mercredi 10 avril 2019

MAVERICK "Firebird" (2017 - 2018), by Bruno



     Ho ! La bande de sauvageons que voilà. Ça envoie du riff à tout va. Et sans se soucier de savoir s'il y a des personnes sensibles ou de jeunes zenfants dans les alentours. Voyous ! Sacripants ! Mais que font donc la censure, le gouvernement et les associations protectrices de leur porte-f... des âmes sensibles et du politiquement correct ?
Bon, évidemment, il faut remettre ce groupe dans son contexte car il n'y a aucune commune mesure avec les décharges nucléaires des rejetons de l'enfer, serviteurs du thrash, gring, black-metal et autres extrémités adeptes des potards à "onze" (au moins), des amplis à transistors, du grwol, etc, etc.
Là, on reste dans l'idiome d'un pur Hard-rock, dont la production (volontaire ou fruit d'un budget limité - apparemment ce genre son plébiscité semble en vogue dans leur région -) possède cette patine millésimé mi-70's. En conséquence, même lorsque ça envoie le bois, ça ne flingue pas les trompes d'Eustache, ni ne vrille le cerveau. 
 

   Et si l'on vous confie que ces lascars sont Autraliens et qu'ils se font un honneur de perpétuer le Hard-rock Aussie dans ce qu'il a connu de plus torride et à la fois de plus Rock'n'Roll, on comprendra de quel bois ils se chauffent. Ça défouraille. Du Hard-raw-blues toORRide ! Ce qui ne signifie pas non plus, au contraire de certains de leurs collègues patriotes, que le chanteur braille à s'en décrocher la mâchoire, postillonnant abondamment dans son micro.

Les braises rougeoyantes de la pochette sont on ne peut plus appropriées au contenu. Chaud devant !
En bon groupe Aussie qui se respecte, Maverick apprécie lorsque ça monte en température (comme s'il ne faisait pas assez chaud chez eux - des masochistes -), que ça rugit, que ça pulse, que ça sue, que ça dégouline sous les aisselles (après, on a soif, et on se désaltère ... avec de la Nail Brewing, de la Red Back, ou de la Rogers, ou encore de la Swan & Enu. Cheers ! To your health !)

     Maverick, est un quatuor originaire de Perth (côte ouest de l'Australie), formé autour de Graig Jovanovic, chants et guitares, Mark De Vattimo, lead guitare et choeurs, Simon Hallett basse, choeurs et claviers, et Nick Dudman, batterie, percussions et choeurs. 

     De Vattimo est un vétéran de la scène de la côte ouest Australienne. Comme l'atteste son antique Ibanez Destroyer II, à trois humbuckers, [popularisée par Phil Collen de Def Leppard], qui reste sa guitare de prédilection, c'est un enfant du Heavy-Metal des années 80. Cependant, les choses sérieuses ne commencent réellement que lors de la décennie suivante, toujours en baignant dans le Metal et en endossant le rôle de guitariste lead et de chanteur. Les références majeures vont de Black Sabbath à Slayer en passant par Motörhead, et Kiss pour le côté "pop" 😁 . Il attaque le XXIème siècle en jouant dans deux groupes distincts. En 2007 et en 2009, il est élu meilleur guitariste par le Western Front Metal Awards. Néanmoins, en dépit de ce lourd bagage Metal, comprenant même quelques sacoches Thrash, son jeu au sein de Maverick reste cantiné à un Heavy-rock millésimé, saupoudré de Blues irradié et de boogie teigneux.
Il en est de même pour le gaucher Simon Hallett qui l'a rejoint dans un Psychonaut, adepte des excès de vitesses et de chants gutturaux, où la performance technique et sportive côtoie les nombreux hommages et traits d'humour musicaux. 
   Ces deux lascars s'amusent aussi avec un covers band de Mercyful Fate et de King Diamond
De quoi faire prendre ses jambes à son cou à tout amateur de Heavy-rock 70's ; pourtant absolument rien ne transparait à travers Maverick. Sinon que tous deux sont effectivement de sacrés musiciens sachant se mettre au service de la musique. Même pour les chorus et soli, où De Vattimo prend bien soin de ne jamais tomber dans de quelconques licks propres aux shredders ou aux autres adeptes de descentes effrénées de manches. Même pas de grosse disto dans l'attirail, et parfois il se contente d'un onctueux son crunch. Aujourd'hui, il se réclame d'Humble Pie, de Mountain et de ZZ-Top. De véritables Dr Jekyll et Mr Hyde du Heavy made in Australia.


     Le titre qui entame les festivité sur un puissant boogie, le bien nommé "Free", qui donne envie de plaquer son boulot, mettre le feu à tous ces papiers qui nous submergent, pour enfin vivre. Le morceau évoque irrémédiablement le Fastway. Celui de l'époque béni de leur deux premiers opus (clic-lien). A peine moins puissant - il manque probablement Eddie Kramer à la prod. -, mais même le solo qui démarre un peu comme un dragster en patinant des roues arrières rappelle le jeu de Fast Eddie Clarke. Quant au chant ... si Jovanovic semble avoir un registre plus "étouffé", et plus mat, l'intonation est du pur Dave King. C'est assez troublant. Il y a pire comme référence, et quand c'est bien fait et que cela ne se vautre pas dans le plagiat, on apprécie. "Break Me", bien que plus robuste, enfonce le clou en suivant le même chemin.

Avec "Obsession", bien que la référence Fastway soit toujours discernable (à deux reprises, on croit carrément entendre Dave King), est plus original. Plus viscéral aussi. C'est un Blues torturé, un cri de douleur venant du tréfonds de l'âme. "Obsession, persistence of desire like a infection ... Condition of emotional dejection - Chained to the void in your mind".

A partir de "Black Voodoo", on évolue vers d'autres sphères, traçant la route dans une Ford Mustang Chevy 68, cheveux au vent, sans penser au lendemain. Evidemment, une Ford Maverick (la berline, pas le 4x4!) fait aussi l'affaire. Franchement Hard-rock, trempant parfois timidement dans le Metal du début des années 80, avec quelques effluves du meilleur de Mötley Crüe.

     Retour sur du Boogie-rock incandescent  avec le single "Silent Scream" (voir the clip) où l'on remarque - difficile de faire autrement, tant c'est évident - qu'une fois de plus le riff de "Tush" a été subtilisé. Et lors du break, ce n'est pas moins que la rythmique de "Black Night" (pas le riff) qui y a été glissé en tapinois. Au final, le morceau est une subtile mixture de ZZ-Top, de Fastway et de Deep-Purple Mark II.


   Deep-Purple
que l'on retrouve encore, dans l'esprit, sur "Great Northern Highway". Il y a même quelques notes d'orgue qui s'incrustent discrètement, avant de finalement exploser dans une gentille envolée tendant à imiter Jon Lord. Quelques bulles de Datura4 (⏪ clic-lien) - les confrères de l'agglomération (de la banlieue de Perth) - y font leur apparition, et resteront sur la pièce suivante.


   Avec son riff saccadé et bien appuyé, et en dépit d'un break qui rend hommage aux Doors, "The Road" est entre deux mondes. Entre un Hard-rock pêchu et un Heavy-Metal pas encore enfermé dans une tonalité compressée et coupante. 
Après cette poussée de fièvre, Maverick opère un retour au calme avec "Tonight We Die". Une power-ballad délicieusement bluesy penchant vers les Black Crowes.

"Seulement" huit morceaux, mais chacun délivre une telle intensité que s'en est amplement suffisant. Et d'ailleurs, les meilleurs disques ne croulent pas sous une profusion de titres. 
Ce "Firebird" est du bon et bien goûteux Heavy-rock millésimé vaguement bluesy, un peu coincé entre Fastway (surtout), Waysted, Deep-Purple, Datura4, voire les Black Crowes.

     Comme bon nombre de production du pays pour les nouvelles formations, dans un premier temps, l'album n'est pas exporté. Par la suite, éventuellement, suivant la notoriété acquise, les ventes (surtout), et le bon vouloir des distributeurs américains et européens, une distribution hors frontières est octroyée. Dans le cas présent, c'est le label français Bad Reputation, spécialisé dans le Rock dur et les amateurs de fortes sensations électriques australiennes (Electric Mary, The Lazys, Dirt River Radio, The Casanovas, Choirboys, The Screaming Jets, Black Aces, King of the North, The Saints, Cheetah, Koritini, Dallas Crane, etc) qui a oeuvré pour rééditer et distribuer cet opus en Europe et aux USA. Sage résolution. 



🎶⚘☙✨ 

6 commentaires:

  1. Le riff de "Silent Scream"... ben, c'est aussi la copie conforme du riff (à la rythmique, avant le solo de guitare) de... "Beat it" de Michael Jackson !!! J'savais que je connaissais ce truc !!! Quand on sait que c'est Eddie Van Halen qui joue, on comprend mieux !

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    1. Meuh ... m'enfin ! Luc ! Tu as recommencé à picoler ! Ce ne sont même pas les mêmes accords.
      Ou alors ... Ha, oui, effectivement : le riff d'introduction au solo. Okay. Tu m'as fait peur :-)
      Quelle culture. Et mémoire.

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  2. J'ai pas recommencé !!! (j'ai jamais vraiment arrêté...)

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  3. Ouais...Mais le riff du tout début du morceau c'est celui du début du solo de Heartbreaker (Led Zep), avec 2 notes en moins...

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