mardi 4 septembre 2018

CHARLELIE COUTURE "Poèmes Rock" (1981) par Pat Slade



Je continue mon petit bonhomme de chemin dans l’exploration de la discographie de Bertrand  Charles Elie Couture et il y a matière à… !



Poème Rock l’album de la consécration




Il faudra qu’il attende son quatrième album pour être reconnu par le grand public. Pourtant la même année sortait «Pochette surprise» avec des titres qui sont maintenant des classiques de son répertoire comme « Les Anglais en vacances» ou l’incontournable «La Ballade du mois d’août 75». Mais peut être qu’à l’époque Chris Blackwell n’avait rien trouver de vendable sur le catalogue d’Island Records et gardait son poulain sous le coude pour un avenir plus radieux.

Le son de «Poème Rock» est en parfaite adéquation avec son époque : guitares claires, piano toujours présent, batterie dans les aigus avec la caisse claire et la cymbale en avant et très peu de grosse caisse, tandis que la basse est très peu présente. On ne pouvait pas le classer dans un rock bien défini, pas dans le style politisé comme Renaud ou Lavilliers, ni variétoche comme Cabrel à ses débuts, ni du coté intello new-wave comme Bashung ou Thiéfaine. Charlélie et son univers musical pencheront vers un rock traditionnel voire la chanson française urbaine, sombre qui le rapprocherait quand même des deux derniers cités.

Pour enregistrer cet album, Blackwell lui a donné les moyens et l’endroit adéquat car ce sera carrément au studio Electric Lady de New York que la galette sera mise en boîte. J’ai parlé de chanson urbaine, mais Charlélie sait aussi manier le blues comme un vieux musicien du Delta du Mississippi. Entouré de musiciens de studio de la grosse pomme, les frères Gale respectivement à la guitare et à la basse (Qui le laisseront tomber la veille de partir en tournée avec pour prétexte le mal du pays), Jimmy Kober à la batterie et Charlélie toujours caché derrière un instrument, que ce soit un piano, une guitare, un synthé en plus du pied de micro, ce dernier va pondre onze titres de son cru. Je ne vais pas, comme je le fais habituellement, faire le détail titre par titre, mais une revue d’ensemble de l’ambiance de l’album.

Il ne faut pas que «Poème Rock» soit réduit à un seul morceau car même si «Comme un avion sans ailes» est le titre incontournable de l’album, il en faut pas louper les autres pépites qui remplissent la rondelle de polychlorure de vinyle. Entre le rock, le blues et même un petit bouche-trou instrumental «Le chant de la colline» (Qu’il jouait sur scène avec une Fender miniature dont se servait le groupe de reggae Musical Youth). Mais l’univers de Charlélie va du sombre que ce soit avec «La Ballade de Serge K» ou le très rock «Le Fauteuil en cuir» au morceau plus rafraîchissant comme «Envie de l’eau». 

Mais c’est beaucoup d’histoires d’amour qui finissent souvent mal qui se profilent : « Tu m'as pas dit d'où tu venais», «T'en va plus t'en va pas», «Longtemps, longtemps (Tu m'aimes en passant)» ou alors des histoires de société ou  le bonhomme Couture nous narre la vie d’une galerie de personnage tous  plus ou moins étranges avec «Comme si on y croyait» le fameux «L'Histoire du loup dans la bergerie». Charlélie doit être (Je pense !) un angoissé de la vie, à la lecture des paroles d’«Oublier» on pourrait penser qu’il est agoraphobe ou que vivre sa vie dans une grande cité l’effraie au plus haut point.

Pour conclure, «Poème Rock» est une incontestable réussite dans le rock français d’ailleurs l’édition française du journal « Rolling Stone» le classera 22e meilleur album de rock français. Un album qui est légal d’un «Play Blessures» de Bashung ou d’un «Irradié» de Jacques Higelin.  

Une toute petite chronique pour un grand album !! 
       


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire