lundi 20 août 2018

The JIMMYS "Hot Dish" (2015), by Bruno


       The Jimmys a la particularité d’avoir pour leader un authentique fermier. Un gentleman-farmer, Jimmy Voegeli, bossant dans une immense ferme familiale du Wisconsin (créée au XIXème siècle) qui, dès que son planning le permet, assouvit sa passion du Blues en officiant en qualité de chanteur, claviériste, compositeur et leader d’un septuor (parfois même octuor). Très bon claviériste, sa voix pêche par contre par un manque de puissance et de variation, mais qu'il compense par un indéfectible sens du rythme. Un rythme qui doit beaucoup à l'atmosphère musicale nonchalante et vitale de New-Orleans. Le Dr John vient parfois à l'esprit.
De temps à autre, le guitariste Perry Wexber prend le relais au micro, et plus rarement Mike Boman.

       Ce collectif est fort d’une petite section de cuivres constituée d’un saxophoniste, d’un trompettiste et d’un tromboniste. Mais, contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette formation n’a rien d’amateur. Rien à voir avec un groupe monté pour se fendre la poire les week-ends, et/ou pour animer les barbecue dans la vaste propriété familiale. Chaque membre peut exposer un sérieux et copieux C.V. attestant d’un parcours valorisé par l’accompagnement de grandes figures du Blues et autres.

     A titre d’exemple, le guitariste Perry Weber mène déjà une carrière solo en parallèle (avec deux disques à son actif - salués par la presse spécialisée et le public -) et a joué pour Bryan Lee, Humbert Sumlin, Luther Allison, Pinetop Perkins, et bien d’autres ; mais rien que ces quatre noms sont suffisamment importants pour prendre le gars au sérieux et lui ouvrir grand les portes, tout en s'inclinant. Respect.
Le batteur, Mauro Magellan, n’est autre que l’ancien de Georgia Satellites (de la période 85-90), et auparavant celui du groupe de New-wave The Brains. Formation qui fut le berceau de deux autres futurs Georgia Satellites et de Tom Gray de Delta Moon.
Les autres ne sont pas des bleus non plus. Il est évident que l’on n’a pas affaire à des amateurs. Et puis, c’est aussi le quatrième essai de The Jimmys.
à table (et non, à droite, ce n'est Rick Nielsen)

       Sa justesse, sa pureté, ses attributs, les mettraient presque à égalité avec le Roomful of Blues des années 80. D’ailleurs le guitariste, Perry Weber, se situe par bien des côtés entre Ronnie Earl et Duke Robillard, deux piliers historiques du Roomful of Blues historique. Avec cependant un ingrédient supplémentaire relativement plus rugueux, quelque chose que l'on pourrait affilier à Luther Allison, voire à Hubert Sumlin (auprès duquel il aurait beaucoup appris).
Les cuivres sont très présents, mais aucunement encombrants. Ils apportent un parfum jazz-blues des plus doux, plus velouté et feutré que criard comme on peut parfois l’entendre. Ils nous renvoient assez souvent à une atmosphère propre à celles des enregistrements de Black Top Records.
A savoir que tout en restant absolument bien ancré dans cet idiome de Jump-blues, de big band, de Blues cuivré aux parfums louisianais, la troupe n'a aucun a priori à inclure dans un morceau, évidemment étiré pour l'occasion, un court passage Rap (!?) - façon 80's / The Sugarhill Band - ou de Pink Floyd (!), avant de reprendre comme si de rien n'était.
De la musique joyeuse, positive, ("pensée printemps" ?), pour égayer les soirées.

     Tout récemment, la formation s'est fait remarquée aux MAMA 2018 (Madison Aera Music Association) en remportant le trophée du meilleur trompettiste (Mike Boman, qui s'empare parfois du micro et qui n'hésite pas à motiver ses troupes, comme un second lieutenant), meilleur claviériste (donc Jimmy Voegeli) et meilleur groupe Blues de scène. L'année précédente, The Jimmys avait aussi gagné un trophée avec la version live de la chanson "I Wonder".



« Soul music for the 21st century » dixit Marcia Ball

Et Tinsley Ellis : The Jimmys have mined pure Rhythm'n'Blues gold with Hot Dish” .

,50

Sur ce clip (le seul réalisé) quelques invités font une apparition : Warren E. Hodges (Jason & the Scorchers, Homemade Sin/Dan Baird) et Dan Baird (Georgia Satellites, Slumpy Boys, Dan Baird) et Kyle Henderson (Whiteface, The Producers, ici en sosie de Bob Vennum)

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