Le Floyd se met au prog symphonique
avec un art-work simple et campagnard !
Les Vacheries du Pink
Floyd
Avant
tout, il y a-t-il un rapport entre le titre, la pochette et la musique ? «Atom Heart Mother»
reste un album particulier au sein de la discographie du Pink Floyd, pourtant il sera leur premier n°1 dans les
charts anglais et sera aussi leur premier disque d’or, pourtant des années plus
tard, David Gilmour déclarera : «Atom Heart Mother était une bonne idée, mais le résultat est horrible.
J'ai réécouté cet album récemment : mon Dieu, c'est de la merde ! Probablement
notre pire réalisation artistique !»
«Atom Heart Mother» est constitué de deux
parties, une en concept expérimental et une autre un peu en fourre-tout
constitué de chansons. Ce que l’on retrouvera dans «Ummagumma» et «Meddle».
Album composé de cinq titres, la face une sera la plus controversée, une
fresque symphonico-psychédélique décomposée en six mouvements qui comme dans «Les tableaux
d’une
Exposition» de Moussorgski aura un thème principal qui reviendra
continuellement. «Amazing Pudding» (Pudding
Etonnant) était le premier titre avant d’avoir son titre définitif qui fut
inspiré d’un article intitulé Atom Heart
Mother Named paru dans le
quotidien britannique The Evening Standard en juillet 1970, traitant de la transplantation sur une mère de famille d’une
pile cardiaque fonctionnant au plutonium.
1) Father’s shout (Le cri du père) : Le morceau débute sur le bourdon d’un orgue qui
n’est pas sans rappeler le prélude de L’Or du Rhin de Richard
Wagner, sur lequel viennent se coller des cuivres, plein de cuivres ! Après
cette mise en place, se libère le thème principal joué par les cors, le tout
est renforcé par des effets sonores de hennissements de chevaux, de galopades,
d’explosions et de démarrages de moto.
2) Breast Milky
(Sein plein de lait) : Des
harmonies élégiaques et feutrées à l’orgue Hammond et un violoncelle viendront
déposer quelques notes et Gilmour prendra un
solo joué en slide, le tout n’est pas sans rappeler «Speak To Me/Breathe» sur «Dark Side
Of The Moon»
en 1973.
3) Mother Fore
(Mère Antérieure) : Encore une
attaque à l’orgue plus jazzy et répétitif et Gilmour
qui lance ses notes à plein vent et apparition du John
Alldis choir dans un dialecte des plus bizarres qui ferait penser au Carmina Burana
de Carl Orff jusqu’à l’arrivé tardive de la
batterie de Nick Mason.
4) Funky Dung
(Fumier Puant) encore une attaque à l’orgue
avec une guitare en blues (Tonalité en mi).
Apparition d’une note tenue à l’orgue avec une disparition progressive de la
guitare et retour du chœur entre le parler et le chanter qui n’est pas sans
rappeler par ses intonations le Haka des All Blacks et cela jusqu’au retour du
thème principal.
5) Mind your throats, please (Veuillez vous occuper de votre gorges s'il
vous plaît) : une petit bouillie sonore issue d’un échantillonnage
sonore émis par le Mellotron de Rick Wright,
trois sons différents de l’instrument, des bandes magnétiques à l’envers qui
donneront des cris tribaux jusqu’à des sonneries et même le passage d’un train.
6) Remergence : le retour du premier thème Father’s shout
avec une superposition de collage des parties précédentes interrompue par une
voix «Silence in the Studio !» et
l’orchestre de cuivres reprend le thème. Retour pour 3 minutes du deuxième
mouvement Breast
Milky enchainé par une coda tonitruante avec tous
les protagonistes de l’œuvre qui se terminera sur un accord en mi majeur flamboyant.
La face deux ne sera qu’un remplissage, «Atom Heart Mother» a
été enregistré uniquement en raison de sa pièce classique. «If» un
morceau de Water qui n’est pas sans rappeler
l’époque Syd Barett. «Summer 68» de
Richard Wright qui
était, parait-il, la chanson préférée de Léo
Ferré. Un piano et des cuivres qui donnent un petit son Beatles
dans le pont. Une des rares chantées par Rick
Wright lui-même. «Fat Old Sun» Un
David Gilmour
bien dans sa peau avec une belle composition et un joli solo de guitare en
final. «Alan’s Psychedelic Breakfeast»
Comparé à tout l’album, surement le morceau le plus faible par ce coté ennuyeux
de Alan (Alan
Stiles le roadie du
groupe) préparant le petit déjeuner (Dans
la cuisine de Nick
Mason) a chaque changement de phase musical. Même s’il n’en
reste pas moins sympathique à l’écoute, le mettre à la fin de l’album gâche un
peut tout ce qui avait été entendu avant, mais de toute manière, il ne pouvait
ni le mettre au début, ni au milieu.
«Atom Heart Mother» Un
album hors du commun, un truc à te faire sauter la cervelle, il est déjà la
première fois très complexe à écouter pour un néophyte du Pink
Floyd et aussi très difficile à chroniquer ! Mais
il n’en reste pas moins un classique du groupe et une grande page du rock
psychédélique.
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