Nous
avions évoqué le mouvement de la Black Exploitation dans des articles sur le
film SWEET SWEETBACK’S BACK BADASSSSS SONG de Melvin Van Peebles (1971) [ clic ] clic et la
trilogie des SHAFT. [ re clic ]
"White motherfucker !" |
Les
trames de COFFY et FOXY sont assez semblables, le but étant de jeter dans la
cage aux lions la plantureuse Pam, qui subira tous les outrages et finira par
dézinguer tout le monde. On remarquera d’ailleurs que le modus operandi est
semblable, dans FOXY BROWN Pam Grier émascule le méchant, et recueille le zob
du type dans un bocal à cornichons qu'elle envoie à sa maitresse - véridique ! - et dans COFFY, c’est un
coup de chevrotine dans la braguette… ouille !
Arrrggg, elle retire son collier... |
Y’a
pas plus machos que ce type de films, prétexte aux scènes de déshabillage, coïts divers, où les
femmes hurlent leur dévotion aux membres virils, et en redemandent. Et comme
évoqué, la vengeance féminine se situe généralement au-dessous de la ceinture. Autre
spécialité, les bagarres entre femmes que Tarantino, amateur du genre, reprendra
dans KILL BILL. On s'y déchire jupons et décolletés, on s'y claque les miches avec un plaisir
gourmand. Ici Coffy se bat d'abord avec une prostituée et sa maquerelle, mais la
grande scène est celle de la réception chez King George. Une bagarre d’anthologie
avec une blonde, devant l'assistance surexcitée. L'arme secrète de Coffy : des morceaux de verres planqués dans sa coupe afro. Va lui crêper le chignon après ça... Excellent !
Si
COFFY LA PANTHERE NOIRE DE HARLEM se résume dans sa premier moitié à : je
frappe / je me désape, je sors mon flingue / je sors mes miches, la suite s’avère
plus intéressante. L’intrigue s’épaissit, par des histoires de truands accoquinés
aux politiques véreux, aux flics corrompus. Coffy nage dans ce monde de requins
assoiffés de pouvoir, de fric et de sexe. Le film se fait plus violent. Une scène
avec Arturo Vitroni dégénère salement. Coffy y joue sur sa séduction et sa dévotion pour obtenir des infos (« fais-moi
frémir sous ton corps de petit blanc, oh oui… ») Vitroni se laisse berner, puis verse dans l’humiliation
et le racisme, la traite de « sale négresse »
et lui crache dessus.
Vitroni et King George |
L’épilogue
est évidemment un carnage, le réalisateur ne rechigne pas sur les flots d’hémoglobine,
c’est fou comme une petite infirmière sait aussi manier le fusil à pompe. Dans
tous ces films, dès que la fille manque d’être exécutée, il lui suffit d’implorer
son bourreau pour une dernière partie de jambes en l’air, et ce con, il y court
le froc aux chevilles (ce qui n’est pas simple, pour courir…).
COFFY
LA PANTHERE NOIRE DE HARLEM est très représentatif de la Black Exploitation qui
commence à se déliter, devenir une caricature d’elle-même, ce COFFY est un
produit entièrement bâti autour de l’actrice Pam Grier, pour mettre en valeur
sa plastique, et l’exposer à la concupiscence du public masculin. Pourtant, par
sa réalisation nerveuse, son rythme, son intrigue bien foutue, le discours sous-entendu
sur la corruption et la condition des Noirs, il peut valoir le coup d’œil.
Et d’oreille
aussi, la musique est composée vibraphoniste de jazz Roy Ayers, moins célèbre que Curtis Mayfield, Bobby Womack ou
Isaac Hayes pour ses musiques de films, mais dans lesquelles Tarantino a
largement puisé pour JACKIE BROWN (avec la même Pam Grier).
COFFY (1973) de Jack Hill
couleur - 1h30 - format 1:1.85
C'est quand même autre chose qu'une comédie franchouillarde avec Julie Depardieu, isn't it ?
RépondreSupprimerHum... c'est pas l'même genre, je le concède.
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