Voilà plus de 40 ans que le
studio Aardman nous régale de métrages d’animation, utilisant la technique
ancestrale du stop-motion, l'animation image par image. Peter Lord est
à l’origine du studio, vite rejoint par le réalisateur Nick Park. Ensemble, ils
produisent tout un tas de courts métrages, avec des héros récurrents, comme le
duo improbable Wallace et Gromit, puis Shaun le Mouton.
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Ainsi, CRO MAN débute par une
planète Terre encore peuplée de dinosaures, avec ce double insert : « il
y a 60 millions d’années... » puis… « ... près de Manchester » ! A
dessein, puisque les premiers hominidés percutés par une comète, vont découvrir
une drôle de forme, un peu ronde, bouillante, impossible à prendre à la main.
Ils vont sans débarrasser à grands coups de pieds : le football est né !
Et nous allons faire
connaissance avec Doug, sa tribu d’Hommes de Pierre, son fidèle Crochon - un
phacochère domestique ! Ils vivent heureux, paisibles, à la cool,
décontractés du silex. Mais l’Histoire est en marche ! Arrive l’âge de
Bronze, et des humains beaucoup plus sophistiqués, organisés, productivistes…
Doug et sa bande de chevelus cul-nu sont contraints de déménager de leur vallée,
et fissa. Ces arriérés crasseux sont la honte de l’humanité ! Leur sort sera
lié à un match de foot : celui qui gagne, pourra rester chez lui…
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Mais la morale est sauve, au final : une équipe (de foot) c’est avant tout un (bon) esprit (d'équipe), plus que des
individualités…
Et c’est à que le bât blesse… Le
film s’adresse sans doute davantage aux tout petits, qu’aux plus
grands dadais comme moi. Le scénario est écrit sur une feuille de Rizzla+, pas d’actions
secondaires, d’intrigues parallèles, et les personnages ne
sont pas franchement fouillés (notamment Goona, la jeune fille). Il s’agit de faire simple, direct, pour ne pas
perdre en route les tout petits spectateurs (dans la salle, les mômes allaient
et venaient aux toilettes, c’est vous dire… outre les rehausseurs, fournissez les couches !). Une fois le défi de Lord Noze lancé à Doug et sa tribu,
chaque péripétie est attendue, prévisible, quasiment jusqu’à la réplique finale.
Le scénario ne fait que reprendre pour la énième fois les motifs récurrents de
ce type d’histoire (la gentille équipe amateur, face aux pros snobs et
corrompus…).
Au
final, une petite déception (et non, je n’accompagnais pas des mômes, j’y
allais de mon propre chef !). Une pincée de mauvais esprit à la Monty Python n'aurait pas nuit.
Une bonne idée de départ,
une avalanche de détails rigolos, un méchant haut en couleurs et des répliques
qui font mouche (« emmenez-le et tuez-le le très lentement… » sous entendu "tuez-le" lentement, pas "emmenez-le" lentement !!), le tout servi par une réalisation
bluffante… mais des qualités
mises au service d’une intrigue presque caricaturale tant elle est simpliste et sans surprise.
EARLY MAN (2018)
couleur - 1h30 - format 1:1.85
J'adore le travail de Nick Park depuis ses premiers courts métrages de Wallace & Gromit. Pourtant, je suis totalement passé à côté de ce "Pirates" de 2012. Je n'en ai pas eu connaissance ... (j'faisais quoi déjà en 2012 ??? J'étais où ?)
RépondreSupprimerJ'regarderai tout de même ce "Cro-Man" car dans les films de Nick Park, il y a toujours le plaisir des yeux. Le détail, le travail minutieux, l'animation qui force le respect. Et à l'époque où l'on profite de la facilité (relative suivant le sérieux du travail) du tout numérique, il est agréable de constater qu'il y ait encore quelques résistants.
Farpaitement ! Voilà du vrai travail d'artisan (d'orfèvre), c'est même délirant que des gars puissent encore bosser comme ça !
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