A croire que le rock progressif et
néoprog a le vent en poupe vue le nombre de groupes de toutes nationalités
confondues qui sont apparus sur le marché depuis quelques années.
Karcius le Canada progresse !
Dans
le rock progressif, le Canada s’est très vite fait connaitre. Klaatu et Dyonisos
furent les pionniers du genre dans les années 70, Rush
que l’on pourrait classer dans un prog-hard, Saga
sera le haut du panier jusqu’en février 2018 où il mettra fin à son existence. Mais la relève a suivi depuis longtemps avec les très
floydiens d’Innerspace
dont j’avais déjà parlés en
octobre 2013 et puis au début des
années 2000 apparaîtra Karcius.
Karcius va se démarquer par son style
très personnel et son métal prog. Avec quatre albums à son actif, il ne faut pas
passer à coté de ce groupe qui a dix huit années d’existence. Après sa création
en 2001 et un premier album en 2004, il publiera une galette tout
les deux ans jusqu’en 2008 et puis
il y aura une absence. Les gars réapparaîtront avec le très beau «The First Day»
en 2012 où pour la première fois,
ils installaient du chant à l’instar de leurs trois premiers albums qui n’étaient
qu’instrumentaux. Et cela apporte une richesse à leurs compositions. Le mélange
prog-métal-jazz fusion donne une écoute assez alambiquée pour des oreilles non habituées aux sonorités d’un
genre déjà assez complexe en lui-même.
2018 Karcius sort son cinquième opus «The Fold».
Une pochette glaçante tel un hiver canadien dégage bien l’atmosphère qui
ressort de leurs musique. La fil rouge de ce concept album aborde le thème de
la démence qui se trouve dans chacun de nous. Six titres aussi intenses les uns
que les autres, mais il faut s’accrocher à son fauteuil à la première écoute.
Même s'ils restent dans leurs «trip»
très floydien sur beaucoup de titres, leurs compositions est vraiment un (beau) mélange de genre.
«Absence of Light» ouvre le bal avec une longue
introduction de presque quatre minutes le temps de te mettre dans le bain de ce
que sera la suite des évènements. Le quatuor canadien est musicalement d’une
précision chirurgicale, il n’y a pas une note de trop ou qui dépasse de la
partoche ! Les solos sont justes aux endroits ou ils doivent l'être avec une
note un peu plus métal à certains moments et Sylvain Auclair le chanteur bassiste ne rajoute pas une miette
de surplus vocal. «Something» lui emboîte le pas, une ambiance
sombre mais plus calme et un final explosif très proche d’un Dream Theater de la grande époque.
«Hardwire» et son entêtante rythmique orientale.
Avec «Goodbye»,
nous retrouvons le prog old-school avec des arpèges de guitare sèche très Anthony Phillips dans une partie du morceau pour finir
façon jazz avec (chose rare) une
guitare basse en première ligne. Avec ses mélanges de genre et son refrain qui
te prend la tête c’est sûrement la pépite de l’album.
«Burning my
Dreams» se rapprocherait plus de «Anesthetize» de Porcupine Tree, une longue ligne musicale comme si tu
roulais sur une route pleine de trous avec ses changements de rythmes, mais
quel final éblouissant. Tout ce termine par le morceau titre «The Fold» avec
une courte et puissante intro, un petit moment de calme avant de finir dans un
magma de guitares saturées, de clavier rageur et de voix gutturale.
Karcius et «The Fold» confirme qu’il est un
des groupes important sur la planète prog avec sa richesse musicale et la
qualité des musiciens qui le compose. Même si à la première écoute cela peut
paraître froid comme une nuit Québécoise en hiver, la qualité de leurs
compositions et les différents genres qu’ils abordent réchauffent le cœur des
aficionados du rock progressif.
Petite
chronique mais un grand album et un grand groupe.
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