Avec un tel CV à ses débuts cette chanteuse aurait dû connaitre une consécration internationale, à la Bonnie Raitt, au lieu de cela elle reste une vedette dans son Texas natal (elle naquit à Fort Worth en 1954) et une chanteuse "culte" pour quelques initiés. La faute à pas de bol, de mauvaises orientations de carrière, ou tout simplement il y en a qui ne cherchent pas la gloire ni les billets verts à tous prix (je pense à des gens comme Townes Van Zandt ou JJ Cale)... Pour en revenir à Miss Lou Ann Barton, à 20 ans elle débarque à Austin et s’accoquine avec Kim Wilson l'harmoniciste et Jimmie Vaughan, guitariste et grand frère de Stevie Ray au sein d'un jeune groupe plein d'avenir, les Fabulous Thunderbirds. On la retrouve ensuite avec un autre groupe majeur les Roomful of Blues puis avec la légende locale WC Clark; avec ce même Clark et Stevie Ray Vaughan elle est du groupe Triple Threat qui se construit une grosse réputation sur la scène d'Austin; aprés 3 ans elle les quitte pour se consacrer à une carrière solo; c'est là que Stevie Ray se met au chant. Elle signe un premier album en 1982 "old enough" qui marche bien localement puis en 1986 "Forbidden tones" moins blues et plus pop qui lui connait carrément un bide.. Et en 1989 voici l'album qui nous intéresse aujourd'hui pour le label Antone's Records d'Austin avec un bienvenu recentrage sur le blues, sans oublier rock'n'roll, swamp, country, le rythm'n' blues au travers de reprises de titres fameux ou plus méconnus, dans le genre "roadhouse blues" qui a fait son succès sur la scène d'Austin.
Un an plus tard elle sort un bon album en compagnie des chanteuses Marcia Ball et Angela Strehli "Dreams come true", accompagnées de Dr John, et Jimmie Vaughan. Pas trés adepte des studios elle ne sortira ensuite que 2 autres albums, et collaborera à quelques albums de Jimmie Vaughan ou Omar Van Dykes. Par contre elle continue à écumer tous les festivals de blues du Texas, plus quelques excursions en Europe.
avec Stevie Ray (1987) |
12 titres + 3 en bonus sur l'édition CD qui débute par "Sugar coated love", un titre qui fut le premier hit local de la légende du swamp blues Lazy Lester sur le label Excello , écrit par son producteur Jay Miller (1958), il sera repris par les Fabulous, les Roomful ou Johnny Winter. Ce "Shuffle" porté par les guitares de Vaughan et O'Brien sert d'écrin à la voix dynamique, chaude et légèrement rocailleuse de Lou Ann. On enchaine avec "You'll loose a good thing", soul de Brabara Kynn (1962), qu'Aretha Franklin portera en haut des charts Rythm'n'blues en 64; à noter le beau saxo de David Newman.
Avec" Sexy ways " (Hank Ballard, 1954) retour à un rythm''n'blues enlevé avec sax et choeurs , puis Shake a hand" , blues mid tempo de Joe Morris (1953), titre qui a été repris par du beau linge, Elvis en tête mais aussi Little Richard, Magic Sam ou Sir Paul MacCartney...
Un titre de Jimmy Reed maintenant 'Good lover" (1962) , trés dynamique , porté par un Kim Wilson en fusion à l'harmonica, dans le pur style de Reed; autre légende honorée c'est Wanda Jackson et son "Mean mean mean" (1960), country /rockab qui entraîne irrésistiblement à la danse. A suivre un doublé de Slim Harpo: "Shake your hips" (1965, genial shuffle, cover par les Stones sur "Exile on mainstreet") et "Te Ni Nee Ni Nu" (1968). "I can't believe you want to leave" est de Little Richard (1957) blues slow bien cuivré, et "You can have my husband" de Dorothy Labostrie fut le premier single de la grande Irma Thomas (1960) . Encore Irma Thomas pour la ballade "it's raining" (1961) signé d'un des grands noms du "son Niou Orlinsse", Allen Toussaint. Dernier titre du 33 tours original, "Rocket in my pocket", rockabilly de Jimmy Lloyd (1958), à la signification un peu coquine puisque la "rocket in my pocket" est à comprendre par "avoir la gaule" (oui Sonia, comme Mr Claude quand il va voir sa petite pianiste chinoise en concert..). Trois titres bonus sur la réedition Cd: "I wonder Why" de BB King (1966), "Let's have a party" de Jessie Mae Robinson ( 1957) (repris par Wanda Jackson, Elvis, Dr Feelgood..) irrésistible morceau festif et "High time we went" de Joe Cocker (1972).
Un grand disque de Texas blues tout simplement, qui swingue sévère, sans esbroufe et une Lou Ann Barton qui s'y imposait comme une trés bonne chanteuse que j’espère vous avoir donné envie de (re)découvrir ...
That's all folks! A la semaine prochaine !
ROCKIN - JL
Mais enfin Rockin', impossible d'aller au concert avec a "rocket" dans ma poche... Tu parles avec la fouille complète à l'entrée because Vigipirate...
RépondreSupprimerJ'ai aussi ça en magasin. je l'ai réécouté hier soir. Je ne serais pas aussi élogieux. C'est pas mal, sans plus. Le consternant Jimmy Vaughan plombe, à mon avis, pas mal de morceaux. Et le son n'est pas terrible. Il y a David Grissom sur un titre.
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