- Ah M'sieur
Claude, retour aux grandes œuvres en ce début d'année après les petits
divertissements sympas écoutés pendant les fêtes…
- Oui Sonia, continuons
d'explorer l'univers symphonique de Chostakovitch et aujourd'hui : la dixième symphonie.
À la suite des 4, 5, 8 et 11ème déjà chroniquées.
- Elle date
de 1953, donc un silence de plusieurs années. Le compositeur avait connu l'opprobre
et les purges staliniennes contre les artistes fin des années 40…
- Oui, pertinent, mais
en 1953, la chasse antisémite occupe le petit père des peuples. La mort du dictateur
en mars permettra à Chostakovitch de terminer sa symphonie, désenchantée, mais
aussi goguenarde et cynique…
- Vous avez
choisi de nous faire écouter la version d'un jeune chef dirigeant un orchestre
de Liverpool… Il est à la hauteur cet orchestre ?
- Absolument, Vasily Petrenko, jeune talent trentenaire, a hissé cet orchestre à très haut
niveau et ce disque est vraiment une réussite !
Prokofiev, Chostakovitch et Khatchaturian en 1940 |
Pendant les cinq années de guerre, la chasse aux
sorcières contre les intellectuels et
les artistes a légèrement marqué le pas. L'heure est à un semblant de concorde
patriotique. C'est dans ce climat qu'en 1941 Chostakovitch a composé sa 7ème
symphonie sous-titrée "Leningrad", ouvrage destiné à
galvaniser la lutte des habitants de la ville ruinée et assiégée par la Wehrmacht, un siège qui durera pendant
900 jours. La symphonie ne lésine pas sur le climat martial et triomphaliste, mais
l'adagio poignant montre un Chostakovitch
toujours angoissé et bouleversé par la folie des hommes. L'ambiguïté est levée
dans la puissante 8ème
symphonie de 1943 encore plus interrogative. L'effervescence face à un renversement de situation qui doit conduire à l'effondrement du
nazisme, après
les victoires à Stalingrad et à Karkov, font que les autorités et la censure accueillent plutôt bien la partition, Chostakovitch maîtrise tellement depuis des
années l'art du double langage…
La capitulation de l'Allemagne signée, Staline attend des auteurs et en
particulier de Chostakovitch une symphonie
gigantesque et tonitruante à la gloire des armées et du peuple soviétique. Le
compositeur lui propose une mini-symphonie, la 9ème, pour
petit orchestre, une ode cynique dédiée fraternellement aux soldats heureux de
rentrer dans leurs foyers le plus vite possible. Staline est hors de lui et c'est un miracle que Dmitri sauve une fois de plus sa peau…
Cela dit les caciques du régime et notamment Jdanov (tant de fois cité comme le Béria des artistes) n'oublieront pas cet affront.
En 1948,
les purges reprennent. Les compositeurs au premier desquels Prokofiev, Chostakovitch
et Khatchatourian (réunis sur cette photo en 1945) se soumettent aux autocritiques pour
"formalisme", etc. Maxime Chostakovitch
doit témoigner contre son
père, l’horreur. Prokofiev n'aura pas le petit plaisir de voir Staline crever (il meurt le
même jour que le tyran en mars 1953).
Planquées soigneusement dans les tiroirs de Dmitri, des partitions "secrètes" vont réémerger : la 4ème symphonie de 1936 ou les chants hébraïques de 1948 écrits en réaction à l'antisémitisme
qui ressurgit ces années-là (l'affaire du complot des médecins juifs précède la mort de
Staline). La 10ème symphonie déjà en
gestation sera terminée entre juillet et octobre 1953. La création est assurée le 17 décembre à Leningrad par son ami le chef
légendaire Evgueny Mravinski. C'est un
triomphe… et une vengeance au vitriol musicale contre Staline et la tyrannie.
La discographie des symphonies de Chostakovitch
reflète une domination des chefs russes, parfois américains et quelques outsiders
européens, je pense à l'intégrale de Bernard Haitink
des années 70-80. Faut-il avoir la sensibilité slave exacerbée pour maitriser l'esprit
épique et tragique du compositeur humaniste dans un pays déshumanisé ? Vaste
sujet. La liste des chefs russes qui ont porté depuis les années 50 jusqu'à nous
les symphonies est longue : Mravinsky,
Svetlanov, Kondrachine,
Barshaï ; mais tous nous ont quittés sauf Gergiev ! Eh bien, la jeune génération reprend
le flambeau.
La dernière partie du Moderato prolonge ce voyage dans
l'absurdité des temps. L'espoir semble absent. Quoique. [v1-10:33] Les cordes réexposent
une mélodie centrée autour du thème principal. On oscille toujours entre rêve
et réalité. [v2-7:03] La coda est un chant plaintif d'une tristesse infinie, avec
peut-être un léger rayon de
soleil par l'emploi de la timbale seule et lointaine notée pp, de quelques cordes et surtout de deux flûtes piccolo au son gracile. A la question posée au compositeur "Y a-t-il un programme ?", celui-ci répondait que l'auditeur devait "deviner par lui-même".
Le développement laisse planer cette éternelle
ambiguïté par le retour de la "valse" chanté par un solo époustouflant
de basson [v4-2:54] ! [v4-3:39] Troisième thème proposé par le cor. Un mystère
musicologique. Pourquoi le cor prépare la partie largo bouleversant de
nostalgie ? Souvenir des années 25-35, celles des suites jazz avant l'immonde…
Simple spéculation. Flûte et clarinette interviennent aussi [v4 - 5:14], puis le
cor anglais [v4-6:37], quelques discrets roulements de tamtam pour assombrir le
tableau. On retrouve le principe de l'errance qui prévalait dans le moderato. Des
changements constants de sentiments sont ainsi liés au travail sur les
sonorités des instruments solistes et non à une complexification mélodique. [v4-6:57]
Admiration pour Bach et les concertos grosso
baroques, tous les vents dialogues presque gaiement pour préparer… une nouvelle
marche mécanique et brutale. Le pied d'airain qui foule cette tentative avortée
de réjouissance. Du pur Chostakovitch
pathétique avec ses déchirements, le hurlement des cors, la rythmique implacable
des cymbales… Et l'éternel retour de la valse mortifère à peine esquissée par
un violon épuisé. Le piccolo, la flûte et un thrène dissonant car bougrement
enjolivé de chromatisme aux cordes terminent le mouvement de la même manière
que dans la coda du moderato.
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Vasily Petrenko (drôle de tenue !) |
Vasily Petrenko est
originaire de Saint-Pétersbourg, l'ex Leningrad où officia pendant 50 ans le
maître dictatorial Evgueny Mravinsky. Il
poursuit ses études au conservatoire de la ville. Il se perfectionnera auprès
de Mariss Jansons, Yuri Temirkanov
et Esa-Pekka Salonen. Notons en passant que
les deux premiers ont été des "poulains" de Mravinsky,
Yuri Temirkanov lui ayant succédé depuis 1988 comme directeur de la Philharmonie… Le monde est petit…
En 2006, à
29 ans, le jeune chef est nommé directeur pour une saison de l'orchestre royal de Liverpool (son contrat a été renouvelé par la suite, il le dirige depuis
12 ans). De ce bon
orchestre, le jeune maestro a fait une phalange essentielle du patrimoine orchestral
british. Il est évidemment l'invité des plus grands orchestres de la planète.
L'enregistrement de la 10ème symphonie de
Chostakovitch date de 2010. La vaillance et la clarté de la direction de ce jeune chef de
34 ans ont bluffé la critique et les mélomanes, d'où mon choix pour cette
chronique… Une intégrale de haute volée du corpus du compositeur russe sous la baguette de Vasily Petrenko se
complète d'année en année pour le label Naxos.
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Goulag vers 1953 |
Le style de l'écriture de la symphonie
peut surprendre par sa forme proche du classicisme et du postromantisme. Nous
sommes en 1953 et l'Europe des
compositeurs en occident vit à l'heure du sérialisme intégral. Un clivage assez snob avec
les formes du passé s'est établi comme si, hors du dodécaphonisme hérité de
l'École de Vienne, point de salut. Pierre
Boulez compose le
Marteau sans maître, Stockhausen
explore la musique aléatoire et l'électronique prend son élan avec des
chercheurs comme Pierre Schaefer. Olivier Messiaen, le plus passionnant à
mon sens, vient d'achever le Réveil des
oiseaux, mêlant toutes les techniques, des gammes tonales,
atonales, pentatoniques, etc.
Chostakovitch ne pouvait
guère s'aventurer quelques mois seulement après la mort du dictateur dans des
aventures atonales et, par nature, souhaitait ne pas dérouter un public
complètement isolé de ces recherches occidentales dites "dégénérées".
Donc un ouvrage purement orchestral, des thèmes identifiables, mais une
certaine folie expressive qui doit bousculer l'auditeur. Bien entendu, des
sonorités nettement plus fantasques et riches que celles d'un Beethoven à bien examiner l'orchestration
:
2 flûtes + piccolo, 3 hautbois + cor anglais, 3
clarinettes + clarinette piccolo, 3 bassons + contrebasson, 4 cors, 3
trompettes, 3 trombones, 1 tuba, timbales, triangle, tambourin, caisse claire,
cymbales, grosse caisse, tam-tam, xylophone et les cordes.
Chostakovitch revient
au découpage traditionnel en quatre mouvements.
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Traduction : "Le grand Staline est le drapeau de l'amitié des peuples" |
1 – Moderato : Le
début de la symphonie coïncide avec l'exposé du premier thème aux violoncelles
et aux contrebasses seules, dans la tonalité mortifère de mi mineur ; un thème rampant,
un climat sourd et sombre. On songe à ces mauvais rêves où l'on essaye d'avancer en luttant en vain contre une atmosphère de poix. De nos jours, plus
d'interrogation sur le sens à donner, voici la peinture de la chape de plomb sous laquelle survit le
peuple russe. Symbole aussi de la souffrance de Chostakovitch
lui-même s'attendant chaque nuit à se faire cueillir par le KGB au petit matin
pour une énième autocritique ou… pire.
J'évoquais le classicisme de la forme. L'errance dramatique serpentant dans le mouvement, illustrée de variation en variation sans symétrie notable, reptation peu conventionnelle qui
bouscule cette impression réductrice de conformisme, car la forme sonate n'existe pas ici. La musique
cherche un rayon de lumière, un apaisement, une issue. [v1-2:25] Un second thème
serein à la clarinette se dessine sur une reprise du
thème 1 plus légère aux violons. Le discours s'anime. Comme dans toute l’œuvre, l'ambiguïté est patente.
Le souvenir de la monstruosité se manifeste par un crescendo violent, mécanique
et surtout aux accents désespérés qui hantent la musique de Dmitri depuis la 4ème symphonie jamais jouée et écrite vingt ans avant. [v1-6:14] Troisième thème : un dialogue
de flûtes, l'espoir de voir un groupe d'enfants connaître un avenir sans
tyrannie ? Une image qui me vient à l'esprit. Un thème rieur qui sera repris à
la clarinette. Pas de sérialisme intégral donc, mais une inventivité
constante dans les couleurs : chromatisme, fantaisies diatoniques et modales. Chostakovitch exige de sa plume le
modernisme, celui d'un Bartók par exemple. [v1-10:33] Chostakovitch
refusera toujours à travers son art la soumission. En témoigne ce passage
"hurlé" par l'orchestre, une colère trop longtemps contenue. Le
crachat jaillira dans le scherzo. Le thème initial structure cette furie. Débordement
pseudo patriotique comme on peut le croire dans le mouvement initial de la 7ème
symphonie
? Non, une vraie fureur martelée par les lugubres coups de tamtam. (Nota :
désolé, dans la vidéo, le moderato est coupé en deux, il y a un petit bruit
lors de la commutation). Vasily Petrenko
cravache les forces de Liverpool au service de la colère absolue, une direction
sans legato, le recours à une scansion enragée.
Le sport pour de beaux camarades |
2 – Allegro : L'allegro
est l'un des morceaux symphoniques les plus terrifiants pour un orchestre sur
le plan technique et pour le public par sa sauvagerie. Chostakovitch
ne pouvait qu'esquiver la question au sujet d'un programme. Ce scherzo barbare
dans la forme est un portrait au vitriol du dictateur moustachu, la rencontre musicale
de Tex Avery pour la frénésie et l'outrance sarcastique de Chaplin pour le
grotesque. Le scherzo s'élance sur des accords syncopés des cordes, un pas de
l'oie surgi de l'enfer de Dante. Deux hautbois, la clarinette et la clarinette
piccolo entonnent le thème ubuesque d'un personnage de guignol. On pensera plus
loin à une marche militaire de gnomes grimaçants, scandée par les cordes et la
caisse claire. Jamais Chostakovitch
n'a été aussi loin dans la caricature. J'y ressens de la haine – j'utilisais le
mot "crachat" plus haut. [v3-1:15] Ce qui peut être considéré comme
le trio est une course folle à l'abîme [v3-2:02] avec un développement
clownesque à la manière d'un Stephen King. Les clowns qui attirent les enfants de
leur patrie vers les goulags ne font pas rire. Avec ♩ = 116, plus presto
qu'allegro, Vasily Petrenko mène ses
troupes sans faux pas. Oui, effroyable ! En quatre minutes, le compositeur
donne une image aussi glaçante de Staline et de son gang et aussi démonstrative
qu'un livre historique à charge de 500 pages. Les russes abusés et endoctrinés pleuraient
sur la dépouille du monstre ; Chostakovitch
allume un feu de joie éblouissant de bouffonnerie !
3 -
Allegretto - Largo - Piú mosso : le mouvement dit
"lent" fait lui aussi la part belle à la parodie. Une introduction
aux cordes évoque une valse triste (mesure ¾), une fête molasse car imposée par le
régime. La tonalité d'Ut mineur morose et l'arythmie de la mélodie se conjuguent
dans la peinture de danseurs fatigués, ceux de la mère patrie qui n'ont aucun
droit quant à la manière de danser. [v4-1:05] Et voici l'entrée des artistes :
clarinettes, basson et timbales entonnent une marche simiesque. Ils sont rejoints
par les autres instruments. Défile ainsi la cohorte des caciques bedonnants et
souriants sur les affiches criardes de la propagande. Une marche qui ralentira,
Staline est mort mais en 1953 ce
n'est pas forcément signe de liberté, Chostakovitch
attendra 1961 pour retrouver un
poste d'enseignant. Ce passage aux traits ironiques nous renvoit vers Mahler que Chostakovitch
admirait tant, le Mahler brocardant la chanson
frère Jacques dans la symphonie "Titan" où celui
du rondo burlesque et du scherzo grimaçant de la 9ème symphonie.
Ah la peinture réaliste (un peu académique, non ?) |
4 - Andante –
Allegro - L’istesso tempo : violoncelles et contrebasses introduisent le
final. Un hautbois solitaire chante le thème. Encore une atmosphère plus pesante
que méditative malgré l'entrée plus légère de la flûte qui prend la main au hautbois
[v5-1:46]. [v5-2:32] Place au basson. Toujours ce sentiment dans l'orchestre de
la recherche d'une voie réellement apaisante. Les bois se poursuivent dans une
forêt à la lumière diffuse, sombre ou diaphane ? Telle est la question
prédominante à toute l'œuvre. [v5-5:09] Une clarinette agreste et les violons
non moins vivants marquent le début de l'allegro. Drôlerie ou mascarade ? La
joie sans limite du peuple russe ou la folie grotesque d'un même peuple qui
doit marcher au pas avec le sourire. Le mouvement gagne en frénésie, en ironie mordante
aussi. Pas certain que un an auparavant le petit père des peuples eut apprécié
cette clownerie orchestrale. [v5-8:42] La furie insoutenable prend un ton
martial en forme de fausse coda qui se termine par un vigoureux coup de tamtam,
un couperet qui tombe (sur quel cou ?). Reprise du thème avec fantaisie caustique dans une
ballade faussement débonnaire [v5-10:30] égayée par un solo de basson burlesque.
(Chostakovitch donnait à cet instrument des
passages d'une difficulté digne de celle d'un concerto.) La symphonie se
termine dans un délire spectaculaire mais rageur. Le compositeur a du déchirer
son papier avec sa plume. Bravo à l'orchestre de Liverpool !
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Evgeny Mravinsky comme Sergiu Celibidache détestaient la musique en
boîte, comprendre le disque… De rares exceptions comme la 8ème symphonie
de Chostakovitch et les 3 dernières
symphonies de Tchaïkovski
pour Philips et DG. On dispose de bandes de radio d'intérêt et de qualité sonores très
inégales qui permettent d'entendre la conception du maître qui dirigeait
souvent au pas de charges (48') accentuant ainsi la folie cocasse et sinistre
de cette musique. Erato a édité un
concert de 1976. On tousse beaucoup
dans la salle de Leningrad, une direction au scalpel, une plutôt bonne
surprise quant à la prise de son, ce live témoigne bien de l'excellence que la Philharmonie de Leningrad avait atteint
après 40 ans de travail avec son chef autocrate, sans parler de l'intelligence
dans la compréhension du message militant de l'œuvre. (Erato - 6/6).
Kurt Sanderling fut
l'assistant de Mravinsky à Leningrad (il se
cachait derrière un pilier pendant les répétitions "interdites").
Avec son orchestre symphonique de Berlin,
le concurrent de la Philharmonie de Karajan
de l'autre côté du mur, il grava les plus belles symphonies de Chostakovitch dans les années 70. Les
tempi sont assez lents (55' contre 48' pour son mentor). Le discours en retire
une profonde introspection, l'expression de la lassitude d'un compositeur face
à des années terribles passées et peut-être futures. Prise de son très large
et détaillée (Berlin Classics – 5/6)
Herbert von Karajan joua en
tournée la 10ème
symphonie à Moscou en mai 1969, le compositeur étant dans la salle ressortira enchanté.
Ce fut un triomphe. Il réalisa dans la foulée une gravure de la seule œuvre de Chostakovitch qu'il aborda dans sa
carrière. Symphonie alors peu enregistrée en occident, le disque fit sensation.
Seconde mouture en 1981 (en live) à
l'ère du numérique. Les avis divergent sur les deux interprétations.
Indéniablement, la Philharmonie de Berlin
apporte par sa cohésion, la virtuosité de ses membres, et sa légendaire réserve
de puissance sans limite une lecture dont le paroxysme sied à merveille à cette
œuvre plus que passionnée. Karajan
se fait humble par rapport aux intentions du compositeur, ce n'est pas toujours
le cas. Prise de son fabuleuse en 1981,
celle de 1969 laissant un arrière-goût
de flottement entre pupitres (DG – 6/6).
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