Je continue mon petit bonhomme de chemin dans l’exploration de
la discographie de Bertrand Charles Elie
Couture et il y a matière à… !
Poème Rock l’album de la consécration
Il
faudra qu’il attende son quatrième album pour être reconnu par le grand
public. Pourtant la même année sortait «Pochette surprise» avec des titres qui sont
maintenant des classiques de son répertoire comme « Les Anglais en vacances» ou
l’incontournable «La Ballade du mois d’août 75». Mais peut être
qu’à l’époque Chris Blackwell n’avait rien
trouver de vendable sur le catalogue d’Island Records et gardait son poulain
sous le coude pour un avenir plus radieux.
Le son
de «Poème
Rock» est en parfaite adéquation avec son époque : guitares claires,
piano toujours présent, batterie dans les aigus avec la caisse claire et la
cymbale en avant et très peu de grosse caisse, tandis que la basse est très
peu présente. On ne pouvait pas le classer dans un rock bien défini, pas dans
le style politisé comme Renaud ou Lavilliers, ni variétoche comme Cabrel à ses débuts, ni du coté intello new-wave comme Bashung ou Thiéfaine. Charlélie
et son univers musical pencheront vers un rock traditionnel voire la chanson
française urbaine, sombre qui le rapprocherait quand même des deux derniers
cités.
Pour
enregistrer cet album, Blackwell lui a donné les
moyens et l’endroit adéquat car ce sera carrément au studio Electric Lady de
New York que la galette sera mise en boîte. J’ai parlé de chanson urbaine, mais
Charlélie
sait aussi manier le blues comme un vieux musicien du Delta du Mississippi.
Entouré de musiciens de studio de la grosse pomme, les frères Gale respectivement à la guitare et à la basse (Qui le laisseront tomber la veille de partir
en tournée avec pour prétexte le mal du pays), Jimmy Kober à
la batterie et Charlélie
toujours caché derrière un instrument, que ce soit un piano, une guitare, un
synthé en plus du pied de micro, ce dernier va pondre onze titres de son cru.
Je ne vais pas, comme je le fais habituellement, faire le détail titre par titre,
mais une revue d’ensemble de l’ambiance de l’album.
Il ne
faut pas que «Poème
Rock» soit réduit à un seul morceau car même si «Comme un avion
sans ailes» est
le titre incontournable de l’album, il en faut pas louper les autres pépites
qui remplissent la rondelle de polychlorure de vinyle. Entre le rock, le blues
et même un petit bouche-trou instrumental «Le chant de la colline» (Qu’il jouait sur scène avec une Fender miniature dont se servait le
groupe de reggae Musical Youth). Mais
l’univers de Charlélie va du sombre que ce
soit avec «La
Ballade de Serge K» ou le très rock «Le Fauteuil en cuir» au morceau
plus rafraîchissant comme «Envie de l’eau».
Mais c’est beaucoup
d’histoires d’amour qui finissent souvent mal qui se profilent : « Tu m'as pas dit d'où tu
venais», «T'en va plus t'en
va pas», «Longtemps, longtemps (Tu m'aimes en passant)» ou
alors des histoires de société ou le
bonhomme Couture
nous narre la vie d’une galerie de personnage tous plus ou moins étranges avec «Comme si on y croyait» le fameux «L'Histoire du loup dans la bergerie». Charlélie doit être (Je
pense !) un angoissé de la vie, à la lecture des paroles d’«Oublier» on pourrait penser qu’il est
agoraphobe ou que vivre sa vie dans une grande cité l’effraie au plus haut
point.
Pour
conclure, «Poème Rock» est une
incontestable réussite dans le rock français d’ailleurs l’édition française du
journal « Rolling Stone» le
classera 22e meilleur album de rock français. Un album qui est légal
d’un «Play Blessures» de Bashung ou d’un «Irradié»
de Jacques Higelin.
Une
toute petite chronique pour un grand album !!
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