Gloria Hallelujah ! Le petit
dernier d’Hélène Gerray est né !!! Après un festival de hard rock, un peu
de douceur et de poésie ne pourra que me faire le plus grand bien !
Un titre d’Andersen au
féminin
Pour
la troisième fois consécutive, ce sera l’homme de lettre, autrement dit le
facteur, qui m’apportera une nouvelle missive d’Hélène Gerray sous forme d’une
enveloppe de couleur kraft aux dimensions peu communes, trop grande pour un CD,
trop petite pour un 33 tour… Je suis resté perplexe un moment jusqu'à
voir le nom de l’expéditrice, mais cela ne me disait rien sur le contenu de cette
étrange enveloppe. Enfin de compte, c’est un livre-CD, et j’aurais du y penser
plus tôt (Imbécile que je suis !),
en repensant à son dernière album «De l’air», une plaquette était aussi présente
en plus du disque. Accompagné d’une petite missive, je ne m’attendais pas
à recevoir son dernier opus. Hélène revient avec ses gros sabots, les sabots d’Hélène comme l’aurai chanté Georges Brassens mais je ne pense pas qu’elle soit
comme une âme en peine ! Un livret agrémenté d’une jolie dédicace qui
flatte mon ego au plus haut point. Mais restons modeste, ce n’est pas de moi
que je vais parler ; et puis ce serait très ennuyeux !
«La vilaine
petite cane» nous ne somme pas loin du Vilain petit canard le conte
de Christian Andersen. «La vie d’artiste» Combien on
vécu cette situation ? Le rêve d’un provincial de faire une carrière dans
la capitale, de se bercer d’illusion, de vouloir le haut de l’affiche et ses
conséquences, la chute et la déchéance vous fait revenir à la dure réalité des
choses. Un premier titre dramatique mais aussi envoûtant par la voix d’Hélène
Gerray
toujours aussi suave et le belle accompagnement à la contrebasse avec Philippe Pecard et au violon avec Jérémie Paitrault agrémente la guitare de la belle Hélène.
«La vilaine
petite cane» le double sens de cette chanson nous fais poser la
question : «Parle t’on de l’animal ou
d’une personne ?» Peu importe…
chacun voit midi à sa porte ! Le morceau est très beau avec ses paroles
d’une réelle poésie. Et puis j’ai toujours eu un faible pour le vibrato de la voix
de l’artiste. «Khabarovsk»
L’histoire d’une fille de l’est, l’histoire du mariage d’une femme Russe par
l’intermédiaire du net qui se retrouve à Brest. Au début du XXème siècle, ce
sont les Bretonnes qui montaient sur Paris pour finir bonnes chez les
particuliers. Il y a beaucoup de similitudes à une époque différente. Joli titre
empreint de tristesse sur l’asservissement des jeunes femmes de l’Est par les
outils d’un autre siècle.
«Mon Adolescence»
un très beau morceau tout empreint de nostalgie avec la jolie voie d’Hélène. On
irait jusqu'à y verser sa larme tellement l’écriture est belle. «Le Drame des
femmes» Du Brassens au féminin, pas
de vulgarité sur un titre qui pourtant traite de la relation entre les femmes et
leurs gynécologues. Le morceau est peut-être un peu cru pour un homme, mais je
le trouve empreint d’un humour typiquement féminin en rapport avec leurs
problèmes du quotidien. «La Maison» Alphonse de
Lamartine eu ces vers «Objet inanimés avez-vous donc une âme ?»
A croire que oui avec cette chanson qui nous fait vivre la mémoire d’une
chaumière qui a vu maintes personnes se réfugier en ses murs et aussi ses
désillusions. Un morceau magnifique !
«L’endroit»
Morceau chanté au trois quart a capela, une chanson en lien avec les tableaux
d’Alain Coulon. «Moi je suis une princesse»
Presque du Giédré, mais en politiquement correct,
un jolie morceau tout simple. «Adrien» ou l’histoire d’un garçon handicapé
(autiste ?), de sa difficile avancée dans la vie et qui finira en chair à
canon. Quelque soit ton statut social ou tes différences, nous sommes tous
égaux devant la mort.
«J’rêve de ta
mort» Étrange petite chanson légère et rythmée sur le thème de la
mort d’une tierce personne : «Tout beau, à
plat, dans ta caissette. Tout feu, tout flamme et brûlant comme du porc grillé
aux cacahuètes». «La peau à l’envers» le morceau commence sur
l’air de «Promenons
nous dans les bois» un titre tragique d’une mère infanticide sur le
fond d’une société aveugle à la misère humaine, une très belle chanson, triste
à en pleurer même si le thème du début (Qui
se répète au final) peut paraître risible.
Hélène Gerray et Alain Coulon |
«La biennale» :
Rebonjour monsieur Brassens, toute en rythme et
en humour avec les interventions vocales d’Alain
Coulon, une galerie de portraits d’une biennale
provinciale. «Je
vous ai tant
aimés» Tout le talent d’Hélène Gerray passe entre autre par sa
musique, d’un morceau «léger»,
elle va ensuite vous écrire une très belle ballade nostalgique ou l’histoire
d’une mère avec ses enfants qui avancent dans la vie avec ses hauts et ses bas.
«La moitié
d’orange» : Sympathique morceau sur le thème de l’agrume ou les deux
dernier vers nous donne une autre image du thème de la chanson : «Si tu passais par là, viens faire un tour chez moi.
Je ne suis pas pressée, mais je cherche ma moitié». «Sûrement» Je
me pose la question (Et je ne suis
sûrement pas le seul), certains morceaux sont-ils autobiographiques ? Hélène
a-t-elle eu un frère qu’elle à découvert sur le tard ? A l’écoute de ce
très beau titre, on se le demande.
«Le mariage» ou plutôt «La non demande en mariage» comme
l'a si bien chanté Georges Brassens. L’artiste nous fait bien comprendre que l’institution du mariage
est une prison et que ce sont les deux seuls protagonistes qui
choisissent : «Notre amour
c’est le nôtre, sans loi et sans contrat». «Le pantin» J’avoue que Hélène Gerray
est une parolière hors-paire, mais j’ai butté sur cette chanson, je n’arrivais
pas à vraiment situer son contexte. Alors au lieu d’écrire des bêtises autant
demander à l’auteure le pourquoi du comment de la chose ! Le dernier vers me
laissait perplexe : «Un corps de
coutil, tout ensanglanté» alors que le reste du titre parlait d’un
pantin, une marionnette, un jouet si on le prenait au premier degré. Enfin de
compte, l’histoire se révèle plus tragique puisqu’elle est basée sur un fait divers
survenu en 2011. Une professeur de
math qui, bouffé par notre société, va péter les
plombs et au lieu de faire du mal à autrui, elle va se faire mal à elle-même
en s’immolant par le feu dans la cour de l’école devant les élèves.
L'Arthé-Café |
«Tu sais mon
amour quand on s’quitte» Même sur une histoire d’un couple, Hélène
nous donne le sourire si ce n’est pas le fou rire avec cette petite bluette
hétéroclite ou la rime en «ite» vous
fait un brin de conduite et ou l’auteure prend quelques libertés sur des rimes
très explicites, sans être hypocrite sur un genre qui fait une réussite de cette
petite pépite «Faudrait quand même qu’j’ai pris du
shit, pour me mettre à t’sucer la…» (Le dernier mot n’est pas prononcé, évidemment !). «L’aigle» Je
ne dirais qu’une chose, la magie des mots et une mélodie magnifique ou le
violon de Jérémie Paitrault vient renforcer la
guitare et le beau vibrato dans la voix d’Hélène en font encore un magnifique morceau et
je rajouterai sans prosélytisme ni flagornerie que la chanson française se
porterait mieux avec des auteurs de talents tel qu’eux ! «C’est mon
anniversaire !» Toute une galerie de portraits familiaux
rassemblés autour pour l’anniversaire d’une jeune fille de quinze ans,
sympathique et sûrement vécu chez beaucoup. «L’Arthé-Café» avec sur le livret
avant les paroles, un avant propos des endroits où chanter y est une joie et d’autres
ou l’artiste n’est pas considérée à sa juste
valeur et sert plus de faire
valoir pour vendre de la limonade et ce morceau parle d’un de ces endroits où
il fait bon y faire découvrir ses chansons à un public respectueux de l’artiste
ici présente. L’Arthé-Café se trouve à Manzat (A une vingtaine de kilomètre de Volvic) c’est un peu comme «Chez Paulette»
le pub rock de Pagney-derrière-Barine (près
de Toul) où respect et convivialité font bon ménage. Mais il y en a encore
beaucoup d’autres aux six coins (Et non
quatre) de l’hexagone ou l’on peut faire de belles rencontres.
"L'endroit" (peinture d'Alain Coulon) |
Après
l’écoute attentive du troisième album d’Hélène Gerray, mes conclusions seront les
suivantes. Je ne peux pas dire s'il est meilleur ou moins bon que
les deux précédents, et puis de toute manière je m’en fiche, pour moi ils sont
tous les trois excellents. Je le dis et je le répète, Hélène Gerray est une valeur sur
du renouveau de la chanson française et avec un tel niveau de mélodies de textes
poétiques et intelligents, une voix à vous faire tomber en pâmoison, il faudrait
être sourd pour ne pas reconnaître son talent. J'ouvre une dernière parenthèse avec le livret joliment agrémenté des peintures d'Alain Coulon. J'ai disséqué l'album titres après titres et j'ai écris cette chronique comme je les ressentais, mais toute le monde peut les entendre différemment.
Vous
pouvez vous procurer son album (ainsi que les précédents) sur ce lien (CLIC).
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