Jacques Higelin a toujours eu le génie de faire des albums qui
«dérangent» ou plutôt qui vont marquer l’histoire et qui resteront des
classiques dans leurs genres.
Un Caviar Beluga…
Jacquot a toujours été un artiste qui
aimait brouiller les pistes. En 1979, il sortait deux albums, «Champagne pour tout le monde» et «Caviar pour les
autres…». Mais comme s'il prenait un malin plaisir à tromper son
public. Il sortira «Caviar…» avant «Champagne…». De plus le second
était d’un format un peu plus grand pour pouvoir insérer à l’intérieur le
premier (pff ! Merci
doliprane !).
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Jacques et Kuelan |
Parler
de ces deux albums, c’est comme s’attaquer à une partie du patrimoine de la
chanson française par la face nord. Il va s’entourer de musiciens avec qui
il avait déjà joué à Mogador comme Micky Finn, Michael Suchorsky et les frères Guillard et il prendra un bassiste de renom avec Bernard Paganotti ex Magma,
et qui accompagnera pléthore d’artistes de renom, de Bill Deraime à Véronique
Sanson en passant par Mylène Farmer et Francis Cabrel.
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…Et du Champagne millésimé !
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«Tête en l’air»
Encore un morceau léger et festif qui en scène pouvait durer. Alors que sur
l’album il ne durait que trois minutes et des brouettes, à Bercy en 1985 (Quel concert !!) il en fera son morceau d’entrée en
scène avec la présentation des musiciens et sa durée sera multiplié par deux.
Les trois titres suivants seront les délires du maître Jacques. «Dans mon aéroplane blindé» Une histoire
complètement barré dans un délire entre Charles Lindbergh, Amélia Earhart et un clin d’œil à Saint-Exupéry et «Le petit prince» au final avec la voix de Ken Higelin. «Ah la la quelle
vie qu’cette vie» avec que des rimes au raz des pâquerettes, une
chanson qui n’a ni queue ni tête mais qui a une belle orchestration.
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Elisabeth Wiener |
«L’attentat à la
pudeur» : un trio délirant à la Guitry
avec la femme, son frère (Un peu maquereau sur les bords !) et son mari.
On ne frise même plus l’inceste, nous sommes en plein dedans. Elisabeth Wiener et sa
voix entre la chanteuse classique et la rockeuse et Jean
Derrien connu comme guitariste avec Dan Ar Bras et Patrick Abrial. Les turpitudes d’une femme avec son frère (Higelin) et l’arrivée du cocu, Jean Derrien chante
comme un baryton d’opéra qui n’aurait jamais fait d’atelier lyrique. De l’humour,
une musique speed, il n’y avait que lui pour pondre un truc pareil. Et puis
vint «Hold
Tight
(Sea food)», un petit jazz ragtime en anglais que Jacques
n’avait pas prévu de mettre sur l’album et qui n’est d’ailleurs qu’une
reprise des Andrews Sisters
de 1938 (Sidney Bechet sortira une version jazz cinq
jours après celle des Andrews Sisters).
Encore un titre d’Higelin qui fera les beaux soirs sur scène et
sera rallongé en public. De ces deux minutes zéro deux de l’album studio, nous
allons passer à sept minutes vingt et un à Mogador et à dix minutes quinze à
Bercy. Le morceau ou Jacques s’amusait avec le public et le faisait
chanter (A Bercy c’était quelques chose !).
«Captain
Bloody Samouraï»
écrit avec Micky Finn,
toujours dans la folie rock, il avait un réel talent mélodique. «Vague à l’âme»
avec un Concorde qui passe dans le ciel comme introduction, un beau et
grand morceau pour finir cet album de haut vol.
Un
vague à l’âme qui nous reste dans le cœur depuis que Jacques Higelin a rejoint son paradis
païen.
Deux albums qui feront date ! Ils sont l'un et l'autre indispensables ! Il est vrai que le 45 tours "Champagne" va cartonner début 1980 pour atteindre le sommet du Hit Parade de RTL en mars 1980 sans oublier "Tête en l'air" et Hold Tight" qui feront également la joie des radios. Sur scène , Higelin était un oiseau en totale liberté ! Belle chronique !
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