Pour changer de la culture, pour la
première fois dans le Deblocnot’, une chronique pour les morfales, les gloutons, les
boustifailleurs.
Les idées fausses sur ce que l’on mange
Au
lendemain des orgies culinaires de Noël et du jour de l’an, alors que les foies
et les estomacs prennent des vacances et se mettent à la diète, je vais en
appeler aux cuisinières et marmitons, cantinières et gargotiers, rôtisseuses et
cambusiers. Bienvenue dans la première chronique du Déblocnot’ qui ne parlera
pas de la culture proprement dite, pas de musique, pas de littérature, ni de
cinéma. Non, les casseroles et autres faitouts seront à l’honneur, mais… parce qu’il
y a toujours un mais, je ne vais pas vous assommer avec des recettes de
cuisine. Je ferai un historique de certains plats dont, je pense, vous ne connaissez pas forcément les origines et pour chasser des idées préconçues dans vos esprits sur ces mets.
Partons donc pour un voyage à travers des plats les plus connus et les plus
consommés a travers le monde.
Commençons
par le petit déjeuner. Si la brioche est bien normande et le pain au chocolat
parisien, le croissant est autrichien, son nom d’origine était Kipferl. Ses origines dateraient de
l’époque de François 1er pendant laquelle des
gâteaux en forme de croissant furent servis pour commémorer l’alliance avec le
grand turc Soliman le magnifique en 1536. Mais il existe plusieurs légendes
à son sujet. Les turcs assiégeaient Vienne en 1683 et quand ils furent vaincus grâce au renfort de Jean III, roi de Pologne, les boulangers de la ville,
pour immortaliser l’évènement, fabriqueront une pâtisserie qui s’appellera le Hörnchen
«Petite corne» en allemand, allusion au croissant qui ornait le drapeau ottoman. En résumé, ne dit-on pas une
viennoiserie ?
Passons
aux choses sérieuses... Beaucoup de personnes mangent ce que l’on appelle des
hamburgers, des soit-disant sandwichs américains qu’un clown jaune et rouge vend
par millions chaque jour à travers le monde. Pourtant le fast food est d’origine
allemande, de Hambourg plus exactement, un steak de la même ville coincé entre
deux pains briochés avec quelques ingrédients et de la sauce. C’était le repas de
base des ouvriers de la ville. Il fut importé par ces mêmes ouvriers aux USA
après une vague d’immigration. Et ce n’est pas tout, plus au sud, à 500 km vous
avez le Frankfurter qui est un pain brioché chauffé à la vapeur garni d’une
saucisse et recouvert de choux. Plus tard, la moutarde et le ketchup remplaceront
cette garniture pour que le Hot-Dog soit au goût des américains ; le chien chaud était né ! L’origine du mot Dog date de 1845, une légende voulant que les fabricants utilisent de la viande
de chien pour fabriquer leurs saucisses.
Nous restons
en Allemagne avec le kebab qui n’est ni turc, ni grec, il n’y a qu’à Paris que
l’on appelle ça un grec ! A l’origine, ce sont de fines lamelles de viande
grillées sur un rôtisseur. Ce sont les soldats ottomans qui ont eu l’idée de
faire cuire leurs viandes sur leurs épées. On pourrait dire que le kebab est
turc, mais à Istanbul seulement (Que je
connais bien !) Il est servi dans une assiette, son véritable nom est
döner kebab, döner est un mot turc qui veut dire «tourner» et kebab signifie «grillade»,
ce ne sera que dans les années 70 qu’il sera servi dans un pain, une pita voir
une galette garni d’oignons, de salades, de tomates le tout recouvert de sauce
blanche ou même de sauce samouraï, un nom qui sonne très japonisant pour une sauce pourtant créée en Belgique. Mais pour conclure, le kebab a été créé par un
immigrant turc en Allemagne.
Puisque je parle du Japon, direction l’Asie et ses mystères culinaires. Au Japon,
il ne faut pas croire qu’ils mangent des sushis à tous les repas ; c’est un luxe
et non la nourriture de base. Des immigrés japonais en Californie créeront le
Ura maquis, un maquis sans algue, les occidentaux n’aimant pas trop l’herbe qui
vient de la mer. Les délicieuses brochettes bœuf/fromage… introuvables au Japon !
Pourquoi ? Parce que c’est une création française, le fromage n’étant pas
très populaire au pays du soleil levant. La sauce soja sucrée, vous pourrez
faire le pays en long et en large, vous n’en trouverez pas même si elle est
fabriquée là-bas (44% d’apport de sucre)
elle est uniquement destinée à l’exportation.
La
tenpura, cet assortiment de beignets de crevettes, poissons, huître ou même de
poulpe n’ont pas vu le jour au Japon mais au Portugal, ils ont été importés au
XVIe siècle, son nom était peixinhos da horta (vairon de légume). Traversons la mer du Japon pour aller en Chine,
tout le monde sait que les nems et les rouleaux de printemps sont Vietnamiens,
le poulet du général Tao, les petits morceaux de poulet frits nappés d’une sauce
aigre-douce épicée n’a jamais vu la Chine, ni de prêt, ni de loin, c’est une
création québécoise ! Et le fameux riz cantonais avec ses petits pois, son
omelette, son jambon et ses crevettes… ben c’est français, mais en Chine, il
existe autant de recette de riz frit qu’il y a de provinces, soit 22 recettes
différentes. Les biscuits chinois avec des prédictions à l’intérieur, c’est
Japonais. Alors qu’est ce que les Chinois ont-ils créé ? Eh bien le
ketchup, du moins la base de la recette. Le mot ketchup signifiant «Sauce de poisson». On leur doit aussi
la choucroute, pas le plat alsacien, mais le chou fermentée.
Oubliez les pizzas avec 36 sortes de recettes, la seule et l’unique est la Marinara
composée seulement de sauce tomate, d’huile d’olive, d’origan et d’ail
uniquement. Une recette napolitaine qui vient d'être inscrite au patrimoine de l'UNESCO !!
C’est
l’hiver, retour en France, c’est l’époque de la raclette avec son orgie de
charcuterie et de toutes sortes de choses. Pourtant la raclette est un plat de
pauvre, pas de charcuterie à la base, beaucoup trop cher ! Mais uniquement
une demi-meule de fromage que l’on faisait fondre auprès du feu de bois et que
l’on versait sur des pommes de terre. La tartiflette est un plat récent créé par le syndicat
interprofessionnel du reblochon (Si ! Si ! Ça existe !). Son origine vient d’un plat savoyard appelé «Péla», un gratin de pomme de terre avec
des oignons et du fromage. Parait-il que les vieux savoyards n’avaient jamais
entendu parler de tartiflette avant leurs 50 ans.
Je
pense que beaucoup de personne connaissaient l’origine des plats que j’ai énumérés.
Mais pour certains, quand vous irez manger dans un restaurant chinois et que vous
verrez du riz cantonais sur la carte ou que dans un "japonais" vous verrez des
saucisses bœuf/fromage, demandez au serveur l’origine du plat ! Bon appétit !!!
Bon !
Tout ça m’a ouvert l’appétit, je vais manger un gros kebab !!!!
C'est une semaine thématique qui s'annonce on dirait. Je dis ça parce qu'entre le breakfast d'hier et tes plats d'aujourd'hui, on peut espérer le dessert dès demain. ;-)
RépondreSupprimerPassionnant !