Il y avait longtemps que je n’avais pas fait un chapitre sur la
Bretagne (La plus belle région de France !), j’avais parlé de musique
bretonne traditionnelle, de musique bretonne jazz, de musique bretonne punk rock ;
alors aujourd’hui pour changer un peu, de la chanson dans la tradition franco-française,
mais en Bretagne.
Yann Malau un breton de cœur
et d’adoption
Il y
avait longtemps que je n’avais pas repris mon bâton de pèlerin à la recherche
de ces talents qui honorent la chanson française et ses régions, et Yann Malau
fait partie de ceux-la. Mais qui est Yann Malau ? Un béret vissé sur la tête
orné de l’hermine et d’un triskell quand ce n’est pas du Gwenn ha du qui lui
donne un petit air de Bill Deraime. Yann
Malau
a quelque chose de particulier, il n’est pas breton. Serait-ce un espion à la
solde des Normands ? Non ! Mais du Sud-ouest ! Les premières
traces que l’on trouvera de lui (Datation
au carbone 14) remonteraient en 1986
en Franche-Comté avec des fragments sur des scènes de la région. Mais l’homme se déplace beaucoup et on le retrouve en Provence et dans le Sud-ouest avec des
effets sonores dans les rue et les cafés du coin. On va perdre sa trace
jusqu’en 1993. Il sera retrouvé dans
les Alpes de Haute Provence où il apprend et se forge au spectacle. Il fera une
formation de professeur à l’éveil musical, la très connue méthode Willems qui
consiste en une méthode pédagogique d’apprendre la musique aux enfants en
développant l’oreille, le sens du rythme, le chant et le mouvement corporel.
J’avais déjà parlé de cette méthode dans une chronique sur Zoltan Kodaly qui développera aussi une méthode du
même acabit.
Ce
sera en 1995 que le premier vestige
d’un enregistrement sous forme d’une cassette en autoproduction (Chose
que les jeunes de moins de vingt ans ne peuvent pas connaître) de douze
titres intitulée «L’Amour
Araignée» fera son apparition
et qui, depuis, est épuisée. Mais comme la musique ne nourrit pas son
homme, il travaillera pour l’office municipal des jeunes de Forcalquier. Il va
ensuite créer sa boîte de produits naturels de l’habitat (le trip baba, qui ne l’a pas
eu ?). Mais décidément, le germe du spectacle lui coule dans les
veines et il sera technicien en son et lumières tout en se produisant en duo
avec une chanteuse accompagnés d’un orgue de barbarie. Un duo qui fonctionnera
pendant une vingtaine d’années avec des spectacles pour enfants. Et puis, on le
retrouvera bien plus tard en Bretagne où son répertoire va s’étendre. Il va
adopter le pays celtique et celui la va bien lui rendre.
Le
Style Yann
Malau, c’est quoi ? C’est un style folksong plus proche d’Arlo Guthrie que d’Hugues
Aufray. Une voix très proche de celle de Georges
Chelon jeune, accompagné de sa guitare et de son
harmonica et parfois un mélodica vient compléter les mélodies. Certains
textes se veulent engagés. Le CD reprend les titres qui apparaissaient sur la
cassette de 1995 agrémentée de
nouveaux morceaux. Yann Malau a plein de choses à dire et
d’histoires à raconter. Il a sa manière de pousser ses «Coups de gueules». Certains sujets n’ont jamais été racontés dans
une chanson comme «Poseurs de bombes» sur les attentats de la rue
Copernic à Paris en octobre 1980, ce qui nous rappelle qu’il y a toujours des malades qui sèment la mort chaque
jour sur la planète. Le très beau «Hermano» qui fait état des victimes de toutes
les dictatures et quand je l’écoute, je vois l’image de Victor Jara. «Jaurès» où certains s’approprient
le nom, le drapeau de la liberté et du pacifisme au nom d’une idéologie qui
n’est pas la leur. Mais Yann nous parle aussi de son amour pour la
Bretagne dans «La
mer toujours», le pays qui l’a accueilli les bras ouverts et dont il
est tombé amoureux (Et je le comprends !).
«Valse et trinquons» : sympathique chanson à
boire où dans les troquets on refait le monde et on raconte ses misères et ses
coups de cœur.
Avec Olivier Rech |
La
chanson titre «L’amour
araignée» avec une belle mélodie et un texte d’amour d’une trop rare
poésie : «Elle
est venue avec le soir Comme l'araignée portant l'espoir / Le cœur chargé de
temps d'amour / Qu'elle éclaircit d'un coup mes jours». Mais il va se faire un pote, un
Morbihannais, un breton pur et dur dans l’âme, Olivier Rech ! Une
discographie très fournie chargée de légendes celtes, de korrigans, des
personnages de la forêt de Brocéliande et Yann va lui écrire un texte «Le long de la jetée» qu’il chantera en duo avec lui. Une véritable
chanson de marin telle celles des Marins d’Iroise. L’amitié et la proximité des deux hommes est forte (L’un à Vannes, l’autre à Guérande). Ils iront
jusqu’à former un duo voix guitares et iront écumer les festivals de la région.
Mais c’est surtout pour la défense du patrimoine breton, les causes
humanitaires et le respect de la nature qui seront le cheval de bataille de leur
duo.
Yann Malau,
c’est l’agréable découverte, même si certains titres sont des messages, les
autres sont d’une agréable poésie. Mais dans un de ses titres «J’ai pas peur»,
il le dit lui-même : «J’ai
pas peur de la vie, J’ai pas peur de la mort…» Mais
ce n’est pas une raison pour ne pas l’écouter vite… très vite !!!
La bonne chanson française existe encore alors n’attendez pas qu’elle ne meurt !
Les sites et la page facebook : Site 1 & Site 2 et la Page Facebook.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire