Danse macabre par Monika Meglić (cherchez l'erreur) |
Inutile
d'être un mélomane grand amateur de musique classique, ce poème symphonique a
été exploité dans un nombre impressionnant de films ou de séries TV : de Buffy contre
les vampires en passant par Grimm,
dans le jeu vidéo Alone
in the dark, dans La Règle du Jeu de Jean Renoir, et même semble-t-il par le
groupe de Black Métal Suédois Marduk
dans un album quasi éponyme. J'ai écouté quelques morceaux à péter les vitres
de ces gens-là, je n'ai pas trouvé une seule note qui ressemble de près ou de
loin à l'ouvrage de Saint-Saëns… Si les Rockers
du Deblocnot ou nos lecteurs peuvent m'éclairer… Sans oublier une adaptation poilante de Francis Blanche chantée par les 4 barbus.
Saint-Saëns a composé cette pièce symphonique en 1874. Il s'inspire d'un poème plutôt
farfelu d'Henri Cazalis (1840-1909),
un écrivain contemporain de Saint-Saëns.
Comme le Déblocnot ne recule devant rien, je vous en donnerai le texte.
L'ouvrage,
assez court, sera créé par les concerts Colonne en 1875. Il a été assez bien accueilli et devra même être bissé. À noter
que Saint-Saëns détestait le courant wagnérien
qui commençait à conquérir le style Français sous la houlette de César Franck, mais il était ami de Franz Liszt dont le principe de l'emploi des leitmotive
et du romantisme parfois outrancier (Clic) se rapproche de celui de Wagner ; hors les deux derniers s'appréciaient beaucoup.
Comprend qui pourra… Liszt,
l'inventeur officiel du poème symphonique avec Ce que l'on entend sur la Montagne d'après
Hugo écouté en mai, a influencé
notre Saint-Saëns national pour
l'orchestration plutôt rutilante.
Daniel Barenboïm au Panthéon en 1981 en l'honneur de l'élection de Tonton |
1 picolo,
2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors (2 en sol et 2 en ré), 2
trompettes, 3 trombones, 1 tuba, 3 timbales, triangle, cymbales, xylophone ! 1
harpe, les cordes et un violon solo.
Dans
les années 70, Daniel Barenboïm avait gravé
un certain nombre d'œuvres symphoniques de Saint-Saëns
dont la danse
Macabre et l'inénarrable Bacchanale de Samson et Dalila
au kitsch oriental assumé, même si hilarant. On retrouve dans l'album présenté en
introduction la symphonie
avec Orgue dans une belle interprétation ainsi que diverses
pièces orchestrales sympathiques, le Carnaval
des Animaux, le second concerto sous les doigts de Pascal Rogé. Bref : une anthologie
d'initiation à l'œuvre pour orchestre de Saint-Saëns
de haute volée. On écoutera la Danse Macabre dans cette version qui illustre le dessin animé de la vidéo.
L'argument
est assez simple. Après une courte introduction assez sombre, un violon solo (luben Yordanoff) aux timbres grinçants et
symbolisant le diable vient animer un sabbat diabolique sur un rythme de valse. L'interprétation commence à [1:03].
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Zig
et zig et zig, la mort en cadence
Frappant
une tombe avec son talon,
La
mort à minuit joue un air de danse,
Zig
et zig et zag, sur son violon.
Le
vent d'hiver souffle, et la nuit est sombre,
Des
gémissements sortent des tilleuls ;
Les
squelettes blancs vont à travers l'ombre
Courant
et sautant sous leurs grands linceuls,
Zig
et zig et zig, chacun se trémousse,
On
entend claquer les os des danseurs,
Un
couple lascif s'assoit sur la mousse
Comme
pour goûter d'anciennes douceurs.
Zig
et zig et zag, la mort continue
De
racler sans fin son aigre instrument.
Un
voile est tombé ! La danseuse est nue !
Son
danseur la serre amoureusement.
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La
dame est, dit-on, marquise ou baronne.
Et
le vert galant un pauvre charron – Horreur !
Et
voilà qu'elle s'abandonne
Comme
si le rustre était un baron !
Zig
et zig et zig, quelle sarabande !
Quels
cercles de morts se donnant la main !
Zig
et zig et zag, on voit dans la bande
Le
roi gambader auprès du vilain !
Mais
psit ! tout à coup on quitte la ronde,
On
se pousse, on fuit, le coq a chanté
Oh
! La belle nuit pour le pauvre monde !
Et
vivent la mort et l'égalité !
Quand je parlais d'un poème un peu barré... |
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