L’après Ange, la séparation des frangins Decamps. A chacun sa
route, chacun son chemin même si leur thèmatique en matière de musique restera le
même.
Francis Decamps un fou génial
En 1978 Ange
sort «Guet-apens»,
le chant du cygne d’un groupe qui va imploser par son centre. Les deux frangins
Christian et Francis
Decamps vont prendre des chemins différents et partir vers des carrières
solo. Le divorce est consommé, Ange est mis en sommeil
pour un certain temps. Mais la famille Decamps
ne va pas rester les deux pieds dans le même sabot et ils vont chacun de leur côté travailler à leur premier album en solitaire. Ils vont se partager les
musiciens, un peu comme un vieux couple après un divorce qui se partage les
biens communs.
D’un
coté Christian le chanteur et dealer de mots va
pondre «Le
Mal d’Adam» et Francis alambiqueur de
son produira «Histoire
de Fou».
Francis Decamps,
l’alchimiste des claviers, avait sur scène un regard de fou, des cheveux
toujours en mouvement et surtout un son unique, le son Ange. Sa théâtralité
poétique sur scène en fait le meilleur claviériste du rock progressif français.
Et ce premier album solo ne dérogera pas à la règle.
Une
pochette de Patricia Decamps colorée aux couleurs
pastels représentant un arbre décharné aux formes humaines avec cinq titres pour
compléter le tout. Pour les musiciens qui vont l’épauler on retrouvera Jean-Pierre Guichard le batteur d‘Ange et Le Bassiste Gérald
Renard qui jouait sur «Guet-apens» et qui jouera aussi sur l’album de
Christian «Le mal d’Adam». Michel
Moulinié à la guitare qui l’année précédente
avait sorti le bel album «Chrysalide», Jack
Pichaud à la guitare et au clavier Jean Musy l’homme à la carte de visite impressionnante
par ses nombreuses collaborations (Barbara, Dalida, Nino Ferrer…etc.) et ses compositions pour le
cinéma.
«Droit vers le
soleil» Le son et l’ambiance nous ramène en pays connu, celui d’un
passé pas si lointain que ça. Les sons du viscount ou du Mellotron vont donner
des relents de nostalgie aux vieux fans du groupe des frangins Decamps. Que ce soit avec «Malédiction», «Canicule» nous
savions déjà que Francis Decamps était un
compositeur hors pair, mais nous le découvrons dans le registre de parolier.
En vingt années avec Ange, jamais il n’avait piétiné
les plates-bandes de Christian et il n’est pas à
regretter qu’il ait pris la plume car cette dernière est tout aussi
magique que celle de son frère. Il passe aussi derrière le micro, on l’avait déjà
entendu avec Ange sur «Le nain de Stanislas» et «Le Chien, la
Poubelle et la Rose» et même si sa voix est plus aiguë, elle passe très
bien à l’oreille. «Amédée le Mal Maudit» et sa longue fresque de
dix minutes, nous ferait revenir dès son introduction à l’Ange d’«Au Delà du délire», une longue suite symphonique
remplis de clavecin, d’orgues, de solo de Moog et d’un beau travail des
guitares. Pour finir, «Apocalypse» s’ouvre avec une ambiance très
calme, une voix chuchotée et des guitares toutes en douceur et puis un final
crescendo assez angoissant sur un grandiose thème orchestral qui finira en une
explosion finale.
Avec Franck Carducci |
Ayant
acheté à la même époque l’album de Christian Decamps
«Le Mal d‘Adam»
et après avoir fait une écoute des deux, je serais franc en disant que je
retrouvais plus le son d’Ange dans celui de Francis que dans celui de Christian
même si ce dernier n’avait pas perdu ni de sa plume ni de sa verve et que le disque
était intéressant mais il manquait, à mon avis, le lyrisme de ce qu’il nous proposait dans
le passé.
Francis
lui, continuera son petit bonhomme de chemin avec de bons albums comme «Vie en
Positif»
ou «–Decamps
la Joie-Épicier Marchand d‘rock» avant de partir pour
l’aventure de Gens de la lune avec en 2014 le très beau coffret «Épitaphe»
que j’avais survolé dans une chronique en novembre 2017.
Avec Francis Decamps et Gens de la Lune l'éclipse n'est pas pour demain.
Comme Pat, je penche vers la musique de Françis, même si la voix est moinsposée que celle de Christian, bien sur, mais le voyage reste à voyager, à visiter ! Phil Mott
RépondreSupprimertu me feras une dissertation philosophique sur ta pensée : "mais le voyage reste à voyager" !!!
RépondreSupprimerSuperbe chronique ouiiii et les 2 albums des frangins pensée à l'ami Phil Mottt de bons moments de rigolade et avec l'amiii Pat
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