Tous le monde a au moins entendu
une fois dans sa vie un titre de Jean-Michel Jarre. Même si je ne suis pas un
fan du genre, son album live en Chine n'est pas mal et comme je suis allé en Chine et
que j’aime ce pays… !!
Jean Michel Jarre, l’idole des jaunes
Tout
le monde connait Jean-Michel Jarre, le fils de Maurice
Jarre compositeur reconnu et oscarisé pour des musiques de films comme
«Lawrence
d’Arabie» et le «Docteur Jivago». Tout le monde a découvert sa musique
avec «Oxygène»
en 1976 qui fera les beaux jours de
la radio périphérique d’Europe n°1(«Oxygène (Part IV)» en servant de jingle à
l’émission «Basket» présenté par Jean-Loup
Laffont) et qui se vendra à environ 18 millions d’exemplaires dans le
monde, ce qui en fera l’album de musique électronique le plus vendu de tous les
temps. La suite, on la connait, «Equinoxe» deux plus tard avec 10 millions
d’exemplaire vendus et «Les Chants Magnétiques» en 1981. Mais Jean-Michel Jarre c’est avant
tout le concept du méga-concert, le mélange de sa musique électronique à grand
renfort de jeux de lumières et d’effets pyrotechniques. Son premier concert à
Paris place de la Concorde va rassembler un million de personnes et lui vaudra
sa première entrée dans le livre Guinness des records (Avec des records d’affluence toujours conséquents, il y rentrera quatre
fois).
Beaucoup
vont dire : «Jean-Michel
Jarre, c’est de la musique
d’ascenceur… de la musique de salle d’attente… de la musique en boite… etc. !» Possible, mais il a quand même renouvelé le genre. La voie
avait été tracée par la musique d’«Orange Mécanique» et de ceux qui suivront
comme Mike Oldfield,
Tangerine Dream, Vangelis,
Brian Eno et Gorgio Moroder avec le
thème de «Midnight
Express».
Il
sera aussi le premier à faire des concerts de musique occidentale en République
populaire de Chine. Ce sera une tournée de cinq concerts à Pékin et à Shanghai.
Jean-Michel
Jarre va s’entourer de trois musiciens de haut vol comme Frederick Rousseau, un compositeur qui en plus de Jarre
collaborera avec Vangelis. Dominique Perrier et Roger
Rizziteli qui faisaient partie du groupe
pionnier de la musique électronique française Space
Art. Il lui faudra quand même deux ans pour obtenir les autorisations et donc le droit de jouer dans l’Empire du
milieu. Les chinois vont être à la fête avec ce spectacle auditif qui leur fait découvrir la musique électronique sans compter le visuel. Ils seront aussi
les privilégiés de découvrir pour la première fois la harpe laser. JMJ
jouera aussi pour la première fois en live avec un Fairlight, un
échantillonneur musical qui pour l’époque était une véritable révolution dans
le domaine du synthétiseur.
Alors
que le public est pour la plupart habillé à la «Mao», JMJ lui arbore un costume blanc avec un nœud
de papillon de la même couleur vraiment très kitsch. Mao
n’est mort que depuis cinq ans et malgré la politique de Deng Xiaoping, la Chine n’était pas encore
complètement sortie de la Révolution culturelle. En regardant la vidéo du
concert, on peut apercevoir JMJ parler avec des Chinois et tester leur
culture musicale et on apprend qu’ils ne connaissent ni les Beatles et ni les
Rolling Stones au contraire de Beethoven et de Richard
Strauss.
Le
programme sera sans surprise, «Oxygène», «Equinoxe», «Les Chants Magnétiques». Il
essayera de mettre le public dans sa poche avec des morceaux écrits pour la
circonstance comme «Jonques de
pêcheurs au crépuscule» ou les «Nuit à Shanghai» ou le musicien rend hommage au grand timonier et
si JMJ n’en avait pas fait une allusion, je pense que
les esprits aurait été chamboulés voire chafouins. Mais la musique de JMJ suffira pour réveiller le pays de Confucius, les
applaudissements nourris à la fin des «Chants
Magnétiques part 2» sont la preuve que
le petit homme jaune à craqué pour l’homme en blanc. Le titre honorifique de «Grand
Maître de l’électricité» lui sera décerné et il recevra en cadeau un
side-car, le seul à avoir été
autorisé par le gouvernement à être exporté, et il sera nommé membre honoraire du
conservatoire de musique de Pékin. Le
seul regret sur cet album, c’est que les morceaux ont presque été intégralement
rejoués en studio au contraire du concert à la Concorde en 1979 ou au Dockland en 1988. Ecouter le disque est intéressant
mais voir le film l’est d’autant plus, un tableau de la Chine qui se lève avec
le soleil et pratiquer le Feng-Shui, aller en usine ou travailler la terre. Cette
première tournée de la musique occidentale en Asie sera un succès et Jean-Michel Jarre deviendra une star en Chine, succès qui ne s'atténuera jamais jusqu'à aujourd'hui dans ce
pays.
Il
retournera en Chine en 2004 avec
deux concerts, un dans la Cité interdite et le deuxième sur la place Tian’anmen
avec une foule acquise à sa cause.
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