Depuis quelques mois, j’ai beaucoup
écrit sur le rock progressif. Alors je voulais faire un retour à la bonne
chanson française bien de chez nous. J’ai toujours aimé les artistes dit «Rive
Gauche», Juliette Greco, Mouloudji, Germaine Montero, Léo Ferre et Cora
Vaucaire, même si tous ces artistes ne sont pas de ma génération, cela ne
m’empêche pas de les écouter et j’ai découvert des talents (Dont deux que j’ai vu sur scène de leur
vivant !) que l’on ne retrouve plus de nos jours.
La Dame Blanche de Saint-Germain-des-Prés
Cora Vaucaire aurait eu cent ans en juillet
dernier, mais pourquoi vais-je parler d’une chanteuse que peu de gens
écoutaient et dont ils avaient encore moins un disque parmi leurs vinyles ? Parce
que les chanteuses dite «Rive gauche»
sont un tantinet mon pêché mignon. Ce sont de très belles voix souvent doublées d’un
charisme certain. Que ce soit Juliette Gréco
dont j’avais déjà parlée, Pia Colombo, Colette Magny, Juliette, Jacqueline François, Isabelle
Aubret, Anne Sylvestre, Catherine Ribeiro, Barbara
à l’époque de l’Écluse et quelqu’un que j’aime beaucoup, Monique Morelli. Des chanteuses à textes qui avaient
quelques chose à dire et reprenaient aussi les grands poètes français dans leurs
répertoires.
Ma
rencontre avec la voix de Cora Vaucaire se fera par l’intermédiaire d’un
film de Jean Renoir
de 1954 «French Cancan» avec le titre «La Complainte de
la butte».
De son
vrai nom Geneviève Collin, cette Marseillaise
fille d’un armateur sera élevée dans un pensionnat de sœurs avant de monter sur
Paris pour suivre des cours de comédie. En 1938
elle commence à chanter dans les cafés des chansons de Charles
Trenet et de Mireille. Elle va rencontrer
son futur mari Michel Vaucaire connu comme
parolier pour Edith Piaf («Mon Dieu», «Non je ne regrette rien»), Damia («Aux quatre coins de la rue»), Les Frères Jacques («La Saint-Médard») et bien sûr
pour sa chère et tendre.
Après
la guerre, elle anime une émission radiophonique ou elle commence à développer
son répertoire dont celui d’Aristide Bruant «Roses blanches»
ou les œuvres du patrimoine, «Aux marches du palais», «Le prisonnier de Nantes» ou
encore d’Yvette Guilbert ou de Fragson. Elle commence à se produire dans les
cabarets comme L’Échelle de Jacob en vedette. Un répertoire qui va
s’enrichir des chansons de Prévert et de Kosma. Elle sera la créatrice du titre «Les Feuilles
Mortes». On la surnomme la Dame
Blanche de Saint-Germain-des-Prés. Dans les années 50 elle chante
régulièrement à l’Écluse où elle va y croiser Barbara,
elle sera la première à enregistrer «Dis, quand reviendras-tu ?» et l’incitera
à chanter ses propres textes sur scène. Elle se fera aussi l’interprète de Léo Ferré avec «Le Pont
Mirabeau» d’après le poème d’Apollinaire et «Les
Forains».
En 1955 ce sera «La Complainte de la Butte» et
son plus grand succès «Trois petites notes de musique»
extrait du film «Une
aussi longue absence» d'Henri Colpi en 1960.
Cora Vaucaire
est aussi connue pour son engagement en chansons à travers son interprétation
de «Le temps
des cerises» et de «L’internationale» devant les usines en grève lors
des manifestations de mai 68. Elle est la VIP de la chanson française de
qualité, elle s’exporte jusqu’au Japon dans les années 80.
Récompensée
trois fois par le Grand Prix du Disque, elle se produira sur scène jusqu'à un âge
avancé comme en témoigne ses tours de chants au Dejazet en 1992, à la comédie des Champs-Elysées en 1997.Sa dernier grand récital sera en 1999 au Théâtre des bouffes du Nord.
Atteinte d’ostéoporose, Cora Vaucaire décédera en septembre 2011 à l’âge de 93 ans.
Atteinte d’ostéoporose, Cora Vaucaire décédera en septembre 2011 à l’âge de 93 ans.
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