Qui se souvient de Sirima ? Un talent prometteur détruit
par la jalousie ; Un seul album qu’elle n’aura pas la chance de voir en
vitrine. Sirima ou l’histoire d’une part d’elle.
Sirima
Wiratunga, une mère
française, un père sri-lankais, née en Angleterre en 1964, elle
vivra son enfance au Sri Lanka et son adolescence au pays de la perfide Albion.
Elle sera très jeune influencée par la musique, que ce soit par son père à la
guitare, la flûte de son oncle, les percussions dans les fêtes bouddhiques des
baïlas, la musique populaire et classique du Sri Lanka. Mais elle est
fragilisée par le climat, une langue qu’elle ne parle pas et le regard des
gens qu’elle ne comprend pas, elle se réfugie dans la musique et s’essaye
à beaucoup d’instruments comme le violon, le piano, l’ukulélé, l’accordéon et
la guitare qui sera son instrument de prédilection. Elle découvre la pop
anglaise et se passionne pour les comédies musicales. A 18 ans, elle quittera
l’Angleterre pour la France ou elle sera jeune fille au pair. Entre 1982
et 1987, elle joue dans le métro à la station Châtelet–Les Halles. Elle
fera la première partie de Paolo Conte au
Théâtre de la ville en 1985.
Fin 1986 Philippe
Delettrez, saxophoniste et producteur est en quête de nouvelles voix et
de nouveaux visages et pour ceux qui connaissent Paris, le plus facile moyen de ce
déplacer n’est ni en taxi, ni en autobus. Delettrez
en parisien efficace se déplace en métro et c’est dans le hall de la station
Châtelet que son attention est attirée par la voix d’une jeune fille qui chante
les tubes du moment, s’accompagnant d’une guitare électrique branchée sur un ampli qu’elle
trimballe sur un chariot de supermarché. Après l'avoir écoutée, le producteur
engage la conversation et lui propose de participer à son prochain spectacle,
cette dernière n’ayant pas de carte de visite à lui donner, elle griffonne son
adresse sur un bout de papier, elle vit avec Kahatra
Sasorith un guitariste qu’elle a connu dans un bar chinois et qui vient
de lui faire un enfant (Sirima en cinghalais signifie «Douce maman»).
Pour
la première fois, Sirima va chanter devant un vrai public et on
va lui proposer des engagements sérieux, mais cette dernière veut garder son indépendance
et repartir dans les sous sols parisiens avec guitare. Mais le destin va encore
venir frapper à sa porte, Philippe Delettrez
encore lui, apprend que Jean-Jacques Goldman l’ex.chanteur
du groupe Taï Phong recherche une voix féminine
pour enregistrer un duo. «Je cherchais la
femme qui allait me répondre dans cette chanson…» Goldman écoute des centaines de cassettes «J’ai écouté la voix, c’était tout à fait le genre
de voix que je cherchais…» «…Un jour je l’ai
rencontré près du Châtelet parce que c’était là qu’elle officiait, dans le métro… Je
me suis rendu compte tout de suite que c’était la voix mais c’était aussi le
personnage». Après des essais en studio qui s’avèrent concluants,
arrivera la séance d’enregistrement. En 1987
sort «Là-bas»,
le titre second du Top 50 pendant quatre semaines consécutives et le single se
vendra à 593.000 exemplaires et sera certifié disque d’or.
P.Delettrez et Sirima |
Mais
malgré le chant des sirènes et les alléchantes propositions des maisons de
disques, elle reprend son caddie et reste indépendante, mais avec le
temps, l’attraction des studios d’enregistrement aura raison d’elle. Elle
extériorise ses peurs, ses doutes, ses émotions, ses envies au travers de sa
musique et son travail d’écriture avec Philippe Delettrez.
«A part of me»
l’album d‘une vie qui s’ouvre par «Sometime love isn’t enough» : une magnifique
chanson en voix-guitare.
«No reason, no
rhyme», son rythme latino, «Kym» et sa musique syncopée disco-funk dédiée à
son fils.
«A part of me» La
chanson titre, encore un beau moment d’intimité.
Entre ballade
comme «I
believed» et rythme funk avec «Ticket to the moon», il fallait que tous les styles musicaux soit représentatifs «Daddy» et son jazz baigné de cuivre et d’harmonica. «Was it a dream ?»
le dernier titre qui sonne comme une prémonition «Etait-ce un rêve ?».
Sirima sera entourée du gratin des
musiciens du moment, Jean-Yves d’Angelo, Michel Gaucher, Jean-Jacques Milteau, le pianiste de jazz Maurice Vander (Père
de Christian), Pino
Palladino le bassiste des stars et the french drummer Manu Katché, même son compagnon du moment Kahatra tient la guitare à droite à gauche.
Au
moment ou l’album sort en 1989, elle
pense déjà au suivant et Claude Nougaro et Charles Aznavour sont pressentis pour lui écrire
certains textes, mais le destin va lui jouer un très mauvais tour et le beau
rêve va s’achever en cauchemar le 7 décembre ou Kahatra
Sasorith jaloux de son succès naissant va s’emparer
d’un couteau de cuisine et la poignardera pour qu’elle n’appartienne à personne
d’autre qu'à lui.
Il sera condamné à neuf années de prison, il en fera à peine quatre et il sera condamné à une expulsion du territoire qui ne sera jamais exécutée, ce dernier est toujours en France et tient un commerce de détail alimentaire dans une ville de gironde.
Il sera condamné à neuf années de prison, il en fera à peine quatre et il sera condamné à une expulsion du territoire qui ne sera jamais exécutée, ce dernier est toujours en France et tient un commerce de détail alimentaire dans une ville de gironde.
Cette unique album de Sirima laisse la trace d‘une
auteure-compositrice douée dans tous les domaines, que ce soit en composition
comme en arrangement. Avec sa disparition le monde de la chanson a perdu le talent qui
aurait surement sorti la chanson française de sa léthargie de l’époque.
La
douce maman a quitté ce monde ou la bêtise et la jalousie l’ont emporté sur l’amour.
C'est dingue, cette histoire ! Et le mec n'a purgé que 4 ans.. Bravo la justice Française !!! . Au fait elle est où, la boutique de ce mec pourri, en Gironde, pour qu'on n'y aille jamais ???
RépondreSupprimerQuel triste destin brisé. Par la bêtise et la jalousie comment se regarder dans une glace en pensant j' ai pris la vie de la mère de mon enfant la privant elle et lui de tout ce bonheur.
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