Voyons l'idée du jour laissée par ma chère
Sonia. Hum, croisière avec un z et quant au duo ne-pas, ça fait cinq ans que je
me répète. Enfin, c'est gentil de sa part. Je n'ai pas souvent parlé de Ibert et cette petite balade en Méditerranée d'une
quinzaine de minutes fera bien estivale…
Une version ? Voyons voir… Tiens un
mélomane a créé une Playlist du disque de Charles
Munch de 1956
avec le symphonique de Boston. Le top des débuts de la stéréo RCA. Prometteur
cela, c'est parti.
Jacques
Ibert a déjà été invité dans le
blog à propos de son concerto pour flûte interprété par la charmante et
talentueuse Sharon Bezaly (une de mes ministres potentielles si j'avais été élu). (Clic)
Vite fait : né en 1890, le compositeur
s'inscrit dans une certaine continuité stylistique de l'école française du XXème siècle
dominée par les grands maîtres Debussy et Ravel. Comme chez ces derniers, on retrouve un goût prononcé pour les couleurs
orchestrales impressionnistes et la culture espagnole. La dernière escale se
fera à Valencia… Petit memo : Debussy est l'auteur de la grande suite Iberia et Ravel a écrit Alborada del gracioso, une pièce pour piano du cycle Miroirs (orchestrée ultérieurement) et l'heure espagnole. Les influences ibériques étaient déjà présentes dans le concerto pour flûte.
Les artistes voyagent beaucoup en ce début du
XXème siècle. Entre 1920
et 1922, Jacques
Ibert sillonne la Méditerranée et écrit plus
tard cette petite suite tel un carnet de voyage. Trois escales, trois pays,
trois styles. La création sera assurée par Paul Paray à la tête des concerts
Lamoureux en 1924. Loin de souhaiter composer une musique tonitruante, Ibert réquisitionne pourtant un orchestre
fastueux :
1
piccolo, 2 flûtes (+ 1 second piccolo), 2 hautbois, 1 cor anglais, 2
clarinettes, 3 bassons, 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba, 4 timbales, grosse
caisse, cymbales, caisse claire, tambour basque, castagnettes,
triangle, tam-tam, xylophone, célesta, deux harpes et les cordes.
Bon Ok, nous sommes un peu en retrait par
rapport à la magie d'Iberia, à la limite de la musique de genre, mais c'est
bien agréable et vivant quand même grâce aux couleurs pittoresques et folkloriques permises
par l'orchestre…
Ahhh elle
ne s'embête pas la Sonia côté croisière et escales pendant que l'on bosse ici : bronzing quasi intégral (elle en a besoin, je la trouve pâlichonne), pas
froid aux yeux la pinup, plutôt mignonne au naturel. Bien sûr, croisière avec
un z, on ne change pas ses habitudes. Bizarre cette affaire de barre, ha ha… Bon, j'arrête mes gauloiseries… C'est
sympa ce petit coucou et en plus je ne partagerai pas sur tous les réseaux sociaux de
la planète… Genre Closer : "La secrétaire du célèbre Deblocnot et patati
et patata…"
Aller,
juste le petit bisou aux lecteurs : copier-coller et régler l'habillage (pas
vraiment le mot, hi hi) sur "encadré". Voilà !
Revenons à
Jacques Ibert :
1 – Rome – Palerme : l'une et
l'autre proches de la mer. Quelques cordes puis le chant de la flûte
introduisent une aube auréolée de couleurs dorées. Le hautbois viendra
rejoindre le groupe. La pièce ne présente pas une forme précise mais s'articule
sur une thématique dansante et joyeuse. Ibert me parait laisser libre court à
une volonté descriptive, celle de peindre une carte postale du bien vivre
italien. Le développement gagne en puissance trépidante, on aime la fête, la
discute enflammée et les tambourins dans la péninsule. Ibert écrit toujours des
pièces plutôt guillerettes. Celle-ci en est un exemple évident. Dire que Charles Munch, chef épicurien, anime avec
fougue les portées apparaitra à beaucoup comme un pléonasme…
2 – Tunis – Nefta : Passage éclair de 3 minutes en
Tunisie. Changement complet d'ambiance musicale : pizzicati des cordes, jeux arythmiques
des timbales et surtout chant sinueux du hautbois dont la sonorité nasale
évoque les couleurs orientalisantes très à la mode en cette époque où les
expositions universelles se succèdent avec leurs pavillons coloniaux. Amusant,
même si sans grande originalité. Les méchantes langues parleront de danses du
ventre lascives… Si elles le pensent, pourquoi pas ?
3 – Valencia : Saut vers le port de Valence, ville
et port faces aux Baléares. De nouveau beaucoup de vivacité, de traits
concertants entre les pupitres pour symboliser le soleil écrasant et les fêtes
ibériques. La pièce la plus riche à mon sens : facéties du célesta,
castagnettes, dépliants touristiques par partition interposée. Jacques Ibert était un humaniste épicurien qui
combattra vingt ans plus tard le lugubre régime de Vichy.
Pour celles et ceux qui voudraient découvrir
divers aspects de l'œuvre de ce compositeur, je conseille un double CD EMI à petit
prix, une compilation d’œuvres gravées par quatre maestros dont Jean Martinon qui signe une version d'Escales pleine de feu avec l'orchestre de l'ORTF ! J'ajoute une photo du port de Tunis dans les années 20.
Jacques Ibert que j'ai découvert avec "Divertissement" (1928), écrite pour la scène et plus particulièrement pour la comédie "Le chapeau de paille d'Italie" d'Eugène Labiche. Une version avec l'orchestre de la société des concerts du conservatoire sous la baguette de Jean Martinon (Coll. Ace of Diamonds). Enregistrement de 1960.
RépondreSupprimerQuand à Sonia, elle viendra me voir dans mon bureau à son retour, j'aurais du "boulot" pour elle !!!!
Je te rappelle Pat que pour une mission confiée à Sonia il faut présenter le lundi en comité de rédaction :
SupprimerLa durée
Le budget prévisionnel
Et surtout LA NATURE du travail !!!
La durée ?? j'ai beaucoup de temps à lui consacrer! Le budget ?? Parce qu'il y a un budget au Déblocnot ? Première nouvelle! Vue déjà combien sont payés les piges!!! La nature du travail?? Louable évidemment! pour preuve je compte préparer une prochaine chronique sur le naturisme dans la chanson et j'aurais besoin d'une muse !
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