jeudi 9 mai 2019

JOHN MAYALL "Jazz blues fusion" et "Moving on " (1972)


Ma chronique de la semaine dernière consacrée au nouveau disque de John Mayall  ("Nobody told me" - clic) m'a donné envie de ressortir d’anciennes œuvres du bluesman de sa gracieuse majesté. Notamment ces 2 là sortis en 1972 que je vais coupler car sortis la même année avec presque la même équipe de musicos et la même idée musicale, ils sont donc à écouter à suivre. 

Mayall en 1971 (photo H Klaffs)
Après avoir été le détonateur du british blues, avoir pondu plusieurs des chefs d'oeuvre du genre et révélé des virtuoses  (Clapton, Green, Mick Taylor...), John s'expatrie aux Etats Unis expérimenter d'autres formules musicales autour de son cher blues : acoustique et sans batteur ("the turning point" ou  "empty rooms"),avec un violoniste ("usa union")..., et ici fusionne  ses passions pour le jazz et le blues. "Jazz Blues Fusion" (pratique, tout est résumé  dans son titre...) fut mis en boite live   le 18 Novembre 1971 à Boston et les 3 et 4 Décembre à New York. Autour du John (harmonica, guitare, piano, vocal) les musiciens étaient Larry Taylor (basse, Canned Heat et une douzaine d'albums avec Mayall), Ron Selico (percussions, Zappa, James Brown.. ), le subtil guitariste Freddy Robinson (devenu Abu Talib aprés conversion à l'Islam), Clifford Solomon (saxo) et à la trompette Blue Mitchell (américain 1930-1979, une trentaine d'albums solo  et une longue collaboration avec  Horace Silver.) 
7 titres sur ce volume dont on ressortira le traînant "Country road" ou la guitare de Freddy et l'harrmo de John se complètent parfaitement,  les 9 minutes folles de "Good times boogie" truffées de solos des cuivres, "changes your ways" (en video ci dessous)  ou  "exercice in C major for harmonica" sur lequel John s'amuse bien à  l'harmo.

"Moving on" s'inscrit dans la continuité du précédent avec quasi la même équipe, avec quelques cuivres en plus, et fut enregistré live at Cafe-a-go-go le 10 Juillet 1972. Enfin, semi live car un défaut technique rendit une partie des bandes inutilisables et cette partie fut rejouée en studios ; en une seule journée précise John dans les notes, "facile avec des musiciens de ce niveau". 
On y retrouve donc Blue Mitchell à la trompette, Ernie Watts, Clifford Solomon et Fred Jackson aux saxos, Charles Owens sax et flûte, Larry Taylor et Victor Gaskin à la basse et une vielle connaissance derrière les fûts, l'ancien Bluesbreakers  Keef Hartley. Que du beau linge !


Mais la vedette du disque est comme sur Jazz blues fusion le guitariste virtuose Freddy Robinson (décédé en octobre 2009) qui fait preuve d'un toucher et d'une subtilité diabolique, tout en restant sobre et au service de l'orchestre; ce gars est sans doute le plus grand guitariste inconnu du blues ! (on peut facilement trouver un excellent CD intitulé  "Bluesology", il participera aussi à un autre album de Mayall en 1973 "Ten years are gone", pour en savoir plus je renvoie vers sa nécro chez nos confrères de Soul bag: /r-i-p-freddy-robinson). Sur ce disque ressortent l'écolo "Keep our country green", "Things go wrong", délire harmo/cuivres, le très rythmé "Moving on", les blues mid tempo "Red sky" et "High pressure living".

Liberté et impros à la free jazz, créativité, classe, maîtrise instrumentale, blues, rock, soul et feeling d'enfer - bref, tout ce qui manque cruellement à la plupart des productions modernes - sont réunis  dans ces 2 albums indispensables. A noter aux manettes de ces 2 albums Eddie Kramer, producteur et ingé son au CV long comme le bras (Hendrix, Kiss, Twisted sisters, Led Zep, AC/DC...)

ROCKIN-JL

6 commentaires:

  1. C'est bien ce que je disais précédemment , pas de mauvais Mayall , même quand il s'est aventuré sur des chemins où on ne l'attendais pas . Formidable ce "Jazz Blues Fusion" ! Il ne se passe pas une semaine sans qu'un Mayall n'atterrisse sur la platine , (ainsi qu'un Allman Bros of course.....) Chez Mayall , "Blues from LC " " Turning point" et "USA Union" restent mes préférés.

    RépondreSupprimer
  2. Formidables disques, swinguants en diable, que j'écoute avec d'autant de plaisir qu'ils m'avaient été envoyés, y'a un bail, par l'auteur de cette chronique... La triplette citée par Jean-Pascal se pose là aussi !

    RépondreSupprimer
  3. Un de mes préférés de Mayall ; dommage qu'il n'y est pas eu une suite.

    RépondreSupprimer
  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  5. "Ten Years are gone" peut être considéré comme un une suite aux deux précédents disques , car outre Robinson on trouve une bonne partie des musiciens présents sur "Jazz Blues" et "Moving on" . Disque peu connu de Mayall certes mais qui vaut le détour si on aime "Jazz Blues fusion".

    RépondreSupprimer
  6. Merci pour les précisions, JP. On va s'y intéresser de près.

    RépondreSupprimer