Il n’y avait qu’un personnage comme
John Lennon pour sortir un album comme «Imagine».
Le disque mythique qui va marquer la musique et le 20e siècle.
L’imagination prend le pouvoir
Quand John Lennon
était un jeune musicien au sein des Quarrymen à
la fin des années cinquante, pouvait-il imaginer qu’un jour il écrirait l’album
qui marquera la musique pendant des décennies ? «Imagine» c’est la galette qui se
trouve dans toutes les bonnes discothèques.
Alors
que les Beatles finissaient de se déchirer, les quatre
musiciens étaient déjà sur des exercices en solo. Harrison
et «All
Things Must Pass», Ringo Starr avec «Sentimental
Journey»,
McCartney et «McCartney» et enfin John Lennon
avec «John
Lennon/Plastic Ono Band». De tous ces albums, seul Harrison atteindra le number one des classements. Il
faudra attendre 1971 avec «Imagine» pour
avoir la perle des albums de John. Quelques différences avec son premier
album «John
Lennon/Plastic Ono Band» même si ce dernier comprenait de très bons
titres comme «Mother»,
«Working
Class Hero», «Love» et «God» et il n’y avait pas encore les insupportables
miaulements de Yoko Ono.
Mais
pour beaucoup, la carrière de John Lennon n’est composée que d’albums mythiques
et d’autant de merveilleuses chansons que ces anciens complices des Beatles, comme s'il avait eu le monopole du génie.
Pourtant lui aussi fera des ratages pour ne pas dire des foirades. McCartney et Harrison
prendront mieux le virage de la reconversion musicale. Lennon, lui, ira plutôt vers le côté
médiatique avec ses bed-in et ses campagnes anti-guerre (War is Over if you Want it). Mais au point de vue musique, rien ne
sort ! Son premier album ne va pas casser la baraque et sera rejeté par le
public et les critiques. Lennon ne laissera pas passer cet affront et
va prendre l’auditeur dans le sens du poil et changera son fusil d’épaule avec
des mélodies qui devraient faire exploser les charts. Piano omniprésent et voix
mise en avant, le tout mis en boite par Phil Spector
(Toujours en prison à l’heure actuel).
Il va débaucher quelques musiciens du cru comme ses complices : Georges Harrison, Klaus
Voormann à la basse ou Alan White qui fut
le batteur du groupe Yes. Lennon veut renouer avec un
public qu’il a perdu de vue depuis longtemps et agrandir ce dernier pour qu’il
puisse faire passer son message. «Imagine» sera le dernier album qu’il
enregistrera en Angleterre. Dans sa première édition en 1971, un poster de John jouant sur le piano blanc et une carte
postale de lui avec une truie, mais je reviendrai plus tard sur sa
signification. L’album commence par «Imagine»un hymne plus utopique que pacifique.
Elle se classera à la troisième place du classement des «500 plus grandes chansons de tous les temps» par le Rolling Stone
Magazine. La chanson qui reste l’une des plus jouée dans le monde, il ne se
passe pas une semaine sans que l’on ne l’entende soit sur les ondes, soit dans
un spot de pub ou dans un documentaire télévisé. Pour l’enregistrement, Yoko va décréter que tout, du studio jusqu’au piano,
soit repeint en blanc de façon à trouver une certaine pureté au morceau. 47 ans
plus tard, que doit-on en penser ? Ode universelle ou rêverie d’un chevelu enfumé ? «Crippled
Inside» : Malgré sa musique dansante et enjouée, des paroles très
sombres. Il commence à régler ses comptes avec Macca. «Jealous
Guy» Nous avons tous quelque soit l’artiste ou l’album un morceau
préféré et «Jealous
Guy» est pour moi le titre d’«Imagine» qui se démarque des autres. Déjà
par sa mélodie et par ses paroles. Le morceau sera écrit par Lennon
pendant le voyage des Beatles en Inde qui s’appelait
«Child of
Nature» qui une fois retravaillé prendra le titre définitif de «Jealous Guy».
Lennon et Harrison |
«It’s So Hard»
Un Hard rock Blues ou Lennon parle de ses difficultés envers la vie,
un peut comme s'il réalisait la vision utopique d’«Imagine». «I Don't Wanna Be a Soldier, Mama» (Je ne veux pas être
un soldat maman) ; le titre résume
toute la chanson. Elle ne contient que 25 mots différents, très similaire à «I Want You» sur l’album
des Beatles «Abbey Road». «Gimme Some Truth» : Lennon sans la
contestation ne serait pas Lennon. Il y exprime sa
frustration face aux politiciens trompeurs, à l’hypocrisie et au chauvinisme.
Des sentiments qui à l’époque étaient très répandus alors que de nombreuses
personnes participaient à des mouvements de protestation contre leurs
gouvernements.
«Oh My Love» Une chanson pour Yoko… bien sûr ! Arrive
le titre qui va créer quelques remous «How Do You Sleep ?» Lennon va tailler un costard à McCartney plutôt violent. Des
paroles très meurtrières. Au début de l’histoire, c’est à la suite du succès de
l’action de Macca visant à dissoudre les Beatles en tant que société
civile. Cette décision faisait suite à la publication des remarques
diffamatoires de Lennon sur les Beatles dans une interview
du magazine
Rolling Stone en décembre 1970, et McCartney et son épouse Linda. A la sortie de l’album
«Ram» Lennon se sentit attaqué
par McCartney. Il répondit par des phrases assassines : «Those freaks was right when they said you was dead» (Ces ragots qui
disaient que tu étais mort étaient vrais), «The only thing you
done was yesterday, And since you're gone you're just another day» (La seule chose que
tu aies faite est Yesterday, Et depuis que tu es parti, tu n'es plus qu'un souvenir) et plein d’autres joyeusetés du même genre comme : «The sound you make is muzak to my ears» (Le son que tu
produis est de la musique d'ascenseur à mes oreilles). Et pour enfoncer le clou, la pochette de l’album de McCartney «Ram» le représentait saisissant un bélier
par les cornes, John
insérera une carte postale dans son album avec une photo de lui dans la même
position avec une truie qu’il tient par les oreilles.
«How ?» Une belle chanson où John
parle de l’amour et du fait qu’il n’a pas eu d'enfant. «Oh Yoko !» Il fallait bien qu’il termine
par un titre pour sa muse japonaise (La
muse m’habite ! J’adore les contrepèteries !!!), Lennon
y jouera de l’harmonica pour la première fois depuis «Rocky Raccoon» des Beatles et aussi la dernière sur un enregistrement.
Comme «Jealous
Guy», il l’écrira en Inde en 1968.
«Dans de nombreux pays du monde et j’en ai visité près de 125, vous pouvez entendre «Imagine» presque aussi souvent que l’hymne national». C’est ainsi que s’exprimait l’ancien président des États-Unis Jimmy Carter. Le single ressortira peu après la mort de Lennon et restera classé n°1 pendant trois semaines, il ne sera délogé que par… Lennon lui-même avec «Woman». En 2002 le Guiness World Records organise une enquête auprès des anglais pour connaître quels sont leurs singles préférés, «Imagine» termine second derrière «Bohémian Rhapsody» de Queen.
«Dans de nombreux pays du monde et j’en ai visité près de 125, vous pouvez entendre «Imagine» presque aussi souvent que l’hymne national». C’est ainsi que s’exprimait l’ancien président des États-Unis Jimmy Carter. Le single ressortira peu après la mort de Lennon et restera classé n°1 pendant trois semaines, il ne sera délogé que par… Lennon lui-même avec «Woman». En 2002 le Guiness World Records organise une enquête auprès des anglais pour connaître quels sont leurs singles préférés, «Imagine» termine second derrière «Bohémian Rhapsody» de Queen.
Le seul hommage que l’on peut lui rendre c’est de
poser le disque sur sa platine et de ce laisser emporter. Néanmoins «Imagine» reste
un album d’anthologie. Lennon souhaitait laisser derrière lui un message de fraternité universelle, je pense que c’est chose faite même si le pacifiste n’était
pas si cool que ça.
Hélas, dorénavant, la chanson "Imagine" sera liée (pour moi) aux attentats contre Charlie Hebdo. C'est sans doute ça le destin d'une chanson, s'accrocher à un souvenir. Et dans ce cas, un très mauvais souvenir. La manif à Paris, où je suis allé défiler, et filmer quelques images, et j'avais fait un petit montage de trois minutes, avec en bande sonore la chanson de Lennon. J'imagine (sic) qu'il aurait été heureux de ça, le John, quand une chanson arrive à traverser et à capter l'air du temps.
RépondreSupprimer"Jealous Guy."... quelle chanson ! Un piano aussi beau que celui de Roy Bittan du E Street band... C’est du Lennon ou du Springteen ?!!!
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