MDS ce sera mon coup de cœur 2018,
tout comme Franck Carducci l’année précédente. Un groupe qui a vingt années
d’existence, mais j’ai toujours tendance à prendre le train en marche.
MDS La Dernière Chance ?
Ma
première rencontre avec MDS eut lieu fin octobre au Festival Prog en
Beauce 2018 et le coup de foudre
avec leur musique fut instantané. Mais que veut dire MDS ? On peut jouer avec
les trois lettres et les renommer : Mauvaise Démonstration Scénique ? Musique
De
Salon ?
Musiciens
Décérébrés
Sadiques ?
Manque
De
Sel ?
Non ! Rien de tout cela ! Même si je pourrais les renommer Mon Disque
S’use
à force de l’écouter. Monnaie de Singe, un drôle de nom pour un
groupe qui nous vient d’Auvergne, d’Aurillac plus exactement, une région connue
(Selon les ouï-dire) pour sa
radinerie (Comme les bretons qui seraient
des alcoolos notoires, mais c’est faux ! Et je sais de quoi je parle !).
Quand j’ai acheté le CD, j’ai essayé de payer en monnaie de singe, mais mes
espoirs sont restés vains…dommage !
Le
singe est revenu en force dans le paysage du rock ces dernière année, que ce
soit avec Gorillaz, Arctic
Monkeys, les Nantais Andréas & Nicolas
et leur «singe batteur» et Shaka Ponk avec le singe Goz
membre virtuel du groupe. Mais MDS ne joue pas dans ce registre, il fait
partie du renouveau du rock progressif en France même si ce dernier a déjà
quelques années de bitume sous les semelles.
Anne-Gaëlle Rumin-Montil |
Depuis
sa création en 1995, les
enregistrements vont se succéder. En 2001
sort leur première galette «inchivala», un disque rapidement enregistré (Trois jours). 2004, le deuxième opus «La vie de rose» voit le jour, en 2009 «Saison 3» puis plus rien… !
Il faudra attendre 2015 avec «Error 404»
pour voir MDS
revenir sur le devant de la scène avec quelques changements notables. La
première sera qu’ils abandonnent la langue de Molière dans leurs textes pour
celle de Shakespeare et aussi, autre surprise qui va marquer l’identité du groupe,
c’est l’apparition d’Anne Gaëlle au chant.
N’ayant pas l’album (Qu’il faudra que je
commande !!) Je ne pourrais pas en parler, mais les critiques que j’ai
pu lire sur le net ne sont pas restées en erreur
404, donc en erreur de protocole de communication.
J.P Moncanis : Le chauve souris |
«Last Chance»,
le dernier album sorti en mars de cette année avec la même équipe que sur
l’album précédent : Anne Gaëlle Rumin au
chant a une voix puissante et voilée ce qui donne une sonorité étonnante, Philippe Glayat le chanteur historique des débuts qui ne
s’exprime que sur un titre, Serge Combettes le
bassiste qui fera ses adieux à la scène le jour du Prog en Beauce 2018, Le batteur Eric Farges, des faux airs à Gérard
Goron le batteur de Try Yann en plus
frisé et en plus fou… ! Mais quel super frappe ! Philippe
Chavaroche au clavier avec son GEM et son Korg Karma amène la mélodie, Christophe Laporte le
soliste et sa Gibson Les Paul Standard (Oui,
Oui, la même que Jimmy Page !) Jean-Philippe Moncanis le chauve de service avec sa
guitare Duesenberg qui me fait
baver !
«Last Chance» est
un concept album aux sonorités psyché-space-rock-prog qui frise la coldwave par
ses intonations dramatiques. Une histoire en dix morceaux qui vous plonge dans
une vision post-apocalyptique de la destruction de notre planète par ses propres
habitants. Entre la BD «Valérian agent spatio-temporel» de Jean-Claude Mézières et «Life Beyond Earth» de l’astrophysicienne Athena Coustenis,
MDS
nous envoie dans l’espace en quête d’un havre de paix avant que l’homme finisse
de couper la branche sur laquelle il est assis.
Le premier
titre «IAM»
pourrait prêter à confusion si vous ne savez pas que le groupe de rap IAM a fait un titre en 2017 qui s’appelait «Monnaie de Singe», heureusement que la
comparaison s’arrête la, sinon j’arrêterais tout de suite cette
chronique ! Une ambiance sombre, des notes mineures et des paroles qui
donnent l’identité du morceau : «i'm not the
industrial technology, the latest trendy
phone a new appli…»
(Je ne suis pas la technologie industrielle, le
dernier téléphone à la mode, une nouvelle appli…). La section
rythmique de la basse de Serge et la frappe lourde
d’Eric donnent un tempo qui met dans l’ambiance,
et la voix d’Anne Gaëlle est tout simplement
bien en place. Les guitares ce mettent en branle complétées par un clavier
toujours omniprésent. A la question «What should we
do ?» (Que devrions
nous faire ?) «To escape to
another gravity ? leave this world in this agony ?»(Pour échapper à
une autre gravité ? Quitter ce monde dans cette agonie ?) La réponse tombe : «Wake up, it's not too late !» (Réveille toi, il n’est pas trop tard !).
«IAM»
est la préface d’un voyage sans retour dans le monde de MDS.
«Seven Billion
Dreams» Encore des paroles pas rassurantes sur notre avenir même si
un brin d’optimisme apparait : «…if we décide
to do otherwise, to make the right décision…we’ll change our horizon» (…Si nous décidons de faire autrement, de prendre la
bonne décision… nous changerons notre horizon).
«Emergency» Plus lumineux, du beau prog comme
on l’aime. Avec des instruments bien en avant sans écraser les vocaux et un
solo final magistral. «Earth» très planant à la limite du Floyd d’une
certaine époque. Le morceau titré «The Last Chance» mériterait de rentrer dans le
grand livre des plus beaux titres de rock prog par sa teneur dramatique et
son orchestration hors pair, un des grands morceaux de l’album. «Not Under Fifty»
avec Philippe Glayat au chant qui ne laisse pas
sa part au chien, il est doté d’une très belle voix !
«Décember 3003»
nous donne un peu de répis, moins angoissé, mais toujours magique. «The Magic Tree»
Un départ sur un clavier spatial et un atterrissage sur des guitares grimaçantes
et une batterie furieuse, bon sang ! Que c’est bon ! «The Lucky
Star» Plus
on avance dans l’album et plus la course à la survie se fait pressante «I Lost Myself,
where is my lucky star ?» (Ils ont volé
mon rêve ou est ma bonne étoile ?). «Happy Birthday»
Le titre que vous ne chanterez pas en soufflant vos bougie, mais quel morceau magnifique
et qui t’emporte vers une autre galaxie avec un final ou on aurait aimé un solo
de guitare un chouïa plus long (Comme au
PEB !). Le 6 mai 2033, MDS
à quitté le sol pour trouver une nouvelle galaxie comme dernier espoir pour que
l’humanité ne disparaissent pas, mais revenez vite avec un nouvelle album de cet
acabit.
Que dire de plus ? Un album qui plane… je dirais
même qui vole. C’est aérien, l’ambiance est au delà de la stratosphère. Une
production de premier ordre. Comme j’ai toujours tendance à faire des
comparaisons (C’est mon défaut !),
j’ai eu, à certains moments, l’impression d’entendre les regrettés Porcupine Tree. Mais, vos images, vos paroles et votre
musique sont uniques et devraient être d’utilité public avant qu’il ne soit
trop tard et que le sol ne se dérobe sous nos pieds.
Monnaie De
Singe, ce n’est ni primate, ni primaire. A découvrir avant l’apocalypse.
P.S :
Merci à tout le groupe pour sa gentillesse, sa disponibilité et l'affiche dédicacé. 😊
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