vendredi 17 août 2018

MISSION IMPOSSIBLE, FALLOUT (2018) de Christopher McQuarrie, par Luc B.


Où en étions-nous déjà ? Au sixième épisode de cette franchise, MISSION IMPOSSIBLE, reprise en 1996 par l’acteur-producteur Tom Cruise, qui en a fait sa chose. Il n’est pas tout seul au volant, car fait assez rare, quand d’ordinaire les génériques des blockbusters alignent deux douzaines de scénaristes, ce FALLOUT a été écrit, co produit et réalisé par le seul Christopher Mc Quarrie, auteur déjà du précédent, ROGUE NATION (2015).
Et qui en est la suite directe, chaque comédien reprenant son rôle, dont le méchant Salomon Lane. Cet ancien espion qui avait retourné sa veste, créé le Syndicat, puis les Apôtres, qui sont à Ethan Hunt ce que le Spectre est à James Bond, le professeur Moriarty à Sherlock Holmes, ou les nudistes au maréchal des logis-chef Cruchot : l’ennemi à abattre.
On se souvient (si, si, puisque que je vous en avais parlé) que Salamon Lane avait été arrêté par l’équipe d’Ethan Hunt. Sauf que trois ans plus tard, le gars, qui connait beaucoup de secrets, va servir de monnaie d’échange pour qu’une certaine Veuve Blanche (troublante et inquiétante Vanessa Kirby) fasse l’acquisition de trois têtes nucléaires...
Votre mission, si vous l’acceptez, sera prendre possession des ogives avant qu’elles ne tombent en de mauvaises mains, et fassent péter la moitié de la planète, parce que des trucs pareils c’est pas pour jouer aux osselets… Tin tin, tintintin, tin, tintintin… Y’a encore le petit magnéto à bande, qui s’autodétruit 5 secondes après le message ! Ethan Hunt tente un premier coup à Berlin, mais échoue. La CIA lui refile un chaperon, un gars nommé Walker, surnommé "le marteau" (sic), une brute sans cœur (alors qu'Ethan en a un, lui, voir la scène à Paris avec la flicquette, excellente), pour s’assurer que la prochaine fois, le boulot sera fait. Le rendez-vous est fixé à Paris, au Grand Palais.
Première grande scène d'action : un saut d’avion à travers un orage, filmée en réel, puisqu'aucun "fond vert" n'a été utilisé. Suivi d'une très bonne séquence à l’intérieur du Grand Palais redécoré en immense boite de nuit, et une bonne baston virile dans les chiottes. Question : comment font ces types font pour ne pas clamser au premier bourre-pif et en supporter 150 d’affilée ?!!).
Le réalisateur a privilégié trois lieux de tournage : Paris, Londres, le Cachemire. C’est à Paris qu’on a droit à toutes sortes de poursuites, voitures, camions, moto, et que je file à 200 km/h sous les arcades de la rue de Rivoli, et que je te prends la Place de l’Etoile à contre sens (quelle idée !!), et tant pis si au montage on passe de Saint Lazare à la Concorde, ou qu'on saute un buisson dans le VIIIème, pour atterrir à Bastille  !! Chapeau pour la séquence très réussie du transfert de Salomon Lane, au ministère des Finances à Bercy (Tom Cruise y avait rencontré Sarkozy, vous vous souvenez ?) comme celle aux Tuileries, avec le retour de la belle Ilsa : gros clin d’œil au film CHARADE de Stanley Donen. Scènes d’action impressionnantes, solidement filmées, et surtout lisibles : le montage n’est pas haché, car le spectateur doit bien voir que Tom Cruise réalise vraiment ses cascades,  comme Belmondo en son temps. Ici pas de trucages ni de transparence ("fond vert"), mais un vrai balai de 300 bagnoles (pas comme dans le LUCY de Luc Besson totalement numérique) et c'est, reconnaissons-le assez bluffant.
Je vous passe les barbouzeries, les jeux de masques, jeux de mains jeux de vilains et autres tours de cons, on ne sait pas toujours qui flingue qui, entre les Apôtres, les Ricains gentils et les Ricains méchants, les hommes de la Veuve… On arrive à Londres (comment exactement, c’est une autre histoire…) avec une belle scène sur les toits, non dénuée d’humour (le plan où Cruise se blesse est d’ailleurs laissé au montage) mais scénaristiquement parlant parfaitement inutile ! Mis à part filmer au sommet de la Tate Galery histoire de frimer sa race, quel intérêt pour Walker d’y aller prendre son hélicoptère ? Ce n’est pas la fuite la plus discrète qui soit ! La prochaine fois, choisis le métro coco !!
On touche le problème du film, par rapport au précédent. McQuarrie et Cruise doivent se demander : qu’est ce qu’on pourrait bien filmer d’encore plus spectaculaire, même si ça ne fait en rien avancer l’intrigue ? Oui c’est divertissant, mais too much. La troisième partie qui se déroule au Cachemire et met cette fois en scène Tom et son hélicoptère, pêche par sa longueur. Les prises de vues aériennes et les cascades sont ingénieuses, mais ça n’en finit pas. Arrfff, si le méchant avait programmé une mise à feu des bombes à 2 minutes plutôt que 15. Christopher McQuarrie en profite aussi pour revenir sur le passé d’Etan Hunt. Ca s’appelle humaniser le héros. On s’en fout un peu, mais donc, on lui colle une ex-femme, qui ô surprise, refait surface opportunément (ah non, les gars, la ficelle est énorme !). En plus elle est jouée par Michelle Monaghan (GONE BABY GONE), qui à 42 ans s’est visiblement déjà faite liftée...
MISSION IMPOSSIBLE, FALLOUT reste un spectacle divertissant, mais pas abrutissant. De l’action sans prise de tête. Cet épisode est tout de même un ton en dessous du précédent, moins carré et précis dans l’écriture, moins inventif visuellement, moins esprit série B. Faut dire, qu'après six opus, c'est difficile de surprendre. Vu l’épilogue, je gage pour un septième épisode d’ici 2022. Hum... Pépère aura 60 balais, ça va commencer à faire beaucoup pour jouer les acrobates… 

MISSION IMPOSSIBLE FALLOUT
couleurs  -  2h20 et quelques  - scope 1:2.39 (2D ou 3D Imax)

+++

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