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T’as
quoi sur la tête Nema ?
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Un
beau bonnet phrygien brodé à la main.
-
Tu
veux candidater pour la prochaine Marianne ?
-
Bah,
non, pas du tout. Je viens de finir un bouquin qui se passe en 1793 pendant la
Révolution française. Pleine période de la Terreur. La guillotine marche à plein
régime. Les têtes tombent…
Brûlements.
Drôle de titre. Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’est ce qui brûle ? Les
croix dans les églises, les statues, les autels, les châteaux… Tout. Tout ce
qui concerne la religion doit être détruit. Tout ce qui rappelle les
privilèges. Car nous sommes à l’ère de la Raison. Avec un bonnet phrygien sur
la tête. La Raison va enfin faire sortir le peuple de son ignorance et de
toutes ses croyances et superstitions qui l’enferment depuis des siècles dans
un asservissement sans borne. Heureusement Balthasar est là. Il a voté pour la mort du
Roi. Il croit fortement, fermement à cette nouvelle ère et part en mission dans
le sud. Dans les Pyrénées. Sa mission ? Ancrer la Révolution, la Patrie,
la Liberté dans ces campagnes profondes. Faire de tous des citoyens guidés par
la déesse Raison. A noter qu’il y a un petit fond de musique pour entraîner
tout cela : merci à François-Joseph
Gossec !
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L’une des activités les plus notables de Balthasar, est d’utiliser la Louison : guillotine qu’il a emmenée avec lui dans une charrette en pièces détachées. Ça n’est pas le genre d’attraction qui fait se gondoler de rire, même quand on oblige un gamin à crier : « vive le bourreau ! ». Forcer des moines et des moniales à se marier sinon « couic » n’est pas non plus du meilleur effet sur le peuple.
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Un
récit orignal qui nous plonge dans une ambiance glauque, inhérente à cette
période sanglante de la Terreur. Allusions à Voltaire,
Diderot d’Alembert
et Rousseau, en toile de fond pour
justifier l’injustifiable cruauté qui domine les actions des révolutionnaires
convaincus. On aura beau changer le nom des villages en faisant disparaître
toute allusion à un saint par exemple pour le remplacer par un « Voltaire
sur Machin » ou « Truc Rousseau »… Ce n’est pas possible de
changer le monde avec des mots et du sang.
Élise Fontenaille est une auteure née à Nancy en 1960. Elle s’est inspirée de l’un de ses ancêtres pour imaginer ce roman. Même s’il y a dans ce livre une histoire d’amour (qui finit mal comme il se doit) le style et le vocabulaire employé en rendent la lecture très intéressante. Elle a obtenu plusieurs prix littéraires.
Bonne lecture et
ne perdez pas la tête !
Editeur Grasset - 232 pages
Gossec - Triomphe de la République - Dans le temps de notre jeunesse
- Heuuu non Sonia, Claude Toon refuse d'analyser de cette musique cocardière...
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