Fredobert le régional de l’étape
Me
voici dans l’Indre, pas loin du Cher, la région d’Hélène
Gerray. A en croire que le Berry est un vivier de talents cachés.
Pourtant quand je pense à cette région, je ne peux m’empêcher de penser à des
paysans bourrus avec un accent comme Gérard Rinaldi
le chanteur des Charlots s’amusait à imiter et à parodier dans
beaucoup de leurs titres. Mais sur la Capitale, nous sommes des ignorants qui
nous basons sur des clichés bien définis (Ben
oui ! Les corses sont fainéants, les bretons alcooliques, les auvergnats
radins… etc.), pour preuve que le parisien est bête et borné ! (Mais ne faisons pas de généralité !).
Aujourd’hui
je vais parler de Fredobert, un nom qui sonne comme un
calembour… Fred Daubert
de son vrai nom devient Fred d’auber comme s'il avait donné son patronyme à
une station du métropolitain dans le 9e arrondissement de Paris ou encore Fred
Aubert, créateur d’une ligne de puériculture ou encore le petit frère de Jean-Louis Aubert l’ex. braillard de Téléphone… Mais je m’éloigne de mon sujet. Entre les
lentilles, la truffe noire, le tout arrosé de Sancerre ou de Valençay, le Berry
est quand même une région qui donne de bonnes choses au point de vue gastronomique
mais… Pardon ?
Oui Rockin je sais, Je ne fais pas une chronique pour le guide du routard Berry
2017 !
Mais Fredobert
c’est quoi ? Prenez un shaker mettez une goutte de Yves Jamait, une autre de Thomas Fersen, un chouïa
de Benabar, un
soupçon de Thomas Dutronc un rasade de Brassens et complétez le tout avec du Fred Aubert.
A l’écoute de l’album 6 titres «Sur les bords de l’Arnon» (l’Arnon est une
rivière qui coule de la Creuse au Val de Loire), ce petit EP de 2013 sonne très «Parigot». A l’écoute, on se croirait sur les bords du canal Saint
Martin. Le premier titre «Impasse Florimont» : un hommage à Brassens qui y vivra de 1944 à 1966, Fred fera aussi à la fin de la chanson un petit clin
d’œil à Gainsbourg avec la rue de Verneuil. «Raymond des
Abbesses» s’écoute comme une promenade dans le 18e
arrondissement au petit matin. «Marcel B.» l’hommage a l’artiste clochard Marcel Bascoulard, poète et dessinateur qui sera
assassiné en 1978, joli morceau
d’un homme qui vivra en marge toute sa vie. «Vieille Branche» est un titre
comme on en entend plus, nostalgique et mélancolique, de la vraie poésie. «Sur les bords de
l’Arnon» une petite pépite qui ne ce fait plus à notre époque
et c’est bien dommage, heureusement qu’il y a encore des compositeurs qui ont
une âme de poète.
Fredobert
Le
blues du Berry
Changement
de registre et changement de rythme. Dès les premiers accords de «Rosita»,
j’ai cru entendre le début de «Sultan of swing» de Dire
Strait ! Fred aurais tu mis les doigts dans la prise
du 220 volt avec ce jolie petit pont de guitare électrique à
1 minute 40 ? Et puis voila que tu vas rejoindre Django Reinhardt et sa musique manouche sur la ligne n°9 avec «La fille du métro Voltaire». «La grange
à Mimile»,
un titre très province qui met à jour ce que nous autre des grandes villes nous
ne pouvons connaître si nous restons dans notre béton.
Changement encore de genre avec «La véritable histoire de Noé»
parti sûrement avec Bob Marley en figure de proue, un petit reggae sympa. «Valentin»
et son intro à l’harmonica, une très très belle chanson d’un homme qui va
passer au grade de «Papa» et qui
imagine comment sera la vie d’après, sûrement un titre vécu par l’auteur.
Sortez les balais de batterie, la contrebasse et sur
un rythme jazz «La
complainte du facteur», la misère sexuelle d’un métier, un titre que
tout les hommes de lettres vont oblitérer, des paroles qui amène le rire (Pour l’anecdote, j’ai passé deux fois le
concours de facteur et ce n’est pas aussi simple que l’on pourrait le croire).
«Le cabaret»
une magnifique orchestration sur le thème de la mort d’une salle de spectacle,
d’un réalisme à pleurer.
«Les vacances chez mémé» : Qui n’a pas connu
ça ? C’est frais, ce sont les souvenirs de beaucoup d’entre nous, mais
peu les ont chantés ! «Habemus Papam» Qui veux dire en latin «Nous avons un pape» Son de cloche et de
moto qui démarre, un pape qui joue de la Gibson, qui en a marre de son taf,
démissionne et se barre en Harley. Une vision du Vatican plutôt humoristique
avec sa musique latino.
«Le blues du Berry» : Une chanson
autobiographique, Fred nous parle de sa vie avec sur fond sonore
d’une strato et évidemment sur un rythme blues, un peu de Bill Deraime dans ce morceau. Et pour finir, on
retrouve «Marcel
B.».
Fred Daubert n’est pas tout seul, il a
écrit la plupart des titres (paroles et musiques) parfois aidé de son
contrebassiste, bassiste, clavier, saxo, percu, kazoo et boîte à meuh Benoit Caillault. Il n’est pas tout seul sur scène,
car en plus du susnommé on trouve Joël Valade
à la guitare et au banjo, Yannick Cluseau à la
batterie, aux percussions et au vélo (?). On trouvera aussi un tas
d’autres partenaires qui viendront prêter leurs concours à l’enregistrement, ainsi trois dames pour «Voix de rombière et
rire de pétasse» et même un chien… (Et
merci à Lebo pour le «Ouaf»).
Comme
d’habitude, j’ai écris cette chronique en n’écoutant que les CD, donc je me
sauve sur la page du personnage pour lire sa bio (Ben oui ! Je fais parfois tout en dépit du bon sens !). Et
puis pourquoi irais-je voir sa bio puisque résume tout dans la chanson
titre ? Mais son passage par Paris dans les années 90 a laissé des traces
profonde dans son inspiration et cela s’entend. Je tiens à rajouter que Fred à
fait une session guitare sur l’album d’Hélène Gerray
«De l’air !» (Dès que je peux la replacer, je ne me gène
pas !)
Je ne
mâcherais pas mes mots, «Le Blues du Berry» c’est frais, c’est
parfois drôle, parfois élégiaque mais surtout touchant.
Fred Daubert c’est du très bon ! Fredobert
c’est du très grand !
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