jeudi 2 novembre 2017

BILL DERAIME - PLUS LA PEINE DE FRIMER (1980) - par Pat Slade




C’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe dit le dicton. Avec Bill Deraime, c’est dans les vieux blues que l’on trouve les meilleurs interprètes. Paul Personne est né à Houille et Bill à Senlis, deux villes situées au nord de Paris, ils auraient du alors faire un tablier du nord et non un blues du sud !






La renaissance du french blues 





1984 Photo Pat
En 1980, le rock en France, bien que moribond, face à la vague anglo-saxonne, arrivait à subsister tant bien que mal dans son propre microcosme. Le rock des années soixante avec Ronnie Bird, les Chaussettes Noires et autres Rocky Volcano était rangé au rayon des archives et des antiquités. En 1970, l’avant punk ouvrira beaucoup d’initiative avec le jeune rock progressif ou énormément de groupes français s’engouffreront dans la brèche avec Ange comme tête d’affiche suivie par beaucoup d’autres comme Atoll et Triangle, mais des chanteurs profiteront aussi de l’aubaine pour se faire un nom comme Jacques Higelin, Hubert Félix Thiéfaine ou Gérard Manset. La France échappera un peu à l’ère punk même si des groupes comme Starshooter, Les Béruriers Noirs et La Souris Déglinguée feront les beaux soirs du Gibus. Suivra dans leurs sillages le rock alternatif avec Les Négresses Vertes, La Mano Négra et Les Wampas, mais certains artistes  ne rentreront jamais dans ce microcosme hétéroclite et continueront de faire leur petite cuisine de leurs côté. Il y aura du très bon, du bon et du… très mauvais ! Les Bashung, les Couture, les Jonasz, les Balavoine  sont le haut du panier, Goldman, Renaud, Cabrel, Lalanne les bons, et pour les très mauvais, je ne ferais pas de commentaires, à chacun de dresser sa propre liste !
Et puis le blues va ressurgir dans les bacs des disquaires avec Paul Personne, Patrick Verbeke, Benoit Blues Boy, Jean-Jacques Milteau, mais celui qui se fera une petite place dans les médias sera Bill Deraime. Dans une autre catégorie, il y avait quand même Michel Jonasz qui se frottait au genre et n’oublions pas Claude Nougaro et son blues toulousain.




Hello Mister Blues 






En 2010, Mister Luc avait parlé du double album live à l’Olympia en 1983, en 2013, il en remettait une couche avec le dix septième album (Toujours le dernier à ce jour d’ailleurs). Évidemment, les commentaires ont été une subtile et gentille bagarre entre les aficionados de la gratte de Paul Personne et les amoureux de la douce et voix suave de Bill Deraime. Personnellement, ça me passe largement au-dessus de la tête, j’aime autant l’un que l’autre même si j’ai une grosse préférence pour l’homme au béret (Si, Si pour preuve que j’aime bien Paulo, l’album «Amicalement Blues» avec Thiéfaine est génial !

Après un premier album en 1979 nommé tout simplement «Bill Deraime» mais souvent renommé «Mean Old Blues», le barbu nous envoyait dix titres dont certains resteront dans son répertoire pendant des décennies comme «C’est dur», «Baba Boogies» et «Sur ma Chaîne Bon Marché». En 1980 arrive «Plus la Peine de Frimer», une photo de pochette avec un Bill Deraime alors âgé de 33 ans mais qui paraissait en avoir 20 de plus (Alors que maintenant avec ses 70 ans et sa barbichette blanche, je le trouve plus fringuant). Au dos, celle du groupe et pas des manchots, Mauro Serri qui l’accompagnera avec sa guitare sur pratiquement tous ses albums, Jean-Yves d’Angelo qui entre J.J Golman et Patrick Bruel était déjà venu avec son piano sous le bras pour le premier album et repartira pour suivre Michel Jonasz entre autre, monsieur Jean Jacques Milteau, celui qui ne se fatigue pas à porter son instrument (Ben oui ! Un harmonica, tu le mets dans ta poche et puis voila !).

Bill Deraime et Mauro Serri
Et pour ne citer que celui-là, même s'il ne fait qu’une courte apparition sur un titre, Luther Allison viendra faire le solo sur «Je m’sentais mal». Son premier succès sera avec «Faut que j’me tire ailleurs», les autres titres seront des succès sur scène que ce soit «Plus la peine de frimer», sa «Géraldine» que l’on retrouvait dans ses premières chansons, «Le chanteur Maudit» et son «Un dernier blues» qui concluait ses concerts. Un bon album, le suivant «Qu’est-ce que tu vas faire ?» lui ouvrira les portes du succès avec «Babylone tu déconnes». J’avais beaucoup aimé «Energie Positive» sortie en 1985 qui était un petit peu plus électrique.

Monsieur Bill Deraime continue son petit bonhomme de chemin dans les boites de jazz et autres petits endroits intimistes où sa musique est plus accessible que dans une grande salle.
Bill Deraime peut-il être considéré comme un dinosaure (Vivant) du genre en France ? Aux spécialistes de répondre.       





2 commentaires:

  1. album non édité en CD ......s'il y a des ames charitables pour un torrent flac d'un vynil en bon état .....

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  2. J'ai eu la chance de le voir au Théâtre Barbey à Bordeaux en 1991. un très grand moment

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