Les bouquins de science-fiction
que j’ai lus se comptent sur les dernières phalanges de la main droite de Tommy Iommi. CHRONIQUES
MARTIENNES de Ray Bradbury, LA GUERRE DES MONDES de HG Wells, et LA
SENTINELLE, la nouvelle d’Arthur C. Clarke qui a servi de départ pour 2OO1 L’ODYSSÉE
DE L’ESPACE (oui, parce que le livre « 2OO1 » a été écrit pendant le
tournage, sur la base du scénario, justement).
Philip K. Dick |
On m’a passé cet UBIK (1966)
dont il parait qu’il est le plus célèbre et représentatif de son auteur. Et
c’est vachement bien ! Même si je n’ai pas tout compris…
Pour l’intrigue (qui se déroule
en 1992) on va se contenter du point de départ, grossièrement résumée. Glen
Runciter dirige une entreprise de neutralisateurs. Des gens capables de
désamorcer des attaques de psis. Kézako ? Des télépathes capables de visualiser,
voire modifier les pensées des autres, généralement pour espionner de grandes
sociétés multinationales. Et justement, Runciter reçoit une mission. Envoyer
sur la Lune 11 neutralisateurs, pour le compte de Stanton Mick, industriel richissime
donnant dans le transport interplanétaire, victime d’une attaque de méchants
télépathes. Après avoir réuni une équipe, recrutée par Joe Chip, Runciter et
ses neutralisateurs partent pour la Lune, où une surprise les attend…
en café... |
Il y a aussi le thème de la
mort, ou plutôt de la semi-vie. Un état intermédiaire. Dès le début du roman,
Glen Runciter part discuter en Suisse avec sa défunte femme, qui gît dans un
cercueil, mais dont la conscience agit encore. Toutes les personnes décédées,
si on s’y prend assez tôt, et si on a les moyens, peuvent être traitées dans un
moratorium. Évidemment, dans ce roman, si les morts ne le sont pas vraiment, et
qu’ils peuvent s’immiscer dans les esprits des autres, vous imaginez le bazar…
Le pouvoir des télépathes est sensationnel. Joe Chip en
fait l’expérience, lui qui - au détour d’une simple phrase de K. Dick - se
retrouve marié, avec une nouvelle vie depuis deux ans. On apprendra plus tard
que ce n’était qu’une illusion, une idée entrée de force dans son cerveau, sans
qu’un neutralisateur n’ait pu intervenir. Et le lecteur d’être berné
aussi !
... aspirine... |
Et grand thème de SF : le
voyage à travers le temps. Dans UBIK, il s’agit de régression temporelle, et
c’est juste génial ! Par de petits indices (un paquet de clopes tout neuf,
mais dont le tabac est sec, pièce de monnaie n’ayant plus cour, un magnétophone
à bande, récent, mais dont les composants s’avèrent anciens) Joe Chip et ses
neutralisateurs se rendent compte qu’ils repartent vers le passé, un phénomène
qui imprègne ceux qui les approchent. Exemple épatant : une dame qui fait
la queue dans un magasin juste devant Joe Chip, se plaint au marchand que le
journal du jour qu’elle a acheté, et soudain devenu celui de la veille…
... ou lame de rasoir ! UBIK ! |
La solution viendrait-elle d'Ubik ? Un vaporisateur permettant de remettre la chronologie dans le bon sens, d'après Glen Runciter. Mais
pas seulement. Car en tête de chaque chapitre, on a une pub pour Ubik. Tantôt
des capsules de café, une sauce salade, un parquet plastifié, une lotion
capillaire… et à chaque fois cette mention : inoffensif si utilisé
conformément en mode d’emploi. Une manière pour l’auteur de fustiger aussi la
société de consommation, qu’il voit poindre dans les années 60, et l’avenir ne
lui donnera pas tort.
Il faudrait un bouquin entier
pour évoquer tout le contenu d’UBIK, et comme souligné en début, je suis novice
en la matière, c’est le premier roman de Philip K. Dick que je lis, mon approche est
certainement simpliste.
Remarquablement écrit, ce n’est
pas un pavé indigeste, mais un récit haletant, de questionnements métaphysiques liés par l’action et le suspens, et des
idées, partout, tout le temps, même si depuis 50 ans elles paraissent forcément
moins inédites qu’à l’époque.
éditions de Poche 10/18, 285 pages
Pas une fois tu n'évoques dans ton com La Belle de K. Dick. Pourquoi ?!
RépondreSupprimerDois-je vraiment répondre ?... Vincent : tu sors.
RépondreSupprimerDésolé mais je connais quand même mes classiques !
RépondreSupprimerBen quoi ? J'ai encore dis une connerie ?
RépondreSupprimerAu sujet des films - et aujourd'hui des séries (une seule à ce jour) - inspirés des œuvres de K. Dick, il y a souvent des différences de tailles. Ainsi, voir un des films en question, n'empêche aucunement de lire les livres correspondants.
Certes, certaines visions du futur peuvent désormais sembler désuètes, dépassées, mais le fond et la réflexion qui en découle, sont toujours d'actualité.
Philip K. Dick était un monstre sacré de la SF
Je fondais d'immenses espoirs dans le génial Michel Gondry qui m'avait en chanté avec "Eternal sunshine of the spotless mind" et "Soyez sympas, rembobinez" pour l'adaptation de cet OVNI. Peine perdue, il a fini par jeter l'éponge...
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