Régulièrement
le cinéma américain nous offre une plongée dans Los Angeles, ville
de tous les espoirs, toutes les réussites, toutes les perditions. La
Cité des Anges Déchus (non, c’est pas un titre de télé-réalité !) avec
un détective privé comme guide. On peut citer : LE GRAND SOMMEIL (Hawks), LE PRIVE (Altman), CHINATOWN (Polanski) plus
récemment INHERENT VICE (Paul Thomas Anderson), et bien sûr MULHOLAND DRIVE de
David Lynch, dont UNDER THE SILVER LAKE est indéniablement le petit frère.
une fille en costume de travail, et Sam |
Pas
de détective désabusé, ici, mais Sam (comme Sam Spade, héros de Dashiell Hammett ?) une faignasse de trentenaire adepte de la branlette, à cinq
jours de se faire virer de son appart, qui mate ses voisines à la jumelles. Que
fait-il, d’où vient-il, que cherche-t-il ? Mystère. On s'en fout. Il tombe raide dingue de sa nouvelle voisine Sarah (Riley Keough,
très très très jolie petite fille d’Elvis Presley), qui le lendemain d’une soirée
disparaît sans laisser de trace. Suspect... Sam commence son enquête : retrouver Sarah.
Sarah |
Le chemin de Sam est jalonné de disparitions, meurtres, et violence. A plusieurs reprises, il se fait casser la gueule, menacer, assommer, droguer, mais
il rend bien les coups. Sous un dehors d'ado attardé, c'est un violent. Voir la scène des gamins qui rayent les voitures. Et
puis il y a ce tueur de chien qui rôde, faisant peser une atmosphère mortifère.
La mort est omniprésente, par les scènes de cimetière, par ce vieux compositeur, un Phil Spector sorti de 2OO1, et qui prétend avoir livré à la pop tous ses succès (« Smells
like teen spirit », « I love rock’n’roll ») sans que le monde n’en
sache rien (!). Le film évoque des icônes décédées, James
Dean, Curt Cobain, Marylin Monroe dont Mitchell reconstitue un plan du
tournage inachevé "Something's got to give" de G. Cukor.
Le voyage de Sam est aussi celui de David Robert Mitchell à travers le cinéma. Le film est ultra
référencé : plan sur la tombe d’Hitchcock, de Welles, affiches de films dans son appart, extraits de films à la télé, et des clins
d’œil parfois appuyés, en vrac : MULHOLLAND DRIVE, bien sûr, mais aussi (énormément) VERTIGO d’Hitchcock,
EYES WIDE SHUT de Kubrick, LE PRIVE, SHORT CUTS d’Altman. La musique ténébreuse et oppressante
renvoie à celle de Bernard Hermann pour CITIZEN KANE. Formellement le film
frise la perfection, couleurs, cadres, mouvements de caméra, dédales d’images énigmatiques,
jouissives ou crépusculaires, morbides, inquiétantes.
fenêtre sur cours... et piscine. |
Le
type de film auquel on adhère, ou pas. Il faut se laisser entrainer, déstabiliser,
accepter une certaine outrance, un sens du m’as-tu vu filmer qui empiète sur
les personnages, relégués à de coquilles vides. UNDER THE SILVER offre une vision dangereusement fascinante de Los Angeles, qui n’en finit pas d’inspirer
les metteurs en scène. David Robert Mittchell, dont ce n’est que le troisième film
en 10 ans de carrière, vient de rajouter brillamment son nom sur la liste !
couleur - 2h20 - format scope
+++
Le petit frère du "grand sommeil", du "privé", de "chinatown", "inherent vice" et "mulholand drive" ?
RépondreSupprimerJ'achète ...
Le p'tit dernier de la famille, oui !
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