mardi 6 novembre 2018

FESTIVAL PROG EN BEAUCE 2018 - par Pat Slade



Le 6ème festival du PEB pour «Prog en Beauce», un festival de rock progressif dans la ville de Pierre au fin fond de la campagne d’Eure-et-Loir. 



Pierre ‘n’roll




Affiche du PEB 2017
A l’heure où blanchit la campagne je partirai… et je suis parti plein d’entrain et le cœur joyeux pour un festival de musique progressive. Mais les routes de campagnes sont difficiles à emprunter et il faut faire attention à ne pas rouler sur un troupeau de betteraves quand ce dernier traverse la route. Après être passé par la ville de  Maintenon, un nom qui n’est pas sans rappeler l’épouse secrète de Louis XIV, voici la petite bourgade de Pierre. On peut s’étonner que, vue sa petite superficie, elle puisse accueillir un festival où de grands noms du rock progressif français et international sont venus  jouer, on pourrait plutôt croire arriver dans le pays de la foire à la saucisse ou de l’élection de miss Eure-et-Loir. Pour faire un rapide retour en arrière Lazuli, Franck Carducci, Gens de la Lune, les gallois de Karnataka ou les allemands de RPWL ont joué sur la scène de la salle Maurice Leblond.

La Salle Maurice Leblond
Nous sommes loin du Download ou des Francofolies, ces grands festivals qui rassemblent des milliers de gens et où la bière coule à flot, Le PEB est complètement différent, juste une petite chose sympathique ou des passionné(e)s de prog se rassemblent tous les ans. Pour beaucoup de jeunes, le rock progressif est complètement dépassé et il n’y a plus que les «petits vieux» qui écoutent ce genre de musique (Un peut comme ma génération avec celle de mes parents qui écoutaient Luis Mariano et André Claveau). Il est vrai que quand je suis arrivé sur le site des concerts (Une petite salle sympathique qui ne paie  pas de mine) qui allaient avoir lieu toute la journée, la moyenne d’âge dépassait les 40 printemps et la couleur des cheveux, même s'ils restaient longs, avaient plus tendance à être de couleur poivre et sel voire blanc.

Jean-Michel L'amiral du PEB à la barre de son navire 
Quand tu arrives sur place, tu sens un esprit de famille. Pratiquement tout le monde se connaît ou connaît au moins quelqu’un. Moi-même qui faisait mon premier PEB, j’ai eu le grand plaisir de rencontrer des personnes virtuelles en réel et la sensation de voir une personne autrement que sur une photo sur les réseaux sociaux est très excitant. C’est tellement familial que tout ce petit monde se lèche le baigneur, femmes-hommes, femmes-femmes, hommes-hommes, chiens-chats, poissons-chats, etc.… La convivialité parfaite, aucun sentiment d’animosité entre les êtres. Et c’est parmi ce petit monde que je vais déguster les groupes qui vont se produire toute la journée sur la petite scène. Comme entrée en matière, Jean –Michel, amiral du vaisseau et responsable de cette journée va ouvrir les hostilités avec un petit laïus ou il rendra un hommage à deux personnes qui étaient présentes l’année dernière et qui ont décidé de suivre une autre voie loin de nous et de ce bas monde. J’avoue que quand j’ai entendu le prénom de mon amie Cathy, j’ai été un moment très émue et rien que pour cela, j’irai le remercier plus tard dans la journée. 

Mais la musique est avant tout la chose qui relie les gens dans cette salle qui fleure bon la sympathie et la bière (Oui ! Quelque soient les festivals que tu fasses, qu’ils soient de hard rock, de Pop et même de prog, la bière reste le lien entre les festivaliers). Mais pas de viande saoule ! Le fan de prog sait se tenir, il tient l’alcool et ne se montre pas en spectacle. Mais place à la musique !

DPROJECT
Le premier groupe qui monte sur la scène vient du Québec, Dproject. De la très bonne musique avec un chanteur guitariste qui sortira des solos de très bonne qualité, une charmante demoiselle au clavier et au violon qui apportera une belle touche supplémentaire à leurs musiques, mais ayant fait l’achat d’un de leurs albums, il y aura une chronique sur eux dans les semaines à venir.


MDS
Après une courte pause, le temps de fumer une clope et de boire une petite bière (On ne va pas lâcher les mauvaises habitudes du Download !) arrive le seul groupe français de la journée et de surcroît la plus agréable surprise pour beaucoup ! MDS ce qui veut dire Monnaie De Singe et non Manque de saveur, chose dont ils ne manquent pas, ni manque de sexe quand l’on voit leur chanteuse Anne-Gaëlle, un petit bout de femme haute comme trois pommes à la voix puissante et feutrée, bourrée d’énergie qui doit fonctionner avec des piles pour lapin rose qui dure plus longtemps, les piles qui «dure à celle» et qui s’en sert. Je demanderai au chauve guitariste Jphilippe Moncanis la marque de sa guitare ne reconnaissant pas le modèle (Dussenberg) il me donne aussi le prix de cette dernière, mais même d’occasion, jamais je ne pourrai me l’offrir, mais quelle belle guitare ! Souhaitons bonne route à Serge Combettes le bassiste qui faisait son dernier concert avec le groupe, ce dernier prenant sa retraite, mais la retraite chez un musicien existe-t-elle vraiment ? Du prog space mâtiné science fiction et écolo qui donne une couleur à une musique incomparable. Mais là aussi, ayant acheté leur dernier album, une chronique sera à venir dans quelques temps. Mon coup de cœur du festival !

MAGENTA
Deuxième pause et pour changer, ce sera un café clope, la journée sera longue et il me faudra avoir toute ma tête pour pouvoir retenir les différents sons entendus et la prestance des groupes sur scène. Les Gallois de Magenta envahissent la scène et vont mettre le feu dans l’assistance, même si personnellement j’ai moins aimé, ils envoient du bois avec une chanteuse à la voix angélique ! Ils auront l’approbation du public et le résultat sera qu’à l’applaudimètre, ils l’emporteront haut la main sans qu’il y ait photo à l’arrivée.

MOSTLY AUTUMN

Il est 19h00, c’est l’heure du sandwich Bayard (Le sandwich sans beurre et sans reproche) avec l’éternelle bière et retour dans la salle pour le dernier concert. Mostly Autumn un groupe anglais avec une chanteuse (A croire que c’était l’année de la femme au PEB) et un guitariste au look qui ferait penser physiquement à un croisement de Christian Decamps le chanteur d’Ange et de Zakk Wylde le guitariste d’Ozzy Osborne. Pendant plus de deux heures, ils vont proposer une musique envoûtante propre à leur style, que du bon ! Pour finir ils feront deux covers du Pink Floyd : «Wish you were here» repris en chœur par le public (frisson garantie) et «Comfortably Numb» de l’album «The Wall» et un morceau que je crois avoir reconnu comme un titre sur la révolution irlandaise (???) en toute incertitude.

Le super Staff
Pour finir, après le tirage d’une tombola où, au lieu du jambon et du filet garnis, des tee shirts, des CD, baguettes de batteurs, boite de conserve de sirop d’érable venue directement du Canada et autres merchandising des groupes, tout le staff montera sur scène pour être applaudis comme il se doit par un public reconnaissant. Je dois avouer que le travail fourni est irréprochable pour le confort des festivaliers. Bravo et merci à tous ces bénévoles qui donnent de leur temps pour le plaisir des autres. De plus j’ai appris (Trop tard !) qu’un couple de mes amis virtuel-réel qui faisait partie du staff se fiançait le jour même ! Félicitations à Marie-Christine et Michel !
Il est 0h15 et je repars la tête pleine de musique, le sac plein de CD, d’affiches signées  et de tee shirts. La nuit, tous les champs de betteraves sont gris et sur les routes de campagne où la lumière n’apparaît que quand la lune est présente, avec un peu d’imagination et une musique de circonstance dans l’autoradio, les fantômes de Mandrin (Ou l'un de ses fils ! Les fans d’Ange comprendront) et de Cartouche vous attendent sur les bords des sentiers pour vous dépouiller de tous vos biens. Pierre et le PEB c’est fini pour cette année. Y retournerai-je l’année prochaine ? Oui ! Non ! Peut être ! C’est sûr ! Surement Pas ! C’est possible ! Plus jamais ! A l’année prochaine le rendez-vous est déjà pris !!!

Il est 4h00 du mat', je termine cette bafouille sur le vif avec le dernier album de MDS en fond sonore, la nuit sera courte. Quelle belle chose que le rock progressif et de ses enfants qui ont repris avec talent le relais des anciens. Le PEB 2018 est mort ! Vive le PEB 2019 




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