Il y a bien longtemps que Michel
Jonasz ne nous à pas concocté une galette comme il sait les faire. Alors pour
compenser à ce silence, je parlerai de son premier album live.
Michel Jonasz chez Sarah
Bernhardt
Michel Jonasz a depuis longtemps abandonné
la route des studios pour celle du cinéma et des planches de théâtre. On pouvait
encore le croiser il y a deux ans avec le «Michel Jonasz Quartet» accompagné de ses deux
potes, le pianiste Jean-Yves d’Angelo et le
batteur Manu Katché. Et puis plus rien… le
silence !
Michel Jonasz, le petit lutin bondissant
comme j’aime à le surnommer (sur scène, tu
as l’impression de voir un concert de Zébulon du
«Manège enchanté» tellement il bouge !)
est un artiste qui m’a toujours fasciné. Déjà par ses compositions toujours
empreintes de douceur et de nostalgie et par sa
présence sur scène. J’avais déjà parlé de son concert de 1985 au Palais des Sports et de son
album de la même année «Unis vers l’uni». Et pour pouvoir en remettre
une petite couche et pallier cette absence musicale, je voulais parler de son
premier album live. Mais avant d’en arriver la, il va collectionner les
enregistrements studios. Soit un album avec le King Set
en 1970 et quatre en solo. En 1975 sort «Changez tout» avec le titre «Les vacances au
bord de la mer» et en 1977
«Michel
Jonasz» avec «Du blues du blues du blues». Et il se jetera
dans le bain en faisant son premier live, mais pas dans n’importe quelle salle, non,
au Théâtre de la ville, la salle face au Théâtre du Châtelet. Une salle plus
habituée à voir Shakespeare, Maxime Gorki, des ballets, des opéras comme «Mireille»
de Gounod ou «Les Pêcheurs de perles» de Bizet et de la musique du monde que de la chanson
française. Et c’est dans la maison de Sarah Bernhardt
qu’il s’installera.
Alors
qu’il commençait à se faire connaitre dans les médias, les critiques l’attendaient
au tournant dans l’exercice live.
Le 19
novembre 1977, il s’entoure
d’une brochette de musiciens pas piquée des hannetons. Gabriel
Yared au clavier et à l’orchestration, Jean
Schulteis à la batterie (Oui celui
de «Confidence pour confidence»), Denys Lable à la guitare qui accompagnera aussi France Gall, Francis Cabrel,
et l’immense Jannick Top (autant par le physique que par son jeu de basse) qui a joué avec
les plus grands, Philippe Golstein aux
percussions, le petit frère de l’époque du King Set, et
au synthé, Michel Coeuriot qui jouera avec Claude Engel et plus tard produira Alain Souchon. Avec de telles têtes de vainqueurs, le
concert ne pouvait qu’être bon. «Du blues du blues du blues» Michel Jonasz
commence dans son registre avec un extrait de son dernier album et poursuit par
«Super Nana»
de son premier album solo, chanson qui depuis est devenu un classique.
«Y’a toi, y’a moi»
enchainé par le beau et nostalgique «Les vacances au bord de la mer» La chanson où
tout le monde s’est reconnu au moins une fois dans sa vie (Moi aussi d’ailleurs !). Deux inédits suivent «J’suis dans l’coton»
et «Y
a rien qui
dure toujours» le morceau qui fera l’ouverture de son spectacle au
Palais des Sport en 1985. «Les odeurs d’éther»
Dans beaucoup de ses chansons, tu arrives toujours à retrouver quelques choses
de toi, une période de ta vie que tu as vécue. Après «Les Réussites» Jonasz finira avec deux titres,
un qui l’a fait connaitre «Dites-moi» et celui qui comme «Super Nana»
restera dans son répertoire sur scène «J’veux pas qu’tu t’en ailles».
Ce soir-là, Michel Jonasz jouera sa carrière face au
public du théâtre de la ville comme on joue à la roulette russe. Avec sa voix
au timbre unique et gorgée d’émotion, il raconte sa vie, sa jeunesse, son présent
et ses amours bafoués.
Ce
soir-là un bluesman blanc était né.
«Michel Jonasz au Théâtre de la ville» un album
indispensable pour les fans du petit lutin bondissant.
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