SIMON & GARFUNKEL - The concert in Central Park (1981) - par Pat Slade
Un des plus grands concerts de
l’histoire de la musique avec seulement un duo et une guitare.
…douze ans plus tard !
Simon and
Garfunkel ont
toujours été pour moi un mystère. Comment deux gars qui chantent ensemble
depuis 1955 et avec un premier
single en 1957 ont eu le succès que
l’on connaît ? Les titres écrits par Paul Simon
sont restés dans toutes les mémoires bien sûr, mais que faisait Art Garfunkel en attendant ? En regardant la
discographie de ces derniers, soit six albums entre 1964 et 1970 (Ce qui est peu !), Garfunkel n’a écrit aucun morceau, hormis quelques
arrangements par-ci, par-là, à croire que ce dernier se la coulait douce en
attendant que son comparse compose les grands morceaux qui feront le succès du
duo. Mais alors comment se fait-il qu’ils soient restés ensemble pendant ces quelques
années ?
Leur
dernier album «Bridge
OverTroubled Water» sortira en 1970 et sera vendu pendant deux ans, ce qui en fera l’album le plus
vendu de tous les temps à cette époque, mais cela sonnera le glas du duo où
les divergences commenceront à apparaître. Le divorce est consommé, chacun va
travailler à son album solo. Leurs routes se croiseront par trois fois jusqu’à
ce jour de 1981. Alors que leurs
carrières solo battent un peu de l’aile, ils vont être contactés par le producteur
de spectacles Ron Delsener avec sur sa carte de
visite que des noms prestigieux comme Jimi Hendrix,
les Rolling Stones, Eagles
et les Beatles. Malgré
l’animosité qui règne entre les deux hommes, ils accepteront de se réunir
pour cet unique concert qui a pour but de récolter des fonds pour la rénovation
de Central Park. Ils décideront d’enterrer la hache de guerre pour aider leur
ville natale.
Mais,
ils n’y aura pas qu’eux sur la scène, ils vont s‘entourer de très bons musiciens
comme Steve Gadd le batteur qui accompagnera Joe Cocker, Paul McCartney,
Michel Jonasz et beaucoup d’autres : le
guitariste Pete Carr avec un C.V tout aussi
impressionnant ; JoanBaez, Bob Seger, Rod Stewart… ou encore Anthony
Jackson, le virtuose de la basse et créateur de la «6-string contrabass guitar».
Face à
une scène conçue pour ressembler à un toit de New York avec un réservoir d’eau et
une prise d’air, environ 500.000 personnes (Plus
selon Wikipédia) vont s’entasser sur la grande pelouse du parc, les
responsables prévoyaient un peu plus de 300.000 personnes, mais comme le
concert était gratuit… ! Tous les grands titres du groupe seront
joués, un véritable «Best-of» en live,
un copier-coller du «Simon and Garfunkel’s Greatest Hits» de 1972
avec quelques titres en moins comme «El Condor Pasa», «Cecilia» ou «I Am a Rock».
Après
une présentation sommaire d’Ed Koch,le maire
démocrate de la grosse pomme, les accords de «Mrs Robinson» entament un
concert qui devrait s’annoncer grandiose. Évidemment, il le sera, un enregistrement
sonore réalisé ce soir là et un film complèteront l’ensemble. Certains titres
différeront de leurs versions originales comme «Me and JulioDown by the
Schoolyard» qui prendra des éléments latino, du rock avec quelques
reprises comme celle de Chuck Berry «Kodachrome/Maybellene»
et des Everly Brothers «Wake UpLittle Susie». Pourtant un
incident arrivera quand Paul Simon chantera «The Late GreatJohnny Ace».
Johnny Ace était un musicien de rhythm and blues
qui mourra accidentellement en 1954 en
jouant avec un pistolet. A quelques
accords de la fin du morceau, un spectateur montera sur la scène, ira vers Paul Simon en lui criant «J’ai
besoin de vous parler !». L’homme sera évacué manu militari par
la sécurité. Dans cette chanson Paul Simon
parle à la première personne, comme un narrateur à propos de la mort de Johnny Ace, J.F.Kennedy
et John Lennon. Le morceau n’apparaît pas sur le
disque, mais on peut apercevoir l’agression sur la vidéo. Il finira le titre
avec un peu d’inquiétude sur le visage.
Le 17ème
morceau «The
Boxer» propose une strophe supplémentaire pour remercier le public. Ce
qui devait être le dernier titre du concert sera prolongé de quatre rappels
avec «Thesound of
Silence» et une reprise de «Late in the Evening» joué plus tôt dans
la soirée avec un ensemble de cuivre et un public qui se lèvera et dansera au rythme
de la musique.
La
vente de l’album sera à la hauteur de l’événement, deux millions au États-Unis,
et sera certifié double album de platine ; 1.270.000 d'exemplaires en France : disque
de diamant.
Après
une tournée mondiale, le duo essaiera de relancer la machine en enregistrant un
album, mais les désaccords sont acerbes et Garfunkel
abandonnera le projet et cela deviendra le nouvel album solo de Simon «Hearts and Bones».
«The Concert in Central Park» un album live qui
s’écoute avec nostalgie. S’il n’existait pas, il faudrait l’inventer.
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