- Belles montagnes M'sieur
Claude… La pochette n'est pas terrible, mais… Ce n'est pas dans l'Arizona ces
beaux paysages ?
- Pas tout à fait Sonia,
ce sont les célèbres canyons multicolores de l'Utah, le désert magnifique du
côté de chez les mormons…
- Étrange musique,
contemporaine à l'évidence, le jeu du piano qui semble caqueter, cette débauche
de percussions, déroutant je dois dire…
- Caqueter ? Vous n'en
êtes pas loin. Messiaen avait une passion pour les chants d'oiseaux transcrits
en musique. Même admiration pour ces canyons, en un mot pour la Création…
- Oui je me rappelle votre
article sur la Nativité pour Orgue. Un homme de foi mais pas forcément limitée
au christianisme…
- En effet, pas vraiment
la foi du charbonnier… Un homme passionné par toutes les spiritualités
notamment orientales.
Messiaen sur un belvédère de l'UTAH (© Fondation Olivier Messiaen) |
Je
comprends la réaction interloquée de Sonia. Des
canyons aux étoiles est la plus vaste des œuvres symphoniques de Messiaen avec la Turangalîla-symphonie de 1948. L'orchestre se limite à une petite
cinquantaine d'instrumentistes mais fait appel à un jeu de timbres d'une
variété assez stupéfiante, d'où la profusion de sonorités très inhabituelles
même pour un ouvrage contemporain. Jugez-en par cet effectif qui plante le
décor dès les premières lignes de ce billet :
Solistes : cor, piano, glockenspiel, xylorimba
(vibraphone à lames en bois comme le marimba)
4 flûtes, 3 hautbois, 3 clarinettes, clarinette
basse, 3 bassons, 2 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 5 percussionnistes (gong, tam-tams, éoliphone, géophone*, cloches tubulaires, maracas, cliquette*, grosse caisse, triangle, wood-block, carillon japonais, crotales*, reco-reco, conga), 6 violons, 3 altos, 3 violoncelles,
contrebasse.
(*) Un géophone est une grosse
caisse remplie d'une fine couche de gravillons, une invention de Messiaen. En inclinant l'instrument dans
tous les sens, le son obtenu rappelle celui du vent orageux. On entend des bourrasques
contrairement à l'éoliphone cher à Richard Strauss qui produit un son continu
de tempête. (Éoliphone appelé aussi machine à vent. Clic) Une cliquette se compose de deux lames de bois qui, frappées, émettent un claquement. Les crotales se présentent comme un vibraphone mais les lames sont des disques métalliques.
Je considère Olivier Messiaen comme l'un des
compositeurs majeurs français de la seconde moitié du XXème siècle (pour ne pas
dire LE). N'appartenant à aucune école dogmatique précise comme le sérialisme, il
a su allier une écriture tout à fait nouvelle à une démarche poétique et
spirituelle qui fait souvent défaut à divers confrères de notre temps (pas de noms 😊).
Certes, cet admirateur de la nature et des oiseaux,
donc de la Création, n'a jamais nié son attachement au christianisme, sa foi
sincère et fidèle, mais s'est intéressé de très près aux courants
philosophiques et religieux d'autres cultures, notamment celles de l'Orient. On
va retrouver un évident mysticisme dans cette grande fresque, une osmose entre
l'observation des beautés minérales de l'Utah, l'écoute des chants des oiseaux
qui y nichent, et la contemplation des étoiles très visibles dans le ciel pur
de ce désert et qui symbolisent "le monde d'en haut", métaphore
habituelle pour désigner la maison de Dieu dans la tradition populaire de la
chrétienté.
Oui Sonia, c'est un ouvrage complexe mais pourtant
accessible, difficile à écouter au premier abord, qui nécessite plusieurs auditions pour ressentir pleinement sa
lisibilité et son esprit enchanteur. Olivier Messiaen n'a jamais écrit pour
égayer les soirées barbecues. Entreprendre le voyage des Canyons aux étoiles consiste presque à oublier toute forme de musique classique
traditionnelle. Avant de parler de l'ouvrage, de tenter d'écrire le guide du
Routard appliqué à Messiaen, je vous renvoie à une biographie
rédigée à propos de l'une de ses œuvres majeures pour orgue : La Nativité (Clic).
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Cedars Break |
En ce début des années 70, Olivier Messiaen n'a plus
rien à prouver en tant que compositeur incontournable de la vie musicale française.
Depuis 1966, il assure le cours de composition au Conservatoire de Paris. Les
élèves appelés à devenir les compositeurs de la nouvelle génération s'y
bousculent.
En 1971, la cantatrice et philanthrope Alice Tully
(1902-1993) commande une œuvre à Olivier Messiaen dans le cadre des
festivités prévues pour célébrer le bicentenaire de la déclaration de l'indépendance des USA en 1976.
Le compositeur accepte et se rend dans l'Utah pour y chercher
l'inspiration. Pourquoi cet état désertique ? À cause de ses magnifiques formations
géologiques polychromes. Des canyons et défilés datant de l'air secondaire, contemporains
du grand canyon du Colorado, et dont les chaudes couleurs vermeils et
dorées s'expliquent par la présence d'oxyde de fer alliés à divers minéraux. Il
ne faut pas oublier que le maître est atteint de synesthésie, possibilité neurologique
de percevoir des couleurs en entendant certains sons. L'inverse étant l'une des
composantes de son art mélodique : traduire la perception des couleurs en sons.
Par ailleurs, il collecte de nombreux chants d'oiseaux régionaux, l'une de ses
autres passions. La dimension mystique sera perçue à travers le silence de ce
lieu somptueux, totalement inhabité et donc propice à la méditation tout comme la vision des astres et du cosmos grâce à la transparence de l'atmosphère nocturne
typique des zones désertiques isolées.
Messiaen offre ainsi une ode à un lieu mythique des Amériques tout en recourant
aux fondamentaux de son langage et de ses préoccupations spirituelles dont les
yankees sont friands.
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Paul Crossley à Bryce Canyon & Esa-Pekka Salonen |
Parmi les six enregistrements officiels de
l'ouvrage, nous écoutons celui réalisé en 1988 à Londres sous la
direction d'Esa-Pekka
Salonen. Ce n'est pas tout à fait un inconnu, le chef
accompagnait Hilary
Hahn pour le concerto pour
violon de Sibelius, sujet du second article
classique du blog. Le maestro d'origine finlandaise fêtera ses 60 ans en juin.
Également compositeur, il défend depuis le début de sa carrière la musique
contemporaine face à un public plus intéressé qu'on ne le pense. Il a dirigé
avec talent l'orchestre philharmonique de Los Angeles de 1992
à 2009 et depuis 2008, après avoir passé la main à Gustavo Dudamel,
il conduit la destinée du Philharmonia de Londres. En 2012,
j'avais mentionné cet artiste comme l'un des complices de la compositrice
d'origine finlandaise mais vivant à
Paris : Kaija
Saariaho. (Clic) Sa
discographie abondante montre une préférence marquée pour les compositeurs
scandinaves et pour les musiques du XXème et du XXIème
siècles.
Le pianiste anglais Paul Crossley né en 1944
était l'homme rêvé pour cette gravure. À
la fin de ses études à Oxford, il est remarqué pour ses dons innés à aborder le
piano contemporain par Messiaen et l'épouse de ce dernier : Yvonne Loriod.
Le couple invite le jeune homme en France pour travailler et devenir un
spécialiste de la musique du compositeur, il recevra un prix au festival de
Royan. Il deviendra également l'interprète privilégié d'œuvres d'autres
musiciens de son temps comme celle de son compatriote Michael Tippett. Dans le
répertoire de Messiaen,
le jeune français Roger Muraro rejoignait à l'époque de
l'enregistrement le club fermé des poulains d'Yvonne Loriod
(1924-2010). On en reparlera plus loin…
Par ailleurs, en 1988, Paul Crossley
venait d'être nommé directeur musical du London Sinfonietta qui officie ici. Un
orchestre de chambre spécialisé dans l'exécution de la musique moderne. En
résumé, une équipe soudée.
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Bryce Canyon |
Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse
ennemie !
Ne plus ouïr la musique
divine de l'infinie…
- Houhou M'sieur Claude,
vous vous êtes assoupi…
- Hein heu oui Sonia, je
cherche mes mots, trop vermoulu pour visiter l'Utah, Sniff…
- Dans une autre vie sans
doute… Parlez-nous de cette œuvre qui vous touche tant…
Des canyons aux étoiles comporte trois parties et 12
mouvements portant des titres explicites sur la thématique qui nourrit
l'inspiration et notre imaginaire. Voici un tableau récapitulatif :
1ère partie
|
7- Bryce Canyon et les
rochers rouge-orange
|
[35:01]
|
|
1- le désert
|
[0:00]
|
3ème partie
|
|
2- Les Orioles
|
[3:45]
|
8- Les ressuscités et le
chant de l'étoile Aldébaran
|
[48:04]
|
3- Ce qui est écrit sur
les étoiles
|
[9:50]
|
9- Le Moqueur polyglotte
|
[56:16]
|
4- Le Cossyphe d'Heuglin
|
[16:31]
|
10- La Grive des bois
|
[1:06:50]
|
5- Cedar Breaks et le
Don de Crainte
|
[20:24]
|
11- Omao, Leiothrix,
Elepaio, Shama *
|
[1:10:48]
|
2ème partie
|
12- Zion Park et la Cité
céleste
|
[1:19:57]
|
|
6- Appel interstellaire
|
[27:17]
|
(*) Oiseaux hawaïens
|
Ciel étoilé de Bryce Canyon |
L'ouvrage
a été créé en 1974 aux USA par Frederic Waldman et en octobre 1975 au Théâtre de la Ville avec
l'ensemble Ars Nova
dirigé par Marius Constant. Pour ces
deux premières, Yvonne Loriod était au
piano, Sharon Moe et Georges Barboteu assurant la partie de
cor.
Impensable
de commenter cette œuvre comme à l'accoutumée. On peut comme souvent en musique
contemporaine donner quelques repères sur l'architecture, la nature de la
thématique, les jeux de sonorités, etc. On peut aussi parler de symphonie
concertante à programme dans laquelle le piano et le cor jouent le rôle
d'instruments obligés. Ou encore de poème symphonique poétique et mystique
faisant appel à des influences artistiques comme le réalisme (chants
d'oiseaux), l'impressionnisme et même le symbolisme…
Il
faut savoir que Messiaen a associé à chaque mouvement des
citations de l'écrivain mystique Ernest Hello ou de l'ancien et du nouveau
testament. Le piano aura pour rôle principal d'agrémenter toute l'œuvre des
motifs percutants et caquetants de nos amis les oiseaux. N'oublions pas que Messiaen écrira un seul opéra consacré à
Saint-François d'Assise, le saint qui parlait aux oiseaux… L'orchestration
luxuriante nécessite de bonnes conditions d'écoute. Sur les petits HP d'un PC,
c'est la cata. Donc : casque ou enceintes additionnelles… et bon voyage.
1
– Le désert : courte ouverture qui va rassembler les choix
musicaux fondamentaux qui structurent la partition. L'intention de Messiaen
apparait évidente : le désert, lieu de silence et de concentration pour se
mettre à l'écoute de la nature, du vent, admirer les couleurs minérales et surtout s'imprégner de la présence
divine quelle qu'en soit l'essence. Le cor ouvre le bal : une mélodie étrange
et dissonante aux intervalles et glissandi insensés pour le corniste (Michael
Thomson). Rapidement, les vibraphones et diverses
percussions entrent en scène pour illustrer la débauche de coloris offerte par les
paysages. [0:25]
Premier chant d'oiseau au piano : celui de l'alouette sirli. Petit oiseau
africain dont les teintes bistres et mordorées du plumage ne sont pas sans rappeler
celles des roches environnantes. [0:58]
Bien entendu, la machine à vent sera sollicitée, bruit naturel auquel on ne peut échapper loin de la civilisation, sifflant en serpentant dans les failles. Tout ce programme en 3 minutes, quelques notes
du cor pour conclure… Nota : Des
parties de cor de l'œuvre sont souvent de mise maintenant lors du recrutement
des solistes des grands orchestres internationaux.
La
citation de E. Hello pour l'introduction est de circonstance : "Celui qu'il s'agit de trouver est immense ; il faut
être délivré de tout pour faire vers lui les premiers pas… Enfonce-toi dans le
désert des déserts…"
Orioles (famille des loriots) |
2
– Les orioles : (pas
de citation). Info ornithologique : Les orioles sont des
cousins des loriots et vivent en société de plusieurs espèces différentes en
Amérique du nord, d'où une variété de chants inépuisable, de livrées également,
un régal pour les marottes d'un Messiaen. [3:49] Le piano entonne le
premier chant d'oriole. Un motif guilleret au glockenspiel, xylorimba, contrebasson et la machine
à vent soutenu par le tamtam lui répond. Jeu ou joute entre volatils, cycle de
la vie mis en scène par Messiaen l'oiseleur ? D'autres instruments chamarrent cette danse entre piafs,
un vol de sonorités étincelantes. Bois et cordes seront enfin de la partie pour
signifier la sérénité apportée par les frêles oiseaux… [5:03] Nouveau gazouillis au piano. Le passage va se
développer plus largement avec l'intervention des cuivres et d'autres cordes accompagnant
un xylorimba plus rageur. Le style très rythmé est maintenu pour
assurer la cohérence du mouvement, une thématique presque néoclassique. [7:23] Troisième
chant qui amorce un passage récapitulatif des idées précédentes et engage une
reprise da capo de groupe de timbres entendus au début. Non, la musique de Messiaen ne répond jamais à une suite de séquences
musicales aléatoires. Certes, suivre ce joli portait musical de nos loriots
yankee demande une attention et une mémoire plus affutées que pour une symphonie
de Beethoven.
Mais bon sang, quelle fantaisie, quelle verve !
5
- Cedar Breaks et le Don de Crainte : (Le remplacement de la peur par la crainte
ouvre une fenêtre sur l'adoration – E. hello). Les
titanesques failles de plusieurs centaines de mètres inspirent une humilité
craintive à Messiaen.
Glissandi tranchants des cordes, début de dies irae scandé aux percussions
puis marche barbare syncopée suivie elle-même des clameurs de cuivres dignes du jugement
dernier : Tuba au rugissement sévère, cymbales… Glaçant et oui, un peu
terrifiant ! La majesté du site de Cedar Breaks renvoie à la majesté du Très-Haut.
Le feu éclatant des "cheminées des fées" rougeâtres de cet amphithéâtre rocheux évoque-t-il celui du jugement dernier ?
On s'interrogera sur cette question mystique à l'écoute des fracas savamment distillés
par l'orchestre. Pour Messiaen, faut-il craindre le Créateur de ces
paysages titanesques ? Ou plutôt, pour paraphraser Hello, remercier le
pouvoir divin transcendant, sculpteur de ce miracle minéralogique qui défie nos propres et bien
limitées créations ? Peur et confiance se
partagent ainsi le discours musicale trépidant. Ce mouvement clôt la première partie. Voici le moment de souligner la transparence des traits acérées obtenue par Esa-Pekka
Salonen de son ensemble orchestral. Dans cet univers granitique, au sein de cette musique flippante pour film d'heroic fantasy, s'insinue le chant fracassant d'un drôle d'oiseau : le casse-noix de Clark !
Mount Messiaen depuis 2008 |
6
- Appel interstellaire : (C'est Lui qui guérit les cœurs brisés, et soigne leurs
blessures ; C'est Lui qui sait le nombre des étoiles, appelant chacune par son
nom – Psaume 146,3-4). Ce mouvement insolite ouvre la seconde partie
de manière pour le moins singulière : un solo de cor de huit minutes d'une difficulté
technique diabolique. Un exercice de virtuosité ? Non, un dialogue intérieur
que Messiaen ne souhaitait pas entendre joué en dehors de l'œuvre, en bis de
concert après un concerto pour cor de Mozart par exemple. Une coqueterie de
compositeur ? Pas plus. Jouer seul, ce solo perd son sens comme pivot de la
prière et de l'adoration mystique qui parcourt toute l'œuvre. Angoissant ? Possible,
dans la même logique que le mouvement précédant. Une imploration en plein
désert découpée en plusieurs strophes.
La pièce commence par des notes déchirantes et
dissonantes symbolisant à mon sens l'angoisse métaphysique de la créature
livrée à son destin, à ses choix, à ses doutes et ses chagrins. Les intervalles
sont abrupts et couvrent toute la tessiture de l'instrument avec moult dissonances
inquiétantes. [27:40]
Le silence se fait, souvent sur plusieurs temps après chaque supplique, exprimant ainsi l'attente
d'une réponse de Dieu qui ne vient pas… La hauteur du son évolue parfois
jusqu'à l'extinction pppp ! Que le
corniste puisse jouer sur de tels contrastes révèlent du miracle et du talent
le plus rare. Cris et implorations vont alterner dans cet échange entre le
terrestre et le cosmique. Le jeu de l'instrument, les vibratos nasillards et
bouleversants font de ce passage un moment culte de l'histoire de la musique pour
le cor. Aucune approximation ou "raté" n'est permise à
l'instrumentiste. Bravo à Michael Thomson qui, sans faillir à sa virtuosité, distille
la noirceur ambiguë requise, le sentiment d'abandon et de solitude.
8
- Les ressuscités et le chant de l'étoile Aldébaran : (Une étoile diffère en éclat d'une autre étoile : ainsi en
sera-t-il de la résurrection des morts – Corinthiens 1 ; 15, 41-42).
La troisième partie débute par un tendre "adagio". Sans doute l'une
des compositions les plus secrètes et raffinées de Messiaen pour l'orchestre. Nous écoutons
un long thrène aux cordes accompagnés d'éclats délicats et cristallins des
percussions métalliques. D'autres instruments comme la flûte interviendront
dans ce "paradis" éthéré et diaphane, la quiétude infinie de
l'au-delà.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Il
existe une demi-douzaine d'enregistrements seulement de cette œuvre magique, quatre
sont remarquables. Je ne connais pas les deux dernières parutions dues à Christoph
Eschenbach et Allan Gilbert. Marius Constant a confié dès
la création sa vision au disque. Un témoignage intéressant mais une prise de
son trop terne pour une partition si riche en timbres exotiques. Pour les
curieux (Apex - 1975 - 5/6). Celle d'Esa-Pekka
Salonen est considérée comme la plus équilibrée, surtout au
niveau de la souplesse que le chef finnois apporte au style staccato
caractéristique du langage de Messiaen. Hélas, elle
est disponible uniquement sur le marché d'occasion. Doublement dommage, car le
coffret est complété par des interprétations remarquables de Couleurs de la
cité céleste et de Oiseaux exotiques. Superbe prise de
son, notamment pour le cor (RCA).
Le
disque de Reinbert
de Leeuw de 1992 a
bonne réputation et bénéficie d'une prise de son au scalpel. Reinbert de
Leeuw est un artiste familier de la musique de notre temps. Le
chef hollandais dirige l’Asko Ensemble, le Schœnberg ensemble
et le groupe
de percussion de la Haye. Au piano Marja Bon. Hans Dullaert
au cor. (Naïve – 1992 – 6/6). Incomplet en MP3, à fuir !
Rare en CD…
Heureusement,
une version joker de grande qualité est disponible depuis 2001. Comme Marius Constant ou Salonen, Myung-Whun Chung
a travaillé sous le regard du maître pour réaliser une intégrale de son œuvre symphonique.
Au piano, le spécialiste de Messiaen : Roger
Muraro, au cor Jean-Jacques Justafré. La
direction est moins précise (très subjectif) que celle de Salonen, mais pour les amateurs de l'ouvrage, un très grand cru. (DG – 2001 - 6/6)
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