jeudi 4 octobre 2018

DAISY DRIVER "Nulle part" (2017)

Dans notre tour de France du rock'n'roll, étape aujourd'hui dans la Meuse pour y découvrir les Daisy Driver, un jeune groupe fondé en 2015 et leur premier album. Jeune groupe mais aux musiciens expérimentés qui ont déjà roulé  leurs bosses et leurs instruments dans d'autres formations. Les 2 fondateurs du groupe Dan (Daniel Falzone, chant, enregistrement) et Hugo (Hugues Gervasi, guitare et textes)  ont biberonnés au rock des années 90 et c'est cette passion commune qui les a réunis, autour d'eux on trouve une rythmique composée de  Alexandre Kula (batterie) et Alexis Knajder (drums) . Si leurs influences sont anglo saxonnes ils ont choisi de s'exprimer en français pour mieux pouvoir exprimer ce qu'ils veulent dire dans leurs chansons; même si on trouvera par ci par là quelques phrases ou refrains en anglais. Un album où l'on trouvera des titres déjà bien rodés sur scène,  la  scène qui est leur drogue "il n'y a rien de plus planant que des fans qui s'éclatent avec nous sur nos chansons" ai je pu ainsi lire   (interview à nos confreres de Musicwaves).
15 titres sur ce copieux menu, 13 compos originales et 2 reprises, un peu surprenantes comme nous le verrons plus loin. Un album qui ouvre pied au plancher avec "Drowning" et son refrain en british "she drives me insane, I'm drowning"; on remarque la rythmique  efficace, une basse bien collante et la chant énervé de Dan dans ce titre au croisement de leurs influences  (Luke, Noir Des'. , Oasis, Nirvana, Foo Fighters...).
Mais  le groupe puise ses sujets dans l'actu et la vie de tous les jours, ainsi  "De New York à Madrid" aborde le sujet du terrorisme avec une jolie plume "De New York à Madrid/ sentir la peur du vide / dans les ravins du monde qui tombe en ruines", encore un power pop brûlant avec un petit break  reggae. "Le cri du monde" dresse un constat d'amertume sur un monde qui tombe en ruines, gangrené par les fanatismes,  mais délivre aussi un message d'espoir "Ferme les yeux; sois amoureux, parcours le monde, deviens ce que tu veux, n'attends pas demain, on sera vieux"
On  pensera à Noir Désir (ou Luke) à l'écoute de la chanson titre "Nulle part", power pop mélodique sans temps mort , un peu de répit avec "Blesse mon cœur", au début du moins car le tempo s’accélère vite. Voici la première reprise à laquelle on ne s'attendait pas forcément : le "Morgane de toi" de Renaud, une belle cover, assez fidèle même si plus rock avec de bons riffs de guitare. Retour à la fureur avec "Mya" ou un passage hip hop côtoie un rock quasi hard, quant à "Tous les garçons"  il oscille  entre rock'n'roll à la Bijou et new wave punk (je pense à Daniel Darc). "I love Paris" est une belle déclaration d'amour à la capitale (avec quelques tacles au passage) , un de mes préférés musicalement avec son gimmick un poil funky et accrocheur "Paris je t'aime mais tu t'en fous/ j'suis comme un rat dans ton égout".
"C'est la colère qui résonne" dans "On est tous", colère contre  un monde de dingues et contre l'asservissement à la technologie, aux télés et aux réseaux sociaux où   "on oublie d'être des hommes", un bon morceau de rock nerveux.
Il y a dans le très nerveux "Johnny rodéo" du  Clash et/ou du Police, d'ailleurs en parlant de Police voici  "Roxanne" qui n'est pas une reprise du tube de Sting et ses comparses mais contient néanmoins un clin d'œil dans le refrain.. et ça dépote encore grave  sur le fou "El loco" avant la seconde reprise surprenante dans ce repertoire :  "Elle a les yeux revolver", tout est en fait   parti d'un défi sur scène : faire de ce tube de variétoche  de Marc Lavoine un brûlot punk/rock, et c'est plutôt réussi..
"De l'espoir sur la route" pour finir est dédié a l'association "une rose un espoir" , des motards qui font des opérations pour récolter des fonds pour la lutte contre le cancer.
Voila un bon groupe de rock en français puissant et mélodique , sans fioritures ni concessions, et aux textes intéressants,  à suivre donc  de prés. 

ROCKIN-JL



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