jeudi 31 mai 2018
THE WEALTHY HOBOS "Piece of chic" (EP 5 titres- 2017)
Quant j'ai trouvé ce CD dans ma boite aux lettres - miracle, toutes les semaines comme par enchantement j'y découvre des albums d'artistes frenchy que la plupart du temps je ne connaissais pas et qui majoritairement sont dignes d’intérêt ! - c'est d'abord le nom de ce combo qui m'a interpellé. les "hobos" cela renvoie à la grande crise de 29, à ces travailleurs jetés à la rue et qui voyageaient en sautant de train en train, cela évoque Woody Guthrie et ses "protest songs" et bien sur le blues, celui de ces miséreux et déracinés. Mais alors pourquoi des Wealthy (riches) hobos ? La réponse je l'ai trouvé dans une interview de nos lascars pour nos confrères de "Blues again" et je me permets de la reprendre car elle est plutôt jolie 'le wealthy c’est notre richesse qui est le peu qu'on a : la musique et notre groupe, les gens qui nous entourent et "hobos" c’est nous 3, l'esprit vagabond, le blues"
Le blues, voila la religion de ce combo parisien fondé en 2014, un quatuor composé de Slim T (drums), Léo B (guitare) , Sacha B (chant, guitares, harmonica) et Nash Goldfinger (basse) qui a commencé par se forger dans la rue et dans les bars, comme ses aînés le faisaient dans les juke- joints du Mississippi.
Mais précisons qu'il s'agit d'un blues à leur sauce, celui des chants de coton revu et corrigé par les sulfureux métallurgistes de Detroit ou du Michigan (Stooges, MC5, Ted Nugent..), ce que traduit également leur look entre bikers et vétérans de Woodstock, ou encore rockers sudistes (voir les roaddies de l'Allman Brothers Band sur l'envers de la pochette de Fillmore East).
D'ailleurs leurs influences balaient un large champ qui va de Muddy Waters ou RL Burnside à Motorhead en passant par les Stones, Nirvana, Led Zep, Creedence, les Clash, Aerosmith, Hendrix et bien d'autres, Brassens et Brel aussi; j'aime bien cet éclectisme bien plus enrichissant que d’être prisonnier d'un genre.
Le présent EP fait suite à l'album "Everybody needs some change" paru début 2016 et démarre pied au plancher avec "Smoke them all down"; les racines sont bien blues, un solide hard boogie lancinant guitares en avant, avec un break de piano . Même ambiance boogie sur "Mrs Jackson" avec des chœurs en écho, une machine infernale qui me rappelle parfois Canned Heat, Savoy Brown,ou certains titres bluesy des Doors. "Bloom" et son gros riff à la Ted Nugent ou Motorhead (d'ailleurs la voix peut faire penser à feu Lemmy) montre leur ancrage seventies , un harmo bluesy surnage discrètement dans ce déluge de décibels, gros riff aussi sur "Beat goes on" et sur un "Ghetto blaster" furieux qui lorgne sur les Stooges ou le MC5 avec cette fois un invité au saxo et un final funky terrible.
C’est déjà fini, et ce sera mon seul reproche car cet EP m'a fait passer un bon et intense moment, j'en ressors assoiffé, échevelé et impatient de la suite...
ROCKIN-JL
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