Pour l’été, je
vous propose quelques disques cool que j’aime beaucoup, dans des styles
différents, mais respectant tout de même la sainte trinité : jazz (Art
Pepper), blues (Taj Mahal), Rhythm’n’blues (Bill Wyman’s Rhythm Kings) et rock
(The Band) puisque oui, la trinité a quatre côtés. Des disques ayant pour point
commun le pur plaisir des esgourdes. A consommer sans modération, les orteils
dans la flotte et un jus de papaye (avec paille) à la main. Des disques dont peu
importe qu’ils soient ou non répertoriés dans la « discothèque idéale
volume 3 ». Moi, j’vous dis qu’ils sont bons, ça devrait vous
suffire…
Place à Bill
Wyman. Ce nom vous dit quelque chose ? Il a été le bassiste d’un obscur
groupe anglais au début des années 60, du nom de Rolling Machin-Chose avec un chanteur monté sur ressorts, un guitariste junkie et un batteur narcoleptique, avant
de claquer la porte en 1995, lassé par le barnum des tournées. Le plus âgé des cinq pierres qui roulent, avait aussi envie de
retrouver une musique simple, celle de sa jeunesse, faite de blues, de swing,
de jump, de country… C’est live, enregistré à Berlin en juin 2004.
Et ce qui est
très classe d’entrée de jeu, c’est la présentation des musiciens, au fur et à
mesure qu’ils rentrent dans le premier morceau, à savoir « I got a woman »
de Ray Charles, une entame de choix. Dans les Rhythm Kings, tout le monde
chante à tour de rôle. Après brother Ray, on passe à Louis Prima et son « Jump,
jive and wail » qui sent bon des années 50, et c’est le guitariste Albert Lee
qui se colle au micro. Albert Lee, grand musicien, sideman chez Clapton (on l'entend sur le live "Just one night"), ou Jerry
Lee Lewis, Bo Diddley notamment, très porté sur la country. Dans le groupe, pas de trompettes
ni de trombone, mais deux sax ténor, comme c’était l’usage dans le Rhythm’n’blues,
et les gars s’en donnent à cœur joie, avec les petites chorégraphies ad-hoc. Rajoutez les wap dou wap des chœurs au cahier des charges, et le menu est complet !
La chanteuse
Berveley Skeete s’occupe ensuite du shuffle-jump « Baby workout » et reviendra sur plusieurs chansons.
Tous les genres y passent, les ballades avec le tube « If I can’t have you » d'Etta James (pas celui des Bee Gees !),
le rock'n'roll de Chuck Berry « You never can tell » (re-popularisé par le
film Pulp Fiction), et merveilleux clin d’œil, le « Taxman » des Beatles
(George Harrison). Du boogie avec « Jitterbug boogie » une
composition de Bill Wyman et le guitariste Terry Taylor. Un bon vieux blues de
Jimmy Reed « Brights Lights, big city », du skiffle, du rockabilly
avec « Race with the devil » de Gene Vincent, de la country avec le traditionnel « I
shall not be moved ». La fiesta se clôt sur le boogie « Roll’em
Pete » le classique de Big Joe Turner.
Bill Wyman et
son groupe de vœux pirates aux tempes plus que grisonnantes (alors que lui est toujours aussi brun !!) piochent dans le répertoire américain des années 40’s,
50’s, 60’s (à l’exception donc des Beatles !), dont on connait une chanson sur
deux. Les gars sont rompus à l’exercice, c’est du show millimétré, mais
savoureux, personne ne se met en avant, Bill Wyman le premier, toujours aussi
peu expressif, mais qui assure ses lignes de basse sans mollir. Finalement, c'est comme un groupe de balloche des bords de Marne, sauf que chez eux, c'est le Mississippi ! C’est très
sympa à écouter, on a les doigts qui claquent, les pieds qui tapent, les
hanches qui chaloupent. Comme dirait l'autre : que demande le peuple ?!
Pas de vidéo sur ce concert de 2004, donc un autre... plus récent. Bill Wyman, c'est le monsieur qui ne bouge pas, et que d'ailleurs, on ne voit quasiment pas !
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