mardi 21 mai 2019

CHARLELIE COUTURE : "ART & SCALP" (1984) - par Pat Slade



Nouvelle incursion dans la discographie de l’ami Charlélie. «Art & Scalp» : un album qui n’est pas tiré par les cheveux ! Et surtout, un de mes préférés !




Nouveau Look, Renouveau Rock






Après le succès de «Quoi Faire ?» en 1982, Charlélie ira voir au Canada si l’atmosphère des studios est meilleure qu’en France. Il reviendra l’année suivante avec «Crocodile Point» qui en décevra plus d’un. Quelques titres à l’emporte pièce, deux hits avec «Missipi Dancing» et «Local Rock» et d’autres jolies ballades comme «Aboyer le Chien» ou «Tu es Loin». Mais l’album sera mal reçu par la critique. Même moi qui pourtant adore ce mec, j’ai été très désappointé. Le manque de rock était évident. Est-ce le fait qu’il ait composé la même année la B.O de «Tchao Pantin» et qu’il n’ait pas eu le temps de peaufiner son album ? Possible ! Il n’enregistrera rien en 1984 mais comme c’est un artiste multicarte et un travailleur forcené, il publiera son premier livre «Cahiers d’Ecoles» suivi d’une exposition à la galerie du jour/ Agnès B à Paris.

Mais la diversification n’a qu’un temps et chassez le naturel, il revient au galop ! Et en 1985 il sort «Art & Scalp» où le Charlélie de «Poème Rock» moitié baba, moitié zazou laisse la place à un Charlélie plus rock ! La chrysalide va devenir papillon avec un changement radical de look et de physique. De fil en aiguille, le travail de Couture sera un renouveau dans sa musique et l’électricité de 110 volts passera en 220.

Tout va commencer par un relooking, Charlélie sacrifie sa longue chevelure qui pendouillait sur ses épaules depuis des années pour une coupe plus courte à la mode du moment. Pour ce qui est des musiciens, il ne change rien ou presque. On retrouve Jerry Lipkins, son vieux complice au clavier qui était déjà sur son deuxième album «Le pêcheur», le batteur Abram Causse qui le suivra sur beaucoup d’albums et «le gaucher silencieux» Alice Botté avec son impressionnante carte de visite qui va de Jacques Higelin à Hubert Félix Thiéfaine. En onze titres, Charlélie Couture ramene à lui tous ceux qui l’avaient délaissé depuis «Crocodile Point».

Charlélie n’est pas seulement un chanteur-rocker-peintre, c’est aussi un écrivain (Je vous conseille son recueil de nouvelles de 1989 «Les Dragons en sucre») et je pense que c’est aussi le seul à avoir fait son autobiographie en chanson. «1000 interviews (Biographie)» un titre où le Nancéen raconte une partie de sa vie en 4 minutes 16 sur un rythme soutenu. 

©Pat
 Même si il met un peu plus de rythme dans certains titres, il revient sur se qu’il faisait avant «Crocodile», c’est à dire raconter des petite tranches de vie de personnages imaginaires ou pas. «Artland» Ça commence très cool et à 0.50 secondes, deux grand accords de guitare te sortent de ta léthargie. Tous les morceaux ne sont pas de la même veine comme «Le rêve de Sancho (Don Quichotte ou artiste)» certes 3 minutes trente, mais une musique qui ressemble à une ligne droite où la vitesse serait limitée à vingt à l’heure.

Avec «Denie» Charlélie retombe dans ses petites histoires avec ses personnages qui ont l’air d’être dans de profondes dépressions. «(Les saints) Innocents condamnés» mon morceau préféré de l’album, sa composition et son orchestration… rien d’autre à rajouter ! J’adore ! «Gogo Girl (buffalo-crate pornographic blues)» Bien rythmé et encore une tranche de vie que Charlélie a vécu ou imaginé ?

  «Exilée réfugiée (polonaise)» Guitare et batterie sauvage, ça bouge bien ; pour ce qui est des paroles, tout est résumé dans le titre. «Après onze heure» à peine deux minutes pour ce morceau qui apparaissait sur son tout premier album «Douze chansons dans la sciure» en 1978 et qui à l’époque durait 5 minutes trente. «Elle a trop d’expérience» un titre qui aurait pu passer en radio tellement il sonne FM. «Carambolage» encore une histoire d’amour raté, Charlélie Couture extériorise sûrement ses propres démons dans ses chansons. «(Good Night) Esmeralda» un joli morceau qui par son style aurait pu être sur la BO de «Tchao Pantin».     

«Art & Scalp» sera son dernier album chez Island et il refera toute sa garde robe musicale par la suite avec deux albums «Solo Boys» et «Solo girls» qui donnera le très beau double «3 Folies Live» avant sa période australienne, mais ça… ce sera pour plus tard !  




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