Où en
étions-nous déjà ? Au sixième épisode de cette franchise, MISSION IMPOSSIBLE,
reprise en 1996 par l’acteur-producteur Tom Cruise, qui en a fait sa chose. Il
n’est pas tout seul au volant, car fait assez rare, quand d’ordinaire les
génériques des blockbusters alignent deux douzaines de scénaristes, ce FALLOUT
a été écrit, co produit et réalisé par le seul Christopher Mc Quarrie, auteur
déjà du précédent, ROGUE NATION (2015).
Et qui en est
la suite directe, chaque comédien reprenant son rôle, dont le méchant Salomon
Lane. Cet ancien espion qui avait retourné sa veste, créé le Syndicat, puis les
Apôtres, qui sont à Ethan Hunt ce que le Spectre est à James Bond, le
professeur Moriarty à Sherlock Holmes, ou les nudistes au maréchal des
logis-chef Cruchot : l’ennemi à abattre.
On se souvient
(si, si, puisque que je vous en avais parlé) que Salamon Lane
avait été arrêté par l’équipe d’Ethan Hunt. Sauf que trois ans plus tard, le
gars, qui connait beaucoup de secrets, va servir de monnaie d’échange pour
qu’une certaine Veuve Blanche (troublante et inquiétante Vanessa Kirby) fasse
l’acquisition de trois têtes nucléaires...
Votre mission,
si vous l’acceptez, sera prendre possession des ogives avant qu’elles ne
tombent en de mauvaises mains, et fassent péter la moitié de la planète, parce
que des trucs pareils c’est pas pour jouer aux osselets… Tin tin, tintintin,
tin, tintintin… Y’a encore le petit magnéto à bande, qui s’autodétruit 5 secondes
après le message ! Ethan Hunt tente un premier coup à Berlin, mais échoue. La CIA lui
refile un chaperon, un gars nommé Walker, surnommé "le marteau" (sic), une brute sans cœur (alors qu'Ethan en a un, lui, voir la scène à Paris avec la flicquette, excellente), pour s’assurer que la
prochaine fois, le boulot sera fait. Le
rendez-vous est fixé à Paris, au Grand Palais.
Première
grande scène d'action : un saut d’avion à travers un orage, filmée en réel, puisqu'aucun "fond vert" n'a été utilisé. Suivi d'une très bonne séquence à l’intérieur du Grand Palais
redécoré en immense boite de nuit, et une bonne baston virile dans les chiottes. Question : comment font
ces types font pour ne pas clamser au premier bourre-pif et en
supporter 150 d’affilée ?!!).
Le réalisateur
a privilégié trois lieux de tournage : Paris, Londres, le Cachemire. C’est
à Paris qu’on a droit à toutes sortes de poursuites, voitures, camions, moto, et que je file à 200 km/h sous les arcades de la rue de Rivoli, et que je
te prends la Place de l’Etoile à contre sens (quelle idée !!), et tant pis
si au montage on passe de Saint Lazare à la Concorde, ou qu'on saute un buisson dans le VIIIème, pour atterrir à Bastille !!
Chapeau pour la séquence très réussie du transfert de Salomon Lane, au ministère
des Finances à Bercy (Tom Cruise y avait rencontré Sarkozy, vous vous
souvenez ?) comme celle aux Tuileries, avec le retour de la belle Ilsa :
gros clin d’œil au film CHARADE de Stanley Donen. Scènes d’action impressionnantes, solidement filmées, et surtout lisibles : le montage n’est pas
haché, car le spectateur doit bien voir que Tom Cruise réalise vraiment ses cascades, comme
Belmondo en son temps. Ici pas de trucages ni de transparence ("fond vert"), mais un vrai balai de 300 bagnoles (pas comme dans le LUCY de Luc Besson totalement numérique) et c'est, reconnaissons-le assez bluffant.
Je vous passe
les barbouzeries, les jeux de masques, jeux de mains jeux de vilains et autres
tours de cons, on ne sait pas toujours qui flingue qui, entre les Apôtres, les
Ricains gentils et les Ricains méchants, les hommes de la Veuve…
On arrive à Londres (comment exactement, c’est une autre histoire…) avec
une belle scène sur les
toits, non dénuée d’humour (le plan où Cruise se blesse est d’ailleurs laissé
au montage) mais scénaristiquement parlant parfaitement inutile ! Mis à part filmer au sommet de la Tate Galery histoire de frimer sa race,
quel intérêt pour Walker d’y aller prendre son hélicoptère ? Ce n’est pas la
fuite la plus discrète qui soit ! La prochaine fois, choisis le métro coco !!
On
touche le problème du film, par rapport au précédent. McQuarrie et Cruise
doivent se demander : qu’est ce qu’on pourrait bien filmer d’encore plus
spectaculaire, même si ça ne fait en rien avancer l’intrigue ? Oui c’est
divertissant, mais too much. La troisième partie qui se déroule au Cachemire
et met cette fois en scène Tom et son hélicoptère, pêche par sa longueur. Les
prises de vues aériennes et les cascades sont ingénieuses, mais ça n’en finit
pas. Arrfff, si le méchant avait programmé une mise à feu des bombes à 2
minutes plutôt que 15. Christopher McQuarrie en profite aussi pour revenir sur
le passé d’Etan Hunt. Ca s’appelle humaniser le héros. On s’en fout un peu,
mais donc, on lui colle une ex-femme, qui ô surprise, refait surface
opportunément (ah non, les gars, la ficelle est énorme !). En plus elle
est jouée par Michelle Monaghan (GONE BABY GONE), qui à 42 ans s’est visiblement déjà faite liftée...
MISSION
IMPOSSIBLE, FALLOUT reste un spectacle divertissant, mais pas abrutissant. De
l’action sans prise de tête. Cet épisode est tout de même un ton en
dessous du précédent, moins carré et précis dans l’écriture, moins
inventif visuellement, moins esprit série B. Faut dire, qu'après six opus, c'est difficile de surprendre. Vu l’épilogue, je gage pour un
septième épisode d’ici 2022. Hum... Pépère aura 60 balais, ça va commencer à
faire beaucoup pour jouer les acrobates…
MISSION IMPOSSIBLE FALLOUT
couleurs - 2h20 et quelques - scope 1:2.39 (2D ou 3D Imax)
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