samedi 29 juillet 2017

Jacques IBERT – Escales – Charles MUNCH (1956) – par Claude TOON




Voyons l'idée du jour laissée par ma chère Sonia. Hum, croisière avec un z et quant au duo ne-pas, ça fait cinq ans que je me répète. Enfin, c'est gentil de sa part. Je n'ai pas souvent parlé de Ibert et cette petite balade en Méditerranée d'une quinzaine de minutes fera bien estivale…
Une version ? Voyons voir… Tiens un mélomane a créé une Playlist du disque de Charles Munch de 1956 avec le symphonique de Boston. Le top des débuts de la stéréo RCA. Prometteur cela, c'est parti.
Jacques Ibert a déjà été invité dans le blog à propos de son concerto pour flûte interprété par la charmante et talentueuse Sharon Bezaly (une de mes ministres potentielles si j'avais été élu). (Clic)
Vite fait : né en 1890, le compositeur s'inscrit dans une certaine continuité stylistique de l'école française du XXème siècle dominée par les grands maîtres Debussy et Ravel. Comme chez ces derniers, on retrouve un goût prononcé pour les couleurs orchestrales impressionnistes et la culture espagnole. La dernière escale se fera à Valencia… Petit memo : Debussy est l'auteur de la grande suite Iberia et Ravel a écrit Alborada del gracioso, une pièce pour piano du cycle Miroirs (orchestrée ultérieurement) et l'heure espagnole. Les influences ibériques étaient déjà présentes dans le concerto pour flûte.
Les artistes voyagent beaucoup en ce début du XXème siècle. Entre 1920 et 1922, Jacques Ibert sillonne la Méditerranée et écrit plus tard cette petite suite tel un carnet de voyage. Trois escales, trois pays, trois styles. La création sera assurée par Paul Paray à la tête des concerts Lamoureux en 1924. Loin de souhaiter composer une musique tonitruante, Ibert réquisitionne pourtant un orchestre fastueux :
1 piccolo, 2 flûtes (+ 1 second piccolo), 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 clarinettes, 3 bassons, 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba, 4 timbales, grosse caisse, cymbales, caisse claire, tambour basque, castagnettes, triangle, tam-tam, xylophone, célesta, deux harpes et les cordes.
Bon Ok, nous sommes un peu en retrait par rapport à la magie d'Iberia, à la limite de la musique de genre, mais c'est bien agréable et vivant quand même grâce aux couleurs pittoresques et folkloriques permises par l'orchestre…

Clink !  ♫♫ Tiens un texto… C'est quoi ou qui ????
Ahhh elle ne s'embête pas la Sonia côté croisière et escales pendant que l'on bosse ici : bronzing quasi intégral (elle en a besoin, je la trouve pâlichonne), pas froid aux yeux la pinup, plutôt mignonne au naturel. Bien sûr, croisière avec un z, on ne change pas ses habitudes. Bizarre cette affaire de barre, ha  ha… Bon, j'arrête mes gauloiseries… C'est sympa ce petit coucou et en plus je ne partagerai pas sur tous les réseaux sociaux de la planète… Genre Closer : "La secrétaire du célèbre Deblocnot et patati et patata…"
Aller, juste le petit bisou aux lecteurs : copier-coller et régler l'habillage (pas vraiment le mot, hi hi) sur "encadré". Voilà !
Revenons à Jacques Ibert :

1 – Rome – Palerme : l'une et l'autre proches de la mer. Quelques cordes puis le chant de la flûte introduisent une aube auréolée de couleurs dorées. Le hautbois viendra rejoindre le groupe. La pièce ne présente pas une forme précise mais s'articule sur une thématique dansante et joyeuse. Ibert me parait laisser libre court à une volonté descriptive, celle de peindre une carte postale du bien vivre italien. Le développement gagne en puissance trépidante, on aime la fête, la discute enflammée et les tambourins dans la péninsule. Ibert écrit toujours des pièces plutôt guillerettes. Celle-ci en est un exemple évident. Dire que Charles Munch, chef épicurien, anime avec fougue les portées apparaitra à beaucoup comme un pléonasme…

2 – Tunis – Nefta : Passage éclair de 3 minutes en Tunisie. Changement complet d'ambiance musicale : pizzicati des cordes, jeux arythmiques des timbales et surtout chant sinueux du hautbois dont la sonorité nasale évoque les couleurs orientalisantes très à la mode en cette époque où les expositions universelles se succèdent avec leurs pavillons coloniaux. Amusant, même si sans grande originalité. Les méchantes langues parleront de danses du ventre lascives… Si elles le pensent, pourquoi pas ?

3 – Valencia : Saut vers le port de Valence, ville et port faces aux Baléares. De nouveau beaucoup de vivacité, de traits concertants entre les pupitres pour symboliser le soleil écrasant et les fêtes ibériques. La pièce la plus riche à mon sens : facéties du célesta, castagnettes, dépliants touristiques par partition interposée. Jacques Ibert était un humaniste épicurien qui combattra vingt ans plus tard le lugubre régime de Vichy.

Pour celles et ceux qui voudraient découvrir divers aspects de l'œuvre de ce compositeur, je conseille un double CD EMI à petit prix, une compilation d’œuvres gravées par quatre maestros dont Jean Martinon qui signe une version d'Escales pleine de feu avec l'orchestre de l'ORTF ! J'ajoute une photo du port de Tunis dans les années 20.


3 commentaires:

  1. Jacques Ibert que j'ai découvert avec "Divertissement" (1928), écrite pour la scène et plus particulièrement pour la comédie "Le chapeau de paille d'Italie" d'Eugène Labiche. Une version avec l'orchestre de la société des concerts du conservatoire sous la baguette de Jean Martinon (Coll. Ace of Diamonds). Enregistrement de 1960.
    Quand à Sonia, elle viendra me voir dans mon bureau à son retour, j'aurais du "boulot" pour elle !!!!

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    1. Je te rappelle Pat que pour une mission confiée à Sonia il faut présenter le lundi en comité de rédaction :
      La durée
      Le budget prévisionnel
      Et surtout LA NATURE du travail !!!

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    2. La durée ?? j'ai beaucoup de temps à lui consacrer! Le budget ?? Parce qu'il y a un budget au Déblocnot ? Première nouvelle! Vue déjà combien sont payés les piges!!! La nature du travail?? Louable évidemment! pour preuve je compte préparer une prochaine chronique sur le naturisme dans la chanson et j'aurais besoin d'une muse !

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