jeudi 18 octobre 2018

KEDI - Des chats et des hommes (2017) de Ceyda Torun

Kedi-Des chats et des hommes est le premier long métrage de la réalisatrice turque Ceyda Torun qui a grandit à Istanbul, entourée des chats des rues, et une fois sa société de production créée a voulu faire un film sur Istanbul et le sujet des chats s'est imposé naturellement à elle.
Etant moi même fan de chats je ne pouvais passer à coté de ce film/documentaire qui va au delà du doc animalier classique et s’avère une  plongée instructive au coeur du vieil Istanbul, de ses ruelles sans âges, ses échoppes, ses habitants accueillants et bien sur ses fameux chats (chat : kedi en turc).
La relation qu'a nouée la population avec les chats est assez unique - on pourrait presque la comparer à celle des hindous avec les vaches sacrées - et comme le dit le dessinateur de comics Bülent üstün, un peu barré mais très sympathique- interrogé dans les film "tu peux voir si les gens d'un quartier sont heureux en regardant comment y vivent les chats des rues. la capacité des gens à s'occuper des animaux des rues n'a rien à voir avec l'argent qu'ils ont, personne ne dit "j'ai mangé, maintenant je peux penser aux chats", même dans les quartiers les plus pauvres les gens partagent avec les animaux des rues".
la réalisatrice et ses amis
La caméra va s'attacher à suivre 7 chats dans leurs pérégrinations quotidiennes, des chats sans maîtres mais avec tout un quartier comme territoires et de multiples amis et protecteurs, certains habitants en nourrissant même de grands nombres et d'autres vouent carrément leurs vies aux petits félins, comme ce vieil homme qui  a échappé de peu à la grands faucheuse et explique s'en être sorti grâce à eux et leurs vertus thérapeutiques. Ou cette boutique où la  cagnotte des pourboires est mise de coté pour d’éventuels soins vétérinaires.

 Il y a là Gamsiz dit "le caîd"un costaud effronté, Duman "le gentleman", poli et discret, Psikopat la bagarreuse, terreur des matous et des chiens, le beau Deniz dit "le mondain", Bengü, la courageuse qui ramène tout pour ses chatons, Aslan Parçasi "le chasseur", "engagé" par un restaurant pour éradiquer les rongeurs, et la belle rouquine espiègle Sari "l’arnaqueuse".

7 chats à forte personnalité  choisis parmi la trentaine de  chats qui ont été suivis pour les besoins du film, ce qui est frappant c'est la beauté de ces chats, ni famélique ni sales, avec parfois quelques cicatrices témoins d'un combat de rues; l’interaction avec les stambouliotes aussi dans cette région qui renvoie aux origines de la relation hommes/chats puisque c'est dans le "Coissant fertile" que les premières domestications se seraient effectuées.
On voit aussi dans le doc la disparition progressive de la vieille ville au profit de quartiers aseptisés où les chats - et bientôt les hommes - n'auront plus leur place. Et comme le dit un des intervenants "sans les chats Istanbul perdrait une partie de son âme".

Les images sont superbes, la BO orientalisante aussi, et le commentaire évite l'anthropomorphisme et le ton pompeux souvent de mise dans les docs animaliers, une bonne surprise donc et un film à offrir à tout amoureux des chats. Ce film a reçu beaucoup de récompenses ainsi qu'un bon accueil public et critique, ce  n'est que mérité, ajoutons qu'il a aussi le mérite de présenter une facette sympathique de la Turquie, plus sympathique que son inquiétant président..

ROCKIN "the cat"-JL


2 commentaires:

  1. J'ai passé pas mal de temps entre l'église Sainte Sophie et la Mosquée bleue dans le quartier de Sultanahmet et je ne me rappel pas avoir vue un seul chat ???

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  2. Un très bon moment de détente.
    Loin des cris d'hystériques et des explosions XXL du cinéma actuel. Rafraîchissant.

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