mardi 11 septembre 2018

BARCLAY JAMES HARVEST "Victims of Circumstance" (1984) - par Pat Slade


Barclay James Harvest prend un coup de jeunesse, le groupe qui aura bientôt vingt ans (à l’époque) va faire un lifting musical qui sera gagnant.





Du Prog à la synthé pop






Pendant toute sa carrière, Barclay James Harvest a toujours souffert d’être considéré comme un sous Moody BluesPoor man’s Moody Blues»). Pourtant leur notoriété reste  au zenith malgré quelques dérapages discographiques. Après le fabuleux «A concert for a people in (Berlin)» en 1982, ils sortiront «Ring of Change» l’année suivante, et par son écriture musicale, on sent déjà que le vent du changement opère. Non pas que l’album soit mauvais, mais il y a un truc qui cloche. Il n’aura pas le succès escompté. Pourtant BJH n’a pas à sa plaindre, il remplit toujours les salles et se fait un point d’honneur à offrir un album par an à ses fans. En 1984 sort «Victims of Circumstance» avec une pochette décorée d’une tête de clown à la place de l’éternel papillon symbole du groupe, le design de la pochette a été choisi avant le début de l’enregistrement et elle a servi d’inspiration au titre «Victim of Circumstance». Selon le responsable du fan club et du site web du groupe, la direction a chargé un artiste de concevoir des pochettes d’album et il est revenu avec le design et le titre. David Walker le co-manager du groupe va suggérer à John Lees et à Les Halroyd d’écrire une chanson avec ce titre.

Nous sommes en plein milieu des années 80 et les vieux groupes commencent à s’essouffler et BJH va essayer de mettre un peu de nouveauté dans sa musique même s'ils avaient déjà commencé avec leurs précédent opus. La nouveauté sera la présence d’un chœur féminin.

«Victim of Circumstance» sera un album qui parlera plus des problèmes de société et du monde que les précédents. «Sideshow», le premier opus, aborde le sujet des médias et sa préoccupation majeure à annoncer des mauvaises nouvelles ou des critiques que BJH lui même dû subir. Mais l’intelligence du groupe est de ne pas en faire une diatribe personnelle. Ils vont aussi se faire plus politique comme dans «Rebel Woman» où en premier lieu certain fan ont suggéré une critique de Margaret Tatcher, alors qu’en fait, le sujet abordait la mère patrie Russe dans les jours précédant la glasnost, la perestroïka et l’effondrement du système communiste. 
Mais le Barclay James Harvest c’est surtout de très belles compositions comme «For You’re Love». Ce n’est pas une chanson d’amour au sens conventionnelle, mais en fait un message direct aux fans du groupe. «Light up the flame of love (Allumer la flamme de l'amour)» n’est pas seulement un sens métaphorique, mais fait également référence à l’habitude du public d’allumer des briquets.

 «Victims of Circumstance» : Changement radical de style et d’humeur, une chanson anti-guerre avec des mots très durs pour les politiciens et les dirigeants qui maintiennent le peuple dans l’ignorance. Un titre avec une mélodie faussement guillerette contrastant fortement avec la noirceur du message. Sorti comme premier single, il se classera n°1 en France. «Inside My Nightmare» : Le traumatisme de John Lees suite à la lecture d’un fait divers sur un accident de voiture dans sa région, drame où la petite amie du conducteur fut tuée. La chanson sera jouée en direct avec beaucoup d’effet.

«Watching You» Retour au bon vieux rock prog made in BJH où certaines paroles de Lees sont peut être destinées aux fans «I could write you a song that would make your heart fly (Je pourrais t'écrire une chanson qui ferait voler ton cœur)». Atterrissage en douceur avec «I've Got A Feeling» Une jolie ballade nostalgique à propos de la séparation d’un être cher ; pour finir l’album.

Avec cet album, BJH fera une belle tournée avec un light show digne de ce nom. Ayant vu le concert, je n’avais pas fait, à l’époque, le parallèle entre le Barclay d’avant Berlin et celui d’après, même si j’avais écouté «Victims of Circumstance» jusqu’à voir au travers du vinyle. BJH a changé, il s’est modernisé et est rentré dans une nouvelle ère mais «Victims…» reste tout de même un album d’une qualité au dessus de la moyenne et possède quelques joyaux mélodiques qui enrichissent la collection déjà bien fournie de BJH.       




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