2. Andante (9:45) :
|
6. Andante
(37:50) :
|
3. Menuetto
(19:29) :
|
7. Menuetto
(46:29) :
|
4. Rondo:
Allegro (23:12) :
|
8. Adagio -
Allegro assai (51:41) :
|
L'esprit galant domine la sérénade. Les grandes œuvres
de musique dite classique partagent un point commun avec les films. On sait dès
les dix premières minutes si on va se faire ch**r ou au contraire passer un bon
moment. Par sa fougue, Ton Koopman
nous promet la solution 2. Le premier mouvement est vraiment animé avec de
brillants passages concertants. Tous les instruments sont présents dans l'espace
sonore. Waouh, un mariage princier (à noter que l'allegro est noté maestoso,
exit la musique de salon mièvre) les cuivres donnent de la voix. L'andante avec
son sensuel solo de violon nous laisse présager une nuit de noce pleine de
tendresse (j'espère que… enfin bref). Stop, je ne ferai que me répéter. Une
interprétation d'une élégance, d'une luminosité et d'une verve exceptionnelles.
Bonne écoute…
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