jeudi 1 novembre 2018

BIG DEZ "Last train" (2018)

Il y a comme ça des groupes que nous suivons  dans ces colonnes depuis des années d'albums en albums et que nous retrouvons à chaque fois avec plaisir. Déjà ça veut dire qu'ils existent toujours...et que nous aussi. Big Dez fait partie de ceux là et pour ne rien gâcher ils  sont talentueux alors...
C'est déjà le huitième album pour le combo parisien fondé en 1996 autour de Philippe Fernandez (guitare, chant, songwriting). Rodolphe Dumont (guitare) et Marc Schaeller (harmonica)   sont également de la partie depuis les débuts et sont arrivés plus récemment Steve Belmonte    (drums), Laurian Daire (claviers), Cyrille Catois (basse) , à la prod c'est toujours Philippe Almosnino (ex Dogs, Wampas, Johnny..).
Embarquons donc pour un voyage à bord de ce   "dernier train"  avec  Big  Dez, son groupe et pas mal d'invités pour 12 nouvelles stations, pardon, nouvelles compos.
Et le premier guest n'est autre que Lucky Peterson venu avec son orgue Hammond B3 sur "Bout you" qui ouvre la voie (ferrée) , un blues rock penchant plus vers du Lucky Peterson justement  ou du Robert Cray que vers du Georges Thorogood, c'est à dire énergique et qui balance bien  mais aussi classieux et ne délaissant pas des arrangements soignés (au fait je n'ai rien contre Thorogood , j'adore même, dans un registre  plus brut de pomme..). Un super morceau avec l'orgue du Lucky en avant mais aussi de brillants solos de guitare. Un excellent guitariste que ce Phil, qui rencontra le blues comme beaucoup d'européens via les anglais (Stones, Clapton..) avant de découvrir les maîtres du genre, notamment les 3 King (BB, Freddie et Albert) quand il débuta la guitare vers 13 ans.
"Back to little street" lorgne plus vers une  soul  bien léchée avec choeurs et cuivres et un climat genre "Sitting on the dock of the day" d'Otis.  On notera la présence au saxo de Gordon "Sax" Beadle dont le CV a de quoi impressionner (Ben E King, Solomon Burke, Junior Wells, James Cotton, Martha Reeves, etc).  2 autres guitaristes s'invitent sur "In the meanwhile", Almosnino qui prend sa 12 strings guitar et Eric Sauviat (Daran et les chaises, Niagara, Zachary Richard, Biolay, Cabrel..) pour un festival de guitares, avec des petites intonations country  ou sudiste. Mais voici le fameux "Last train" qui donne son titre à l'album, le dernier train, voila bien un thème du blues, et il est un peu désert comme le montre la jaquette, mais il  déboule sur un tempo endiablé, les cuivres rugissent, la rythmique s'emballe, et les guitares ont aussi pris place.
On reprend notre souffle avec un  "By yourself" plus brut, ce pourrait être du Bob Seger mais c'est du Big Dez, on appréciera le chant puissant de Phil, avec lui les réserves qu'on peut parfois avoir sur les français chantant en anglais sont levées. "That's the way you can change" est encore une party soul/ Rythm'n'blues hautement réjouissante avec une joli passage de claviers puis c'est "The felione" avec son groove funky et sa guitare "AlbertKingienne", difficile de ne pas taper du pied et danser là dessus. Autre invitée à l'orgue Hammond sur "You know what I mean":  Léa Worms  (qui joue dans le groupe "Madame Robert", je vous conseille leur récent album "Comme de Niro"; je vous en parlerai sans doute bientôt) ; un titre qui bouge bien avec un bon coup d'harmonica.
"Until the broad daylight" swingue bien aussi avec toujours ce  rythm'n'blues / rock entraînant
et "We gonna make it" s'orne d'un gros solo de saxo de Cedric Ricard. Eric Sauviat et sa gratte reviennent sur "Any way you want to swing it" qui prend des allures de festival de guitares à l'Allman Brothers Band (je dis ça car les guitares sonnent sudistes par moments)  et avec un  final terrible harmo/guitares et le terminus est en gare de "Memphis".

Vous l'aurez compris, j'ai été  séduit par ce bel album  qui mêle avec bonheur  soul, Chicago blues, blues rock , rythm'n'blues ou  funk,  voila un (last) train qui arrive à l'heure...

ROCKIN-JL


infos utiles, dates, extraits, sur leur site : bigdez.com


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