Je suis quelqu’un d’éclectique dans
mes goûts comme vous avez pu le constater pour ceux qui suivent mes péripéties
en concert ou dans ma vie de tous les jours que je fais quelques fois
entrapercevoir dans les lignes de mes chroniques (Mais je ne cherche pas à faire de prosélytisme !), je peux
autant me passionner pour le dernier Motörhead que pour le premier enregistrement d’Aristide Bruant tout en passant par
Boby Lapointe, Mylène
Farmer et des petits jeunes qui montent comme Radio Elvis. Pourquoi cet avant
propos me direz vous ? Parce que
depuis un certain temps, j’écris pour de très bons artistes de province et que
je me dois de rester sérieux dans mes propos (Mais la tâche ne me rebute pas, bien au contraire !), j’ai donc décidé d’ouvrir une petite parenthèse
avec Les Frères
Jacques histoire de me dégourdir la
cervelle. Sur ce, bonne lecture.
«♫♪ Frères Jacques, frère Jacques …♫♪»
Ils n’étaient pas frères, du moins pas tous, il y
en avait deux vrais : André et Georges Bellec, et deux
faux : François Soubeyran et Paul Tourenne et surtout ils ne s’appelaient pas
Jacques. 40 ans en justaucorps, collants, gants et chapeaux, une tenue qui sera
leur marque de fabrique et leur
pièce d’identité.
![]() |
A.Bellec-F.Soubeyran-G.Bellec-P.Tourenne |
C’est André Bellec,
formé au chant, à la danse et à l’art du mime, qui aura l’idée d’un groupe de
chanteurs. Instructeur d’art dramatique pendant la guerre, il décide de
poursuivre son aventure artistique avec l’idée de créer un groupe alliant le
chant et la comédie. Il entraîne son frère Georges
et cherche à recruter d’autres membres. Il propose au futur cinéaste Yves Robert de les rejoindre, mais ce dernier décline
l’offre ne se voyant pas chanteur, mais ce dernier va les aider en leurs
présentant François Soubeyran, chanteur
d’opérette et Paul Tourenne, régisseur
d’orchestre.
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L’arrivé du rock et de la mode yéyé ne les
déstabiliseront pas. Ils continueront leur petit bonhomme de chemin avec la
même constance. Ils fouleront toutes les scènes et même celles du paquebot
France. Ils seront honorés du Prix In
Honorem de l’Académie Charles-Cros pour l’ensemble de leur œuvre. Le style Frères Jacques
restera immuable tout au long de leur carrière, de la chanson traditionnelle au style humoristique, de la poésie à la satire et de la chanson triste à la
chanson paillarde, ils auront forgé leurs succès sur de petites bluettes que
peu d’artistes auraient osé aborder.
En 1966 Pierre Philippe le pianiste et cinquième membre du groupe décide de prendre
sa retraite après 20 ans de bon et loyaux service, il laissera sa place à Hubert Degex (Qui
était le chef d’orchestre des albums en français de Petula
Clark).Ils traversent le temps et les modes sans ombrage, ils seront
nommés Chevalier des Arts et Lettres. En 1972,
un passage dans le très avant-gardiste Théâtre de la Ville leur amène un public
plus jeune. Plus ils vieillissent, plus leurs enthousiasmes séduit les jeunes
générations. En 1976, ils fêtent
leurs 7.000 récitals au Théâtre Antoine, mais ils ne se reposeront pas sur
leurs lauriers pour autant, ils continueront les tournées à l’étranger et
surtout en Afrique (Pas moins de 13 pays
les ont découverts) ou leurs succès est immense.
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Une Page et une image se tournait, mais elle aura
permis de montrer au monde que la chanson française sait se diversifier dans
les styles les plus improbables tout en ayant une image humoristique et rétro
et ça les Frères
Jacques l’avaient compris.
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