Le Deblocnot parle de tous les
genres de musique, il n’est ni sectaire, ni coincé, il veut faire plaisir à ses
lecteurs et essaye, par la même occasion, d’en ramener d’autres. Donc abordons
les années 50 avec le plus connu des binoclards qui aurait eu 82 ans cette année
et qui est décédé il y aura soixante ans l’année prochaine.
Buddy Holly l’envol !
De son vrai nom Charles
Hardin Holley, le gamin voit le jour au Texas en septembre 1936. Il est le
quatrième enfant de la famille et ses parents le surnomment déjà «Buddy». Très tôt il fera l’apprentissage des instruments de musique et surtout
les cordes, le violon et le piano à quatre ans, puis la mandoline et la guitare
à sept sans réelle formation musicale. On le trouve pour la première fois sur une
scène en 1941 en compagnie de ses frères Larry
et Travis. Ce jour-là, ils gagneront un prix
avec une reprise d’un vieux standard country de T.Texas
Tyler «Down The River Of Memories». Ce ne sera que vers l’âge de onze ans qu’il
étudiera le solfège et qu’il va approfondir la maîtrise du piano, mais Il ne fera qu’une
année d’étude musicale, préférant poursuivre son apprentissage en autodidacte.
Il rejoue d’oreille les morceaux entendus à la radio, ce qu’il fera plus tard à
la guitare. A quinze ans, Buddy est capable de
rejouer les grands classiques de country et de western et surtout ceux Hank Williams à la guitare.
En 1949, il forme un duo avec son ami de
collège Bob Montgomery. Le duo nommé
simplement «Buddy et Bob» va surtout jouer du bluegrass dans les assemblés scolaires
et les émissions de radios locales. Ils vont faire une maquette de deux titres
chez Buddy en 1953, c’est aussi l’époque où arrive Larry Welborn à la basse et Jerry Allison à la batterie. Le
succès aidant, ils auront leur propre émission de radio où ils pourront
bénéficier d’une demi-heure de concert tous les dimanches. Ils se produisent
occasionnellement dans l’ouest du Texas avec Don Guess, un joueur de pedal
steel. Ils enregistreront quelques titres pour la station de radio KDAV
principalement écrits par Bob Montgomery, beaucoup de country, mais aussi la musique qui
monte : le rockabilly. Elvis y était-il pour quelque chose ? Ce
dernier croisera la route de Buddy Holly, lui et sa bande feront même sa première partie. Et c’est
après une autre prestation avant Bill Haley and the
Comets que Buddy est remarqué par l’agent Eddie Crandall qui lui fera signer
un contrat chez Decca. Montgomery et Welborn seront remplacés par Sonny Curtis (Guitare) et Don Guess (Contrebasse) ils accompagneront le
chanteur sous le nom de Three Tunes. Ils enregistreront une première version de «That’ll Be the Day».
Buddy Holly & the Crickets |
Le groupe sera
encore remanié avec le bassiste Joe Mauldin et le guitariste Niki Sullivan, ils vont
réenregistrer «That’ll Be the Day» qui sera publié en 1957 sous leur nouveau nom de Buddy Holly & the Crickets. Ils avaient envisagé de s’appeler The Beetles. Le chanteur
derrière ses épaisses lunettes passe pour un intello du rock, mais ses mélodies
et son jeu de guitare en feront une icône dans l’éclosion du rock. Ils vont
jouer à New York au fameux Apollo Theater de Harlem où les organisateurs comme
le public s’attendaient à voir débarquer un chanteur noir. En janvier 1958 sort «Peggy Sue», initialement intitulé «Cindy Lou» le morceau sera rebaptisé à la demande du
batteur Jerry Allison pour en faire une dédicace à sa fiancée. Ce sera aussi l’année
des tournées du Royaume-Uni au États-Unis jusqu’en Australie. Buddy va aussi se marier dans le plus grand secret
avec une portoricaine Maria Elena Santiago, le mariage mixte étant tabou, il ne fallait
pas créer de scandale.
Le deux février 1959 après un concert dans l’Iowa Buddy Holly va louer un avion pour se rendre dans le
Dakota du nord. Le petit Beechcraft emmène les autres artistes de la tournée, Richie Valens («La Bamba») et The Big Bopper («Chantilly Lace»). Ils ne parcourent que huit milles (14 kilomètres environ) avant de s’écraser
sous une tempête de neige tuant tout ses passagers. Le chanteur de country Waylon Jennings guitariste du groupe de la tournée venait d’échanger sa
place avec Big Bopper.
Paul McCartney "Coming up" |
Buddy Holly ! 22 ans, c’est
trop jeune pour mourir surtout quand on a un talent qui n’aurait fait que se développer
avec le temps. Buddy Holly a marqué les esprits des groupes et autres musiciens qui
arriveront ensuite. Les Beatles choisiront leur nom en hommage au Crickets, le premier hit des
Rolling Stones sera «Not Fade Away» un titre de Buddy, Elvis Costello à ses débuts n’avait-il pas une petite ressemblance
avec le guitariste des Crickets ? Deux films et une pièce de théâtre
ont contribués à sa mémoire. En 1976
Paul McCartney grand fan, rachètera les droits d’édition du catalogue de Buddy Holly et comme sir Paul n’est pas à une excentricité
près, dans son clip «Coming up» en 1980, il
apparaît grimé comme son idole.
L’existence de la
comète Buddy Holly fut courte mais
intense et elle ouvrira de multiples portes au rock’n’roll du futur. La légende
est loin de s’éteindre.
Il a été aussi l'ambassadeur de la Fender Stratocaster
RépondreSupprimerKeith Richards disait à propos de Buddy Holly, qu'à l'époque, c'était une bénédiction pour les gars un peu moches, car on pouvait s'identifier à lui, au contraire d'Elvis Presley, qui renvoyait une image plus sexuelle, plus difficile à faire sienne. Donc, pour de jeunes anglais maigrichons aux oreilles décollées, avoir comme modèle Buddy Holly, était plus simple à gérer !
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