C’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe dit
le dicton. Avec Bill Deraime, c’est dans les vieux blues que l’on trouve les
meilleurs interprètes. Paul Personne est né à Houille et Bill à Senlis, deux
villes situées au nord de Paris, ils auraient du alors faire un tablier du nord et
non un blues du sud !
La renaissance du french blues
1984 Photo Pat |
En 1980, le rock en France, bien que
moribond, face à la vague anglo-saxonne, arrivait à subsister tant bien que mal
dans son propre microcosme. Le rock des années soixante avec Ronnie Bird, les Chaussettes
Noires et autres Rocky Volcano était
rangé au rayon des archives et des antiquités. En 1970, l’avant punk ouvrira beaucoup d’initiative avec le jeune rock
progressif ou énormément de groupes français s’engouffreront dans la brèche
avec Ange comme tête d’affiche suivie par
beaucoup d’autres comme Atoll et Triangle, mais des chanteurs profiteront aussi de
l’aubaine pour se faire un nom comme Jacques Higelin, Hubert Félix
Thiéfaine ou Gérard Manset. La France
échappera un peu à l’ère punk même si des groupes comme Starshooter, Les Béruriers Noirs
et La Souris Déglinguée feront les beaux soirs
du Gibus. Suivra dans leurs sillages le rock alternatif avec Les Négresses Vertes, La Mano Négra et Les Wampas,
mais certains artistes ne rentreront
jamais dans ce microcosme hétéroclite et continueront de faire leur petite
cuisine de leurs côté. Il y aura du très bon, du bon et du… très mauvais ! Les Bashung, les Couture,
les Jonasz, les Balavoine sont le haut du panier, Goldman, Renaud, Cabrel, Lalanne les bons, et pour les très mauvais, je ne
ferais pas de commentaires, à chacun de dresser sa propre liste !
Et
puis le blues va ressurgir dans les bacs des disquaires avec Paul Personne, Patrick Verbeke, Benoit Blues Boy,
Jean-Jacques Milteau, mais celui qui se fera une
petite place dans les médias sera Bill Deraime. Dans une autre catégorie, il y
avait quand même Michel Jonasz
qui se frottait au genre et n’oublions pas Claude
Nougaro et son blues toulousain.
En 2010, Mister Luc
avait parlé du double album live à l’Olympia en 1983, en 2013, il en
remettait une couche avec le dix septième album (Toujours le dernier à ce jour d’ailleurs). Évidemment, les
commentaires ont été une subtile et gentille bagarre entre les aficionados de
la gratte de Paul Personne et les amoureux de la
douce et voix suave de Bill Deraime. Personnellement, ça me passe
largement au-dessus de la tête, j’aime autant l’un que l’autre même si j’ai une
grosse préférence pour l’homme au béret (Si,
Si pour preuve que j’aime bien Paulo, l’album «Amicalement Blues» avec Thiéfaine
est génial !)
Après
un premier album en 1979 nommé tout
simplement «Bill
Deraime» mais souvent renommé «Mean Old Blues», le barbu nous
envoyait dix titres dont certains resteront dans son répertoire pendant des
décennies comme «C’est
dur», «Baba Boogies» et «Sur ma Chaîne Bon Marché». En 1980 arrive «Plus la Peine de Frimer», une photo de
pochette avec un Bill Deraime alors âgé de 33 ans mais qui paraissait en
avoir 20 de plus (Alors que maintenant
avec ses 70 ans et sa barbichette blanche, je le trouve plus fringuant). Au
dos, celle du groupe et pas des manchots, Mauro Serri
qui l’accompagnera avec sa guitare sur pratiquement tous ses albums, Jean-Yves d’Angelo qui entre J.J
Golman et Patrick Bruel était déjà venu
avec son piano sous le bras pour le premier album et repartira pour suivre
Michel Jonasz entre autre, monsieur Jean Jacques Milteau, celui qui ne se fatigue pas à
porter son instrument (Ben oui ! Un harmonica, tu le mets dans ta
poche et puis voila !).
Bill Deraime et Mauro Serri |
Et pour ne citer que celui-là, même s'il ne fait
qu’une courte apparition sur un titre, Luther Allison viendra faire le solo sur «Je m’sentais mal».
Son premier succès sera avec «Faut que j’me tire ailleurs», les autres titres
seront des succès sur scène que ce soit «Plus la peine de frimer», sa «Géraldine» que l’on retrouvait
dans ses premières chansons, «Le chanteur Maudit» et son «Un dernier blues» qui concluait ses
concerts. Un bon album, le suivant «Qu’est-ce que tu vas faire ?» lui
ouvrira les portes du succès avec «Babylone tu déconnes». J’avais beaucoup aimé
«Energie
Positive» sortie en 1985
qui était un petit peu plus électrique.
Monsieur
Bill Deraime
continue son petit bonhomme de chemin dans les boites de jazz et autres petits
endroits intimistes où sa musique est plus accessible que dans une grande salle.
Bill Deraime peut-il être considéré comme
un dinosaure (Vivant) du genre en France ?
Aux spécialistes de répondre.
album non édité en CD ......s'il y a des ames charitables pour un torrent flac d'un vynil en bon état .....
RépondreSupprimerJ'ai eu la chance de le voir au Théâtre Barbey à Bordeaux en 1991. un très grand moment
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