mardi 14 mai 2019

TAGADA JONES et LE BAL DES ENRAGES à La Cigale (2019) - par Pat Slade



Les concerts anniversaires, y a pas mieux ! Et quand c’est Tagada Jones et le Bal des Enragés c’est carrément démentiel ! Alors place au slam diving, au crowdsurfing, au wall of death et au pogo à gogo !!!



Le 04/05/2019 La Cigale, elle a fournie !



J’avais déjà parlé de Tagada Jones et de leur album live au Hellfest en 2017 après l'avoir vu au Download en 2018. Aujourd’hui je parlerai du concert  vécu hier soir pour les 25 ans d’existence du groupe et les 10 ans du collectif Le Bal des Enragés.

Bienvenue à La Cigale, au 120 Boulevard Rochechouart non loin de la place Pigalle. Une petite salle qui a vu sur ses planches Mistinguett, Maurice Chevalier ou Arletty. Plus tard elle deviendra un cinéma où les représentations peintes à la main des films de série B et de Kung-fu enlumineront sa façade avant que le porno ne prenne la place. Après une période de fermeture, la salle trouvera une seconde jeunesse dans la musique moderne et pop-rock, les Rita Mitsouko feront l’inauguration, suivis ensuite par une pléiade d’artistes tels que Status Quo, Jeff Beck, Johnny Winter (et Hallyday !), Eric Clapton et j’en passe des vertes et des pas mûres !

Tagada Jones
En ce soir du 4 mai 2019, le crossover trash et le punk hardcore de Tagada Jones et du Bal des Enragés vont assourdir un bon nombre de tympans délicats. Un public en moyenne plus très jeune, ça frise la quarantaine bien entamée et pour beaucoup le crâne est dégarni ! Avec une si belle affiche et un anniversaire sur scène, les provinciaux sont montés sur la Capitale. Personnellement, J’ai trouvé gonflé qu’un groupe comme Tagada Jones qui vient de Rennes joue à Paris, la ville qui a battu le PSG en final de la coupe de France ! 😁

Un concert sold out, une salle pleine à ras la gueule ! Je m’installe en sécurité au balcon, connaissant très bien les mouvements de foule dans ce genre de concerts, et du haut de mon perchoir, un œil sur l’assistance, je vais pouvoir en prendre plein la tête… et les oreilles.

Niko Tagada Jones
Un concert qui, comme d’habitude, débutera en retard. Tagada Jones ouvre les hostilités avec pratiquement la set list de leur concert au Hellfest en 2017, c'est-à-dire beaucoup de titres de leurs dernier album actuel «La peste et le Choléra» et quelques titres de celui de 2014 «Dissident». Tagada Jones c’est de l’énergie à l’état brut, Niko (Nicolas Giraudet) le chanteur guitariste et son éternelle casquette vissée sur la tête (Elle doit être tenue avec de la super glue, elle n’a pas bougé d’un iota pendant tout le set !) hurle les textes de leurs chansons réalistes contre toutes formes de discriminations, que ce soit le fanatisme, le sexisme, l’écologie ou la mondialisation, et ça fait mouche à chaque fois. Stef et sa guitare Les Paul assure grave ainsi que ses deux potes de jeu, Waner à la basse et surtout Job à la batterie ; tu te demandes des fois, si il n’a pas quatre bras tellement ça bat la mesure fort et vite !

Photo Pat
A un moment du concert, ils ont joué «Vendredi 13», un morceau qui fait référence aux attentats du vendredi 13 novembre 2015 et c’est surtout un hommage aux victimes du Bataclan et je n’ai pu m’empêcher de regarder la foule du haut du balcon de la Cigale et d’imaginer si cela se reproduisait à ce moment même. Je dois bien avouer que j’ai «flippé». Même si à l’entrée de la salle, tu es fouillé de fond en comble, que ce soit les sacs jusqu'à la palpation au corps (mais pas plus !) et que la sécurité soit assurée au maximum, tu ne peux pas empêcher ton esprit de travailler. Après un set sauvage d’une heure qui se terminera par un «Mort aux cons» mémorable, les corps meurtris par les pogos sauvages et le mouvement de marée humaine qui noierait n’importe quel marin breton reprennent du poil de la bête avec une bonne bière en attendant la suite. Une accalmie d’une dizaine de minutes, le temps de préparer la scène pour Le Bal des Enragés.

Le Bal des Enragés photo Cécile
Le Bal des Enragès c’est quoi ? C’est un collectif regroupant plusieurs musiciens. Tous les membres de Tagada Jones et plusieurs membres de groupe comme Parabellum, d’AqME, Black Bomb A, tout le groupe de Lolofora, de Loudblast, Punish Yourself, No One Is Innocent et la seule marque féminine du groupe, Klodia Sparkling qui change de tenue à pratiquement chaque titres et fait des performances scéniques assez déconcertantes. Et tout ce joli monde va se partager la scène (Hormis le final, ils ne sont jamais tous ensembles sur la scène). Leur musique est surtout composée de reprises de morceaux rock et punk. La rentrée en scène se fera sur Les Beruriers noirs avec «Salut a toi» et après, à la pelle,  Sham 69 et «If the Kids are United», Rage Against the Machine «Killing in the Name», Metallica «Enter Sandman», The Ramones «Blitzkrieg Bop», Motörhead «Ace of Spades», Noir Désir «Totasky», les Garçons Bouchers «La bière» (chanson de circonstance !), Black Sabbath «Paranoïd», Trust «Antisocial» (Qui valait bien l’original, même si le solo de guitare était noyé dans la masse des autres instruments), AC/DC avec une version de «Riff-Raff» à te décoller les tympans. Et ce n’est qu’une courte liste des titres qu’ils joueront ce soir-là.


Klodia Sparkling et sa disqueuse photo Pat
Je voulais revenir à Klodia Sparkling, la touche féminine, et qui dit femme devrait dire douceur ? Eh bien non ! Klodia Sparkling est tout sauf une faible femme (Du moins, sur scène !). Entre les tenues extravagantes qu’elle porte et qui oscille de la tenue punk pure et dure à un genre de tenue d’arlequin brillante, c’est la première fois que je voyais une femme armée d’une disqueuse se la passer sur le ventre au niveau de l’estomac et cracher des gerbes d’étincelles au rythme de la musique. Le Bal des Enragés c’est du punk théâtral avec des bidons qui servent de percussions et des artistes qui ont l’air de bien s’amuser sur scène. Il est vrai que le groupe avait été crée en 2009 pour une date unique et depuis, il se reforme pour de petites tournées, leur discographie n’est composés que de quatre albums live.

Après, en gros, trois heures de gros sons et de rythme soutenu, direction le mershandising où la carte bleue va chauffer, entre tee-shirt du Bal des Enragès (J’en ai déjà un de Tagada Jones) et les deux derniers vinyles du Bal des Enragès (Collector numérotés), retour en taxi Uber (En Peugeot 508, une voiture très confortable !) jusqu'à mon home. Encore un concert mémorable à ranger avec tout les autres. Le prochain ? Peut être le 16 mai avec les Ramoneurs de Menhir sinon dans un registre différent ce sera le 16 juin au théâtre Clavel à la 28ème fête de Mots et Musiques avec Fanchon Daemers. De belles chroniques en perspectives !   

Il existe des vidéos du concert de La Cigale, mais elle ne sont pas de bonne qualité.


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