mardi 27 mars 2018

JANIS JOPLIN - CHEAP THRILLS (1968)



«Cheap Thrills» le deuxième et dernier album du Big Brother & the Holding Company avec Janis Joplin comme chanteuse. 




La Pearl dans son écrin





En octobre 2010, Rockin avait rendu hommage à Janis Joplin pour les quarante années de sa disparition. Il avait hésité entre «Cheap Thrills» et «Pearl» l’album posthume sorti en 1971, 4 mois après le décès de Janis. Après avoir regardé dans les index du blog, je m'aperçois qu'aucun album n’a été consacré à la petite texane, donc je vais corriger le tir.

«Cheap Thrills» : le deuxième album d’un combo californien pur jus Big Brother and the Holding Company, à San Francisco le groupe est un pilier local depuis des années. Janis a rejoint le groupe en 1966, ce qui ne plaira pas aux premier fans. Pearl va imposer son style qu’elle a rodé dans les troquets à routier du Texas : Blues, Rythm and Blues et soul à fond les manettes.

«Cheap Thrills» sera l’album black de la très blanche scène hip californienne. 
Soit-disant enregistré en public, il va se répandre comme une traînée de poudre sur la planète hippies. Évidemment la pochette de Robert Crumb y sera pour beaucoup de choses avec des musiciens représentés en pseudo Jésus-yogi à troisième œil, une Janis Joplin charnue au contour "rubenesque", un panneau qui proclame «Recorded at Fillmore Auditorium» sans signaler qu’il s’agit du Fillmore de New York et non celui de San Francisco et, en bas a droite, un cercle noir encadrant une tête de mort casquée, le symbole des Hell’s Angels de San Francisco avec les mots «Approved by». Mais cette pochette aurait du faire le verso. A l’origine,  sur une idée de Columbia, le groupe avait été photographié nu par un géant de la mode dans un studio de Madison Avenue et la photo aurait du être la pochette définitive.    

«Dope, Sex and Cheap Thrills» aurait dû être le titre de l’album mais sera refusé par la maison de disque et seuls les deux derniers mots seront conservés. «Cheap Thrills» qui peut être traduit par Frissons Bon Marché ou Plaisirs Faciles. Frissons bon marché ? Frissons tout court, mais même si c’est un album «live», il a été accouché dans la douleur. Pour tout dire, cet album n’est que de la poudre aux yeux, même si le public applaudit et se fait entendre, l’album a été enregistré en studio, hormis «Ball and Chain» qui lui a effectivement été enregistré en public. 

Après leur lamentable prestation à Woodstock où la diva était défoncée jusqu’aux yeux (il faut écouter et voir sa prestation sur «Work me Lord») et qu’aucune matière enregistrée n’était valable pour un album, le groupe se fera remonter les bretelles par Albert Grossman le manager du groupe qui mettra le Big Brother au pied du mur. Si les choses ne s’arrangent pas très vite, il fera appel à des musiciens de studio. Au rythme d’un concert tous les deux jours, les bandes des concerts de Détroit et du Fillmore où tout le set est joué et rejoué, avec beaucoup de problèmes, pour «Combinaison of the Two», il faudra 43 prises ! Les musiciens prennent mal les remontrances de la production qui ira jusqu'à souligner les fausses notes et autres manquements au tempo. Complètement stressée, Janis picole sec et ses road dogs (Comme elle appelait ses roadies) lui fournissent sa boisson de prédilection le Southern Comfort.  

Sam Andrew et Janis
L’album sera terminé aux studios Columbia de New-York. Au moment du mixage, la production se retrouve avec deux cents bobines sur les bras, la production pense qu’il n’y a rien de sortable dans le lot mais les commerciaux de Columbia ont fait leur boulot et une précommande de 500.000 disques est déjà arrêtée. Mais Clive Davis le boss de Columbia veut qu’un album sorte rapidement.  Janis, le guitariste Sam Andrew et un ingénieur du son vont s’atteler à la tâche dans une séance de mixage qui durera trente-six heures non- stop. Les titres qui en sortiront resteront célèbres dans la carrière de Janis, «Piece of My Heart» sera le single choisi pour porter l’album, mais ce sera la Face B et «Summertime» qui fera le succès du disque. Mais hormis ces deux titres, «Ball and Chain» de Big Mama Thornton et le superbe «Turtle Blues» digne de Bessie Smith que Janis composera en long et en large. Dans la réédition de l’album en 1999, 4 titres seront rajoutés.

Dès sa sortie, plus d’un million d’exemplaires seront vendus en un  mois, il restera n°1 du bilboard pendant huit semaines et restera classé pendant soixante six semaines, c’est un triomphe totale, mais Janis annonce au groupe son départ, elle formera ensuite le Kosmic Blues Band. Celle qui a personnifié le Flower Power restera une star incontournable de la musique américaine de la fin des années 60.




1 commentaire:

  1. C'est sûr que quand on sait le niveau du Big Brother de cette époque, on se demande comment une petite merveille comme "Summertime" aurait pu provenir d'une prise en live .....cette superposition divine des guitares....et en plus ça sonne juste ! donc...;Il suffit d'écouter les live de cette époque, "Carousel Ballroom 1968" et "Winterland 68" pour constater que c'est un joyeux bordel, guitares désaccordées, chorus ratés, musiciens défoncés, bref assez caractéristique de cette époque, certains live de Country Joe and the Fish, du Quicksilver et de l'Airplane (dans une moindre mesure) sont aussi gratinés! Mais bon , n'empêche quelle époque musicale! J'ai grandi avec ça et m'en suis toujours pas remis! Hé oui! Live ou studio on s'en fou , ce "Cheap Thrills" est le meilleur Janis Joplin.

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