mardi 18 décembre 2018

MDS - "THE LAST CHANCE" - par Pat Slade




MDS ce sera mon coup de cœur 2018, tout comme Franck Carducci l’année précédente. Un groupe qui a vingt années d’existence, mais j’ai toujours tendance à prendre le train en marche.




MDS La Dernière Chance ?





Ma première rencontre avec MDS eut lieu fin octobre au Festival Prog en Beauce 2018 et le coup de foudre avec leur musique fut instantané. Mais que veut dire MDS ? On peut jouer avec les trois lettres et les renommer : Mauvaise Démonstration Scénique ? Musique De Salon ? Musiciens Décérébrés Sadiques ? Manque De Sel ? Non ! Rien de tout cela ! Même si je pourrais les renommer Mon Disque S’use à force de l’écouter. Monnaie de Singe, un drôle de nom pour un groupe qui nous vient d’Auvergne, d’Aurillac plus exactement, une région connue (Selon les ouï-dire) pour sa radinerie (Comme les bretons qui seraient des alcoolos notoires, mais c’est faux ! Et je sais de quoi je parle !). Quand j’ai acheté le CD, j’ai essayé de payer en monnaie de singe, mais mes espoirs sont restés vains…dommage !

Le singe est revenu en force dans le paysage du rock ces dernière année, que ce soit avec Gorillaz, Arctic Monkeys, les Nantais Andréas & Nicolas et leur «singe batteur» et Shaka Ponk avec le singe Goz membre virtuel du groupe. Mais MDS ne joue pas dans ce registre, il fait partie du renouveau du rock progressif en France même si ce dernier a déjà quelques années de bitume sous les semelles.

Anne-Gaëlle Rumin-Montil
Depuis sa création en 1995, les enregistrements vont se succéder. En 2001 sort leur première galette «inchivala», un disque rapidement enregistré (Trois jours). 2004, le deuxième opus «La vie de rose» voit le jour, en 2009 «Saison 3» puis plus rien… ! Il faudra attendre 2015 avec «Error 404» pour voir MDS revenir sur le devant de la scène avec quelques changements notables. La première sera qu’ils abandonnent la langue de Molière dans leurs textes pour celle de Shakespeare et aussi, autre surprise qui va marquer l’identité du groupe, c’est l’apparition d’Anne Gaëlle au chant. N’ayant pas l’album (Qu’il faudra que je commande !!) Je ne pourrais pas en parler, mais les critiques que j’ai pu lire sur le net ne sont pas restées en erreur 404, donc en erreur de protocole de communication.

J.P Moncanis : Le chauve souris
«Last Chance», le dernier album sorti en mars de cette année avec la même équipe que sur l’album précédent : Anne Gaëlle Rumin au chant a une voix puissante et voilée ce qui donne une sonorité étonnante, Philippe Glayat le chanteur historique des débuts qui ne s’exprime que sur un titre, Serge Combettes le bassiste qui fera ses adieux à la scène le jour du Prog en Beauce 2018, Le batteur Eric Farges, des faux airs à Gérard Goron le batteur de Try Yann en plus frisé et en plus fou… ! Mais quel super frappe ! Philippe Chavaroche au clavier avec son GEM et son Korg Karma amène la mélodie, Christophe Laporte le soliste et sa Gibson Les Paul Standard (Oui, Oui, la même que Jimmy Page !) Jean-Philippe Moncanis le chauve de service avec sa guitare Duesenberg qui me fait baver !

«Last Chance» est un concept album aux sonorités psyché-space-rock-prog qui frise la coldwave par ses intonations dramatiques. Une histoire en dix morceaux qui vous plonge dans une vision post-apocalyptique de la destruction de notre planète par ses propres habitants. Entre la BD «Valérian agent spatio-temporel» de Jean-Claude Mézières et «Life Beyond Earth» de l’astrophysicienne Athena Coustenis, MDS nous envoie dans l’espace en quête d’un havre de paix avant que l’homme finisse de couper la branche sur laquelle il est assis.   

Le premier titre «IAM» pourrait prêter à confusion si vous ne savez pas que le groupe de rap IAM a fait un titre en 2017 qui s’appelait «Monnaie de Singe», heureusement que la comparaison s’arrête la, sinon j’arrêterais tout de suite cette chronique ! Une ambiance sombre, des notes mineures et des paroles qui donnent l’identité du morceau : «i'm not the industrial technology, the latest trendy phone a new appli…» (Je ne suis pas la technologie industrielle, le dernier téléphone à la mode, une nouvelle appli…). La section rythmique de la basse de Serge et la frappe lourde d’Eric donnent un tempo qui met dans l’ambiance, et la voix d’Anne Gaëlle est tout simplement bien en place. Les guitares ce mettent en branle complétées par un clavier toujours omniprésent. A la question «What should we do ?» (Que devrions nous faire ?) «To escape to another gravity ? leave this world in this agony ?»(Pour échapper à une autre gravité ? Quitter ce monde dans cette agonie ?) La réponse tombe : «Wake up, it's not too late !» (Réveille toi, il n’est pas trop tard !). «IAM» est la préface d’un voyage sans retour dans le monde de MDS

«Seven Billion Dreams» Encore des paroles pas rassurantes sur notre avenir même si un brin d’optimisme apparait : «…if we décide to do otherwise, to make the right décision…we’ll change our horizon» (…Si nous décidons de faire autrement, de prendre la bonne décision… nous changerons notre horizon).
«Emergency» Plus lumineux, du beau prog comme on l’aime. Avec des instruments bien en avant sans écraser les vocaux et un solo final magistral. «Earth» très planant à la limite du Floyd d’une certaine époque. Le morceau titré «The Last Chance» mériterait de rentrer dans le grand livre des plus beaux titres de rock prog par sa teneur dramatique et son orchestration hors pair, un des grands morceaux de l’album. «Not Under Fifty» avec Philippe Glayat au chant qui ne laisse pas sa part au chien, il est doté d’une très belle voix ! 

«Décember 3003» nous donne un peu de répis, moins angoissé, mais toujours magique. «The Magic Tree» Un départ sur un clavier spatial et un atterrissage sur des guitares grimaçantes et une batterie furieuse, bon sang ! Que c’est bon ! «The Lucky Star» Plus on avance dans l’album et plus la course à la survie se fait pressante «I Lost Myself, where is my lucky star ?» (Ils ont volé mon rêve ou est ma bonne étoile ?). «Happy Birthday» Le titre que vous ne chanterez pas en soufflant vos bougie, mais quel morceau magnifique et qui t’emporte vers une autre galaxie avec un final ou on aurait aimé un solo de guitare un chouïa plus long (Comme au PEB !). Le 6 mai 2033, MDS à quitté le sol pour trouver une nouvelle galaxie comme dernier espoir pour que l’humanité ne disparaissent pas, mais revenez vite avec un nouvelle album de cet acabit. 

Que dire de plus ? Un album qui plane… je dirais même qui vole. C’est aérien, l’ambiance est au delà de la stratosphère. Une production de premier ordre. Comme j’ai toujours tendance à faire des comparaisons (C’est mon défaut !), j’ai eu, à certains moments, l’impression d’entendre les regrettés Porcupine Tree. Mais, vos images, vos paroles et votre musique sont uniques et devraient être d’utilité public avant qu’il ne soit trop tard et que le sol ne se dérobe sous nos pieds.
Monnaie De Singe, ce n’est ni primate, ni primaire. A découvrir avant l’apocalypse.

P.S : Merci à tout le groupe pour sa gentillesse, sa disponibilité et l'affiche dédicacé. 😊





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