Pour l’été, je
vous propose quelques disques cool que j’aime beaucoup, dans des styles
différents, mais respectant tout de même la sainte trinité : jazz (Art
Pepper), blues (Taj Mahal), Rhythm’n’blues (Bill Wyman’s Rhythm Kings) et rock
(The Band) puisque oui, la trinité a quatre côtés. Des disques ayant pour point
commun le pur plaisir des esgourdes. A consommer sans modération, les orteils
dans la flotte et un jus de papaye (avec paille) à la main. Des disques dont peu
importe qu’ils soient ou non répertoriés dans la « discothèque idéale
volume 3 ». Moi, j’vous dis qu’ils sont bons, ça devrait vous
suffire…
Je ressors
régulièrement ce disque d’Art Pepper (dont le père n’était pas docteur... ouh la,
la blague… vous l’avez ?). Art Pepper, qui à l’instar des Gerry Mulligan
ou Chet Baker, en bon saxophone alto de la West Coast qui se respecte (et
clarinettiste) était un insatiable junkie - il en mourra en 1982 - qui a passé plus de temps en taule
qu’en studio ! Et beau gosse avec ça !
Il grandit
entre San Pedro et Los Angeles, biberonne aux sons de Benny Goodman ou Artie
Shaw (vinaigrette pour moi). Après-guerre – il était mobilisé en Angleterre - il
devient un altiste de renommée, et ce n’était pas simple, quand on sait qui
dominait la discipline à l’époque : Charlie Parker.
Ce disque est
une session du 19 janvier 1957. Et ouais les p’tits loups, fut une époque où un
disque s’enregistrait en une après-midi… Art Pepper n’a été prévenu que
la veille, son instrument était cassé, il n’avait pas soufflé dedans depuis
plusieurs semaines. Sa femme a rapidement écrit trois arrangements pour la
Rolls des sections rythmiques, les mecs de Miles Davis, à savoir Red Garland au
piano, Paul Chambers à la contrebasse, et Philly Joe Jones à la batterie.
Les titres
sont au format chanson, pas de longs solos démonstratifs, mais un swing
imparable, comme le « You’d be so nice to come home to » de Cole
Porter, avec classique petit chorus de basse, et 4x4 batterie. Un p’tit blues rapide
« Red Pepper blues » pour Red comme Red Garland, compositeur du
morceau. Il y a des ballades, « Imagination », du trois temps avec
« Waltz me blues » avec batterie au balais, « Straight
life » donne dans le pur Be Bop, tempo 480, quand « Tin Tin
Deo » fait dans la latin / swing, changements de groove selon les
parties jouées, c’est avec 7’42 le titre le plus long. Sur « Star
eyes » Paul Chambers joue la contrebasse à l’archer, et le final reprend
un thème de Dizzy Gillespie « Birks works », dont les premières notes
du thème rappellent le « Take 5 » de Dave Brubeck.
Finalement le
titre de la galette nous en dit beaucoup ("meets" = rencontre), Art Pepper à gauche du ring, face à la section rythmique. Les quatre
musiciens sont très présents, chacun y va de son jeu, pas de bataille d'égo, de coqs, les notes coulent toutes
seules, et c’est très agréable. Dire qu’il a suffi d’une après-midi pour graver
les neuf titres… C’était y’a plus de 60 ans, et le produit reste toujours aussi
frais !
Peu de vidéos disponible sur cette époque... donc ce fichier audio, premier titre du disque :
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