Simon McBride n'a
guère perdu son temps. Dès ses 15 ans, suite à un concours qu'il
remporte, il est repéré par Guitarist Magazine's qui voit en lui un
nouveau prodige. Un an plus tard, en 1984, il intègre la reformation d'un
groupe de Heavy-Metal des années 80, Sweet Savage, le premier combo de Vivian
Campbell, avant qu'il ne soit débauché par Ronnie James Dio.
En 1998, après des années au service du Heavy-Metal, il change radicalement de cap en rejoignant
Andrew Stone, le chanteur acariâtre, au timbre fort proche de celui de Joe Cocker, que l'on avait découvert au sein du film culte « The
Commitments » d'Alan Parker. Enfin en 2008, il se lance en solo, et son premier essai est encensé par la critique du Royaume-Uni.
Après trois opus
assez riches, en évolution les uns par rapport aux autres,
démontrant tant ses talents de guitariste doué que de chanteur
(assez proche de Joe Bonamassa), Simon passe par l'épreuve de
l'enregistrement live.
Le style de l'Irlandais ce sont des soli qui défouraillent, des riffs belliqueux, et une section rythmique plutôt balèze. Le tout dans une ambiance qui hésite entre le Heavy-rock et le Blues-Rock.
Du bien costaud mais pointu, entre Gary Moore, Joe Bonamassa et Philip Sayce.
Le choix du matériel ne fait qu'appuyer ce choix, cette direction musicale. Guitare et ampli Paul Reed Smith et tout un attirail de pédales d'effets apte à le suivre en tous lieux, même dans les zones les plus dangereuses ; à l'exception des sombres profondeurs du Doom et du Death ...
Un pedal-board bien chargé : Pigtronix distorsion, Xotic Ep booster, Xotic SP-compressor, Strymon Flint, Xotic SL drive, Jam Waterfall, Jam Retro Vibe, Vox Wah, T-Rex Octavius, Sch-z Arion chorus, Strymon Mobius, TC Flashback, Valbruch octavia, Xotic Ac booster, Creation Audio Mk4.23.
Ce « Nine
Live » démarre fort bien avec le magnifique « Down to
the Wire » (tiré du second opus) qui justifierait presque à lui seul l'acquisition. Un slow-blues mélancolique où la six-cordes se montre
extraordinairement expressive. Malheureusement, Simon brûle les
étapes en balançant de suite après trop pièces speedées (dont deux enchaînées). Histoire de mettre rapidement le feu, de mettre la pression, cependant
ici le changement brusque n'est pas heureux. D'autant plus que cela
sonne creux, peut-être pénalisé par un son touffu. Il reste encore dans ses doigts, les traces de toutes ces années passées à la gloire d'un Heavy-Metal bravache et violent. Pour le meilleur et pour le pire. Le pire, évidemment, dans le sens où une certaine approche métallique peut s'avérer difficilement compatible avec le feeling inhérent au Blues ; même lorsque ce dernier est très fortement coloré de Rock.
C'est indéniable,
Simon McBride est un très bon guitariste ; ce n'est pas sans raison que Jeff
Beck et Joe Satriani l'ont invité à faire leur première partie.
Toutefois, apparemment, en concert la musique de l'Irlandais souffre
parfois d'une absence de respiration. Entre la saturation et le débit
des notes, parfois les nappes de claviers en plus, la batterie
brutalisée un brin en avant, on a la sensation de suffoquer.
Beaucoup d'énergie et d'efforts déployés pour un résultat qui
tombe à plat. Ce n'est nullement assourdissant, cependant le mixage
touffu ne rend certainement pas justice aux compositions. De plus, il
y a de temps à autre une impression de précipitation lors des
enchaînement entre refrains, couplets et ponts. Le chant, dont le
côté bourru semble plus forcé et cultivé que naturel, manque
également de modulation, d'un peu plus de relief.
Dommage car avec
un minimum de retenue, Simon gagnerait en efficacité et s'élèverait
aisément vers d'autres sphères.
En fait, c'est un
peu comme s'il avait voulu offrir, ou démontrer, un maximum de
choses en un minimum de temps, au lieu de les développer avec
attention et passion. Comme lors d'une première partie (est-ce le
cas ?).
C'est certes loin d'être
mauvais, mais cela ne répond pas aux promesses de son riche et dernier CD,
« Crossing the Line ».
Les quatre
dernières pièces sont jouées « unplugged ». Il y
dévoile alors une maîtrise phénoménale. L'acoustique lui permet alors
de faire ressortir toutes les nuances et la dextérité de son jeu,
et c'est impressionnant. Pour le coup, ce natif de Belfast paraît
presque plus convainquant en jouant sans filet, sans le soutien de la
fée électrique et le renfort de boîtes d'effets, en se démarquant
alors un tantinet de la cohorte actuelle du Blues sur-électrifié. C'en est même à regretter qu'il n'y ait pas eu carrément un CD supplémentaire dédié à un set acoustique.
🎶
zik
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