ZIAKO "Né en voyage" (2018)

Pas né de la dernière pluie ce Ziako puisque s'il s'agit de son premier album (aprés 2 EP) il fut pendant une dizaine d'années le chanteur du groupe Zodiane avec lequel il a commis  4 albums. Johann Brard de son vrai nom , d'origines bretonnes mais né à Chateauroux, a baigné dans la musique depuis son enfance; dans la boxe aussi puisque son père enseignait le noble art et que Johann sera 2 fois vice champion de boxe française en 89 et 90; je m'abstiendrai donc de dire le moindre mal de lui dans cette chronique...Son pseudo de Ziako n'est pas choisi par hasard puisque en malgache cela signifie "musique guérisseuse à partager" (belle langue!) ce qui nous éclaire un peu sur le ton d'un album influencé par les voyages et les rencontres, ainsi que nous l'indiquait déjà le beau titre "né en voyage".

Il chante et joue guitare et yukulélé sur plusieurs titres, accompagné de Alex Nivet (choeurs, guitare), Severin Valiere (percus, yukulélé , guitare), Etienne Champollion (accordéon), Jérémie Boucher (drums, percus, cajon (un instrument à percussion d'origine péruvienne)), Thierry Lieutaud (choeurs, percus), Dominique Chanteloup (percus). Johann signe ou co-signe tous les titres; dont le premier "Mon île" , porté par un rythme caribéen joyeux , à l'image du texte naïf et frais ("j'ai rêvé d'une île/ comblée de merveilleux / où les enfants du monde/ partageraient heureux"). Il nous raconte ensuite l'histoire d'un tatouage  et c'est chaud ("ton tatouage" "je suis le dauphin  encré sur ton omoplate/ tes plus fougueuses maîtresses m'ont griffé jusqu'au sang"). Le p'tit air entraînant de 'L'échos" puis hymne à l'amour avec "la cerise" ambiance Cuba même si c'est à Paname ("aux filles brunes rousses ou blondes/ Rencontrés à Paris".
Mais ma préférée est sans doute "Je voudrai faire comme Corto" qui en fermant les yeux nous fait voyager pour pas cher dans les pas du personnage de Hugo Pratt ("j'voudrais faire comme Corto/ partir en bateau/ bourlinguer avec la soif et l'envie" ), un super titre qu'aurait pu écrire un Lavilliers, autre adepte des voyages et ds musiques exotiques. Un peu d'humour avec le léger "Pas radin pour un sou" puis de mélancolie avec "Le bilan" ("j'ai croqué, craqué un train de folie pour quelques nuits d'enfer(...) j'sais bien que je finirai les pieds devant sans carrosse ni citrouille volante mais jm'en fous"). On retrouve ensuite le titre 2 "ton tatouage" dans une autre version portée par un saxo jazzy (de Thierry Lieutaud)
"Le même métier" est l'occasion de rendre hommage à quelques grands artistes (Dick Annegard, Roman Didier, Alain Leprest, François Corbier) et aux Francofolies de la Rochelle.  En bonus enregistré live l'enlevé "Mamy Gisèle", atteinte d'Alzeihmer et terreur de la maison de retraite, pour clore cet album plein de soleil, de tendresse et de bonne humeur .
ROCKIN-JL

cd dispo chez EPM musique (epmmusique.fr)